Mon Top des Jojos dans « Jojo’s Bizarre Adventure » d’Hirohiko Araki !

Salut à toi public du net, et, dis-moi : est-ce que tu lis des mangas ? Si oui, est-ce que tu vois des animés ? Si toujours oui, tu as surement au moins entendu une fois le nom de Jojo’s Bizarre Adventure, et dans le cas le plus probable ou tu lis ces lignes, tu as surement déjà regardé l’adaptation animé jusqu’au deuxième tiers de Stone Océan dernièrement, ou si tu es un passionné complètement fou tu as même lu le manga jusqu’aux derniers tomes sortis, voire jusqu’à la fin de Jojolion en scan.

Si dans mon âme d’Otaku, One Piece d’Oda Eiichiro ainsi que Nausicäa de la vallée du vent d’Hayao Miyazaki et Kingdom de Yasuhisa Hara sont mon âme, Jojo’s Bizarre Adventure est mon sang (et Fullmetal Alchemist est mon pain et mon vin). Débuté en 1984 et toujours en cours aujourd’hui, Jojo est à la base un Shonen qui raconte les aventures rocambolesques des membres de la fratrie Joestar ou de personnages qui y sont liés de près ou d’un peu plus loin sur plusieurs générations. Tout commence en Angleterre avec Jonathan Joestar, un jeune aristocrate britannique qui voit un jour arriver un jeune homme que son père a recueilli comme frère adoptif, Dio Brando, un vrai sociopathe qui s’est donné comme objectif de s’emparer de la fortune de la fratrie et de démolir mentalement et psychologiquement Joseph Joestar.

De cela va découler un conflit fratricide dans lequel se mêle combat, horreur, Nekketsu et surtout des bases fondatrices de l’un des univers de Shonen les plus influents pour de nombreux autres auteurs de mangas. Son atypisme s’explique aussi bien par l’excentricité de ses personnages qu’a tant cultivé Hirohiko Araki qu’à travers leurs pouvoirs, leurs poses iconiques inspiré de magasines de modes célèbres et de sculpture et leur caractère. Mais également par la volonté d’Araki, à chaque nouvelle partie du manga qui porte un nom spécifique, de changer de registre en termes de genre et d’inspirations culturelles pour les aventures, les enjeux et les dilemmes personnels qu’il va raconter.

Que ça soit l’Onde (ou Hamon dans la langue d’origine), l’installation des Stands dès la partie 3 du manga (des esprits de combats prenant le plus souvent une forme humanoïde ou d’un objet multi fonction), la place occupée par l’ennemi originelle de la fratrie Joestar, les divers cadres adopté par chaque partie du manga avec des influences musicales, cinématographique et culturelles tantôt visible et tantôt plus discrète, sans oublier ses personnages hors normes tel que le mangaka Rohan Kishibe, Jayro Zeppeli dans la partie 7 ou le prêtre Enrico Pucci de la partie 6 pour ne citer qu’eux, on est dans un univers qui n’obéit qu’à lui-même et qui est si inimitable qu’il constitue une pierre angulaire dans le paysage du manga.

Rohan Kishibe de la partie 4 « Diamond is Unbreakable » : admirez ce patron !

Et parmi les aspects vraiment bandants de la licence : le doublage français accordé depuis 2021 est de l’or en barre… mais ça, c’est une autre histoire que je réserve pour un autre article ou je parlerais pleinement de doublage d’animé.

Il serait passionnant de parler de tout cela ici et ce ne sont pas les idées de top qui m’ont manqué. Est-ce que je parle de mes combats de stands préférés sur les 8 parties du manga et adapté en animé ? Est-ce que je fais un top de mes méchants principaux préférés ? Un top de mes parties préférés? Un top personnages sur la totalité de ce qu’on a eu ? Voire même un top de mes doublages préférés en VF ? Et si vous avez le titre en tête, vous savez déjà que j’ai décidé d’aller au plus simple.

Ce qui n’est pas un mal car toute bonne œuvre a besoin d’un héros, d’un protagoniste principal un minimum pensé et travaillé pour qu’on se sente impliqué. En plus de 38 ans de publication, Jojo’s Bizarre Adventure nous a fourni pas moins de 8 Jojos (une abréviation employée à partir des syllabes de leurs noms et prénoms pour désigner le héros d’une partie) chacun avec ses particularités et des évolutions continuelles au fil des 8 arcs de cette œuvre. Et je me suis dit que partir des héros de telle et telle partie seraient la meilleure manière de parler de Jojo en globalité, et surtout de rendre hommage à l’un de mes mangas préférés dont l’adaptation animé se poursuit dernièrement avec Stone Océan.

Partie 6 : Stone Ocean, disponible depuis Décembre 2021 et avec le deuxième tiers de l’animé disponible depuis le 1er Septembre.

Je m’impose une seule condition pour ce top : faire un classement sur les héros de la première partie « Phantom Blood » jusqu’à la partie 7 « Steel Ball Run », le temps que Jojolion se termine pour de bon chez nous, et surtout parce que j’ai la flemme de lire les scans en ligne pour des bons mangas (sans déconnez les gens, favorisez le format papier). Sur ce, allons-y pour le top 7 de mes Jojos préférés !

7ème Place : Jonathan Joestar

« C’est parce que je veux devenir un véritable gentleman ! […] Parce que même s’il doit affronter quelqu’un de plus grand, même s’il sait qu’il va perdre, un gentleman doit parfois se battre avec courage !« 

Voix Japonaise : Kazuyuki Okitsu
Voix Française : Simon Herlin

Eh bien oui, quoi de mieux pour ce top que commencer par le commencement avec celui par qui tout a commencé (ça fait beaucoup de « commence » en une seule phrase). S’il fallait donner une définition pure de l’héroïsme parmi les héros de Jojo, Jonathan Joestar de la partie 1 du manga, « Phantom Blood », serait le parfait exemple.

Jeune aristocrate héritier de George Joestar à la fin du dix-neuvième siècle au sein d’une Angleterre champêtre, Jonathan Joestar est le premier des Jojo à faire face à celui qui deviendra l’ennemi le plus emblématique de la licence : Dio Brando quand ce dernier est recueilli par son père suite au décès du père de Dio. Très vite, une rivalité fratricide s’installe quand Dio se met à tout mettre en place pour lui faire de l’ombre (tabasser le chien de Jonathan à mort, l’humilier à la boxe, colporter des ragots peu reluisants, voler le premier baiser de la fille qui l’aime, faire mine d’avoir des bonnes manières devant un Jonathan devant encore apprendre certains rudiments, et bien évidemment empoisonner le père Joestar au fil des années pour le faire claquer lentement mais sans éveiller les soupçons).

Je ne le place pas plus haut que ça car lui et cette même première partie du manga font partie de ce qui a clairement vieillit en comparaison des autres Parties de Jojo, et surtout des autres héros développés par Araki. Jonathan est trop archétypal et incarne des idéaux qui me paraissent très simpliste et avec trop peu de nuance dans ses décisions pour que je le classe plus haut. Il débute d’abord comme un héros passif et insouciant, avant de cultiver le sens de la justice, de la noblesse, prêt à aider la veuve et l’orphelin et à devenir une figure du bien finalement loin des excentricités ou des élans créatifs qu’on retrouvera chez un Joseph Joestar, une Jolyne Cujoh ou encore un Josuke Higashikata.

Et comme pour beaucoup de fans de Jojo’s Bizarre Adventure, Phantom Blood ne figure pas parmi mes parties préférées. Il reste important en matière d’héritage pour la suite, il a ses moments de folies jubilatoire (le combat contre les deux morts-vivants ramenés à la vie, les fameuses poses tordus et complètement barré), certains personnages qui tirent leur épingle du jeu (Will Anthonio Zeppeli qui, en plus, a la voix du très bon Vincent Violette en VF) et une esthétique très stylisée avec l’adaptation animé de David Production. Et on ne peut pas nier qu’il a une personnalité graphique en manga malgré la très forte influence très « Hokuto No Ken » derrière mais… ça reste lisse en comparaison de ce que j’avais vu avant Jojo et surtout par rapport à ce qui viendra après.

Et c’est là que je vais fâcher du monde : j’aime pas du tout Dio dans cette première partie. Araki était plus intéressé par Dio (qui signifie « Dieu » en Italien en plus d’être inspiré du chanteur de Heavy métal Ronnie James Dio), par la confrontation entre les origines des deux personnages et par le caractère très encoléré de Dio et c’était une intention louable, mais j’arrive pas à le voir autrement que comme un méprisable connard opportuniste sadique presque unidimensionnel si il n’y avait pas eu sa transformation en vampire au contact du masque. Bref, j’ai mis du temps avant de poursuivre avec Battle Tendency parce que je partais vraiment très désappointé avec un manga et animé aussi influent que celui-ci.

Ah ah ah : je suis le méchant et jai embrassé la gentille !

Pourtant, pour son époque de publication dans le magazine japonais Weekly Shõnen Jump, Phantom Blood était particulièrement audacieux sur bien des aspects : c’était un des très rares mangas qui mettait en avant un héros non japonais et dont le dernier tome s’achevait sur une note particulièrement tragique et couillu. De plus on suivait un personnage martyrisé et brutalisé restant continuellement sur un sentiment de déchéance face à sa némésis pendant les premières semaines de publication. Sans oublier qu’Araki mêlait déjà des influences culturels et artistiques surprenant en les diluant avec astuces. Particulièrement avec le masque de pierre inca, dont la fonction et les pouvoirs sont une influence de Facehugger de « Alien le huitième passager » de Ridley Scott, et principal McGuffin de cette première aventure, et ce sans parler de la mode de l’époque des personnages de manga bodybuildés à la Sylvester Stallone ou à la Ken le Survivant.

Et ça c’est sans parler de l’un des systèmes d’énergie ayant le plus influé grand nombre de manga Shonen Nekketsu (Ken le survivant et Dragon Ball ont aussi joué le rôle d’influenceur sur ce plan) : l’Onde, ou le Hamon en langue japonaise. L’Onde est une énergie similaire aux rayons du soleil qui a le pouvoir de neutraliser les vampires ou toute espèce qui leur sont liés. Et que les personnages peuvent maîtriser à partir de leur respiration afin de produire cette énergie à travers tout le corps et de la transmettre aux objets dont ils peuvent se servir au combat.

Sans l’Onde (et les stands, on y vient) : pas de Fruits du Démon ou de Fluide dans One Piece, pas d’Alter dans My Hero Academia, pas de Nen dans Hunter x Hunter, ni d’énergie occulte dans Jujutsu Kaisen, pas non plus d’ether gear dans Eden’s Zero, de magie un minimum ordonnée dans Fairy Tail ou le chakra dans Naruto.

Donc ouais, même si je n’ai pas une immense affection pour Jonathan Joestar et Phantom Blood, force est de reconnaître qu’il joue son rôle comme il faut dans la mythologie Jojo’s Bizarre Adventure. Et que si il n’avait pas existé grâce à une poignée de gens en plus d’Araki, on serait passé à côté d’un des plus grands phénomènes de la pop culture et de la sphère du manga et de l’animation.

6ème Place : Giorno Giovanna

« Moi Giorno Giovanna : j’ai un rêve ! »

Voix Japonaise : Kenshõ Ono
Voix Française : Marc Maurille

Faisons un gros bond dans le temps jusqu’à l’Italie de l’année 2001. Et restons dans l’héritage puisque ça n’est nul autre ici que le fils de Dio Brando qui enfile la cape du héros : Giorno Giovanna. Enfant adopté et traité en bâtard dans sa jeunesse, martyrisé à son tour non pas par un némésis mais par d’autres enfants et malfrats, sa vie changera du tout au tout au jour ou il sauvera un chef de gang poursuivit (en activant inconsciemment son pouvoir) et que ce dernier, en guise de reconnaissance, s’arrangera pour que son père adoptif et les autres enfants cessent toute maltraitance à son égard.

A la suite de cela, Giorno a pris confiance en lui. Il est devenu très populaire auprès de la gent féminine, et il s’est fixé comme but de suivre ce modèle qui lui a sauvé d’un destin bien misérable malgré le statut de gangster de son bienfaiteur. Ayant hérité de la chevelure dorée de son père et de sa manie de rejeter tout ce qui n’a aucune utilité, il a également les traits de caractère habituels de chacun des Jojos en plus d’être doué de réflexion et d’ingéniosité lors des combats. Mais malgré cela, en dépit de tout le potentiel affiché en début de manga/d’animé, il ne parvient pas à se distinguer par rapport à ses Jojo’s Brothers et plus particulièrement Bruno Buccierati, qui est pour beaucoup le véritable héros de cette partie 5.

Et pourtant, j’ai sincèrement envie de l’adorer. Son design est cool, ses origines sont cools, sa tenue est cool, et son stand est vraiment très cool tant sur le plan visuel qu’en matière de pouvoir. Golden Wind (Golden Expérience dans la VO) est très rapide malgré sa force physique assez faible, et surtout il est capable d’insuffler la vie à tout type d’objet : il peut changer une valise en grenouille, un briquet en fleur, une broche en papillon ou encore une dent en méduse, et il est même capable d’insuffler ce surplus de vie à ses adversaires quand il les frappe de plein fouet. Celui qui a été frappé verra sa conscience quitter son corps au point de ne plus pouvoir réagir aux attaques physiques, et il ressentira bien plus intensément la douleur quand sa conscience reviendra dans son corps.

Ah ben oui du coup si vous n’êtes pas des habitués de Jojo’s Bizarre Adventure, vous devez vous demander ce que c’est un stand depuis quelques lignes : un Stand est une incarnation de l’esprit combattif d’un personnage dans Jojo, le plus souvent sous apparence humanoïde ou d’un objet (une armure produisant du froid, des fouets tranchants, une boussole avec une tête de dragon, un autocollant, etc…) et dont les capacités de chacun varient en fonction de leur détenteur.

Seuls ceux qui peuvent en manier un sont capable de voir d’autres stands. Et si un stand se fait attaquer par un autre stand et reçoit des dégâts : ceux-ci se répercutent sur le manieur et autant dire qu’à ce jeu-là, Jojo’s Bizarre Adventure ne fait aucune tendresse envers ses personnages au niveau des blessures et des coups reçus (là ou d’autres Shonen Nekketsu ne sont pas aussi hard dans les coups et blessures).

Golden Wind dans toute sa splendeur !

Dans le cas de Giorno, le personnage comme son stand sont à l’image de cette partie 5 de Jojo’s Bizarre Adventure. Golden Wind, c’est un roller-coaster aux niveaux des espérances et des frustrations : sa plongée dans l’Italie qui a été source d’inspiration sans précédente pour Hirohiko Araki, son cadre mafieux instauré succédant à la partie 4 qui était axé tranche de vie et enquête policière, et surtout la possibilité pour Araki de continuer d’exploiter le concept du stand avec la bande de mafieux fraîchement composé par Giorno, Buccierati et les 4 membres qui constituaient déjà le groupe avant que Giorno ne les rejoignent.

En plus de cela, il affichait une volonté de renouer avec l’aspect road-movie de la partie 3 du manga, Stardust Crusaders. Et il propose certains des combats de stands les plus créatifs et jubilatoire de ce manga : le face à face entre Buccieratti et le duo Prosciutto/Pesci dans un train avec une tension ascensionnel et une excellente exploitation des capacités de chaque stand ainsi que du décor, l’affrontement entre méchants avec Doppio et Risotto très démonstratif de la force du méchant principal de cet arc et encore une fois un modèle d’exploitation du cadre, même un restaurant devient un terrain de jeu mortel. Et si on ajoute à cela la direction artistique de David Production en matière de colorimétrie qui rend cette partie très pétillante, c’est salade tomate oignon pour notre plus grande joie.

Voici un cornichon humain avec une coupe de palmier : parce que ta gueule ! ^^

Le problème c’est qu’Araki a démontré, à partir de la deuxième moitié de Golden Wind, plusieurs formes d’errements comme la mise à l’écart de Panacotta Fugo très peu exploité en combat au bout du compte (ne sachant pas quoi faire de son stand finalement trop destructeur) et insuffisamment développé. Ainsi que le fait de délaisser les origines de Giorno après les avoir évoqués. Et enfin l’antagoniste de cet arc bien loin de la complexité de la partie précédente, du charisme des hommes du piliers ou encore de la quête spirituelle et de foi d’Enrico Pucci dans l’arc suivant, en plus d’être excessivement mauvais et d’avoir un pouvoir plus proche d’un 2.0 de celui du méchant de la partie 3. Sans compter que les derniers tomes (ou les 2 derniers épisodes) s’achevaient sur une note louable mais très maladroitement amené avec cette thématique de lutte contre le destin.

Voilà comment je vois Giorno Giovanna : un immense potentiel qui ne réussit qu’à être partiellement exploité avec ses hauts mais aussi ses bas. Cependant, de tous, c’est lui qui a le meilleur thème musical pour un héros de Jojo’s Bizarre Adventure et ça, tout internet l’a compris.


5ème Place : Josuke Higashikata

« This is just GREAT »

Voix Japonaise : Yuki Ono
Voix Française : Pas encore doublé (mais ça va venir)

Après la Grande Bretagne et l’Italie, allons maintenant au Japon avec la partie 4 de Jojo, et certainement l’un des plus populaires : Diamond is Unbreakable. Gros virement de ton pour Araki qui délivre ici sa partie la plus personnelle, lié à sa jeunesse, et donc en toute logique une tranche de vie mêlé à ses bizarrerie Jojoesque. Qui va un cran au-dessus en matière de conception de stand mais également dans le design de ses personnages délaissant la musculature à la Ken le Survivant pour quelque chose de moins excessif mais non sans excentricité.

Et c’est dans ce contexte que nous suivrons : Josuke Higashikata, fils illégitime de Joseph Joestar, et l’oncle de circonstance de Jotaro Kujo. Etudiant poli et au bon cœur, il n’en reste pas moins un adolescent capable de se lancer dans les 400 coups et il se révèle très susceptible quand on se moque de sa coupe de cheveu. Mais il tient à sa ville natale dans laquelle se déroule l’intrigue, Morioh, et s’inquiète sincèrement de son avenir lorsque l’affaire du tueur en série devient préoccupante.

De plus, il a un des stands les plus réflecteurs de la personnalité de sa manière : Crazy Diamond, un stand aussi fort physiquement que miraculeux, capable de guérir toutes les blessures même ceux qui devraient être les plus critiques ou mortelles… tant que la victime respire encore (bah oui, on ne ramène pas les morts à la vie, ce ne sont pas les frères Elric dans Fullmetal Alchemist qui vous diront le contraire). Il peut également reconstituer des objets à la vitesse de l’éclair et Josuke s’en sert très souvent à des fins stratégiques lors des combats de stands de cette partie.

Ce que j’aime beaucoup, en plus de cela, c’est comment Araki réussi à faire vivre le quotidien de Morioh en reliant les sous-intrigues de ses rôles jusqu’à Josuke et Jotaro : toute une première moitié de saison principalement destiné à faire du background et du worldbuilding sur cette partie, jusqu’à ce que la véritable menace se manifeste et fasse parler de lui en fin de première moitié de saison. En plus de délivrer bon nombre de rôle mémorable, tantôt rattachable pour le spectateur, tantôt fascinant en tant qu’ennemi : Koiichi Hirose (mon p’tit préféré de cette partie), Okuyasu Nijimura, Rohan Kishibe, et bien sûr Yoshikage Kira sur qui je vais éviter de trop revenir tant c’est un rôle complexe et était, jusqu’à récemment mon antagoniste favori de Jojo avant d’être détrôné par celui de la partie 7.

Monsieur, vous inspirez confiance : je vous engage.

Pour revenir à Josuke j’ai grandement hésité à lui donner une place en plus parce qu’avec cette partie, Araki a eu l’intelligence de lui donner un temps d’apparition équitable avec les autres personnages clés pour qu’il ne soit ni évincé par les rôles secondaires, et qu’il ne leur fasse pas non plus de l’ombre. Mais surtout Araki le traite ici non comme un héros Eastwoodien comme Jotaro, mais comme un adolescent avec ses petits tracas à cet âge, ses travers, ses 400 coups (notamment envers Rohan Kishibe), ses amitiés et surtout des enjeux à son échelle bien que l’antagoniste soit l’un des plus menaçants qui soit. La seule chose qui lui manque, c’est une VF.

Et ça me permet de faire une petite digression sur la version française de l’animé qui est tout simplement épatante : en 2021 avec la sortie en format physique de Golden Wind, le studio de doublage Time-Line Factory ainsi que le directeur artistique et comédien Alan Aubert-Carlin ont été chargé de proposer un doublage français pour la partie 5 du manga et depuis ils se sont lancé dans le doublage de toutes les parties en cours de diffusion. Et la distribution est absolument monstrueuse tout comme le travail d’adaptation et les performances.

En dehors de jurons parfois excessifs au cours de certains dialogues et d’un léger souci de synchro labial à quelques occasions, la direction comme les choix de voix sont renversant. Entre les voix des héros de chaque partie allant de Simon Herlin sur Jonathan Joestar jusqu’à Laure Filiu sur Jolyne Cujo dernièrement, en passant par des méchants secondaires superbement interprété avec Alan Aubert absolument hilarant sur Ghiaccio ou encore Emmanuel Gradi et Antoine Tomé sur Kars et Wamuu, on a aussi bien des comédiens habitués à l’exercice du doublage en animé japonais que des noms plus occasionnel voire totalement méconnu dans ce milieu.

J’ai pas le temps d’en montrer beaucoup, mais pour le plaisir des oreilles : Emmanuel Curtil alias notre Jim Carrey français et aussi notre Simba dans Le Roi Lion sur Rubber Soul, le détenteur de Yellow Temperance.


Sur ce pour en revenir à Josuke, il mérite qu’on se rappelle lui et qu’on en reparle. Même si je préfère pour un autre loubard ou un Jojo tout aussi humain mais au parcours plus enrichissant à mes yeux. Et comme Giorno son thème musical est un extase sonore de chaque instant :


4ème : Jotaro Cujoh

« Allez, de mieux en mieux ! »

Voix Japonaise : Daisuke Ono
Voix Française :
Bertrand Nadler

Il n’y a pas si longtemps, Jotaro Cujoh était mon Jojo préféré et ça se joue à pas grand-chose par rapport aux trois premiers, mais en pesant le parcours de chacun et avec Stone Océan, il est redescendu de quelques places. Petit-fils de Joseph Joestar et fils d’Holy Cujoh, Jotaro est le héros caractériel de la troisième partie du manga d’Araki : Stardust Crusaders, partie ô combien importante puisqu’elle est, à mes yeux, la plus expérimental en matière de stand. En effet, c’est là que le concept prend vie, et surtout cette partie met un point d’orgue à l’un des combats ayant débuté avec le premier des Joestar.

Pensé comme un road-movie à travers le monde, Stardust Crusaders a beau être l’une des parties les plus populaires, cela n’empêche qu’elle a subi un vilain coup de projecteur quand il a fallu le comparer aux parties suivantes. Surtout avec l’inégalité constante pour la conception des stands : d’abord inspiré d’un jeu de tarot, avant que certains ne fassent directement allusion aux divinités égyptiennes dans la deuxième moitié de cette partie. Mais pas toujours très intéressant niveau design ou pouvoir.

Bien qu’on pouvait avoir de la variété ici : le stand Yellow Temperance, le stand Justice, le stand Anubis, le stand Osiris, le stand Death 13 clairement inspiré de Freedy Krueger des Griffes de la nuit à travers ses pouvoirs, le stand Soupe de Poisson ainsi que le stand coquille Saint-Jacques au pai tan, les stands Khnum et Thoth, le stand Silver Chariot et son épée de chevalier, le sta… OUI, LES STANDS SOUPE DE POISSON ET COQUILLE SAINT-JACQUES AU PAI TAN EXISTENT ! Si vous me croyez pas, voici un extrait :

Voilà, ça c’est fait !

Cela dit j’aurais toujours une profonde sympathie pour cette partie qui a installé l’un des principes les plus cultivés par Araki depuis cette partie jusqu’à la dernière en cours, Jojolion : baser les combats non pas sur la force brute et l’expérience des combattants, mais sur la stratégie et l’exploitation de leur environnement avec leur pouvoir ainsi que l’anticipation des tactiques ennemis. Ou tout simplement : comment créer des combats aussi tordus que jubilatoire et surprenant avec des pouvoirs qui peuvent prendre des formes variées et diverses.

Un aspect qui aura, là encore, influencé beaucoup d’autres œuvres comme l’excellentissime Hunter x Hunter de Yoshihiro Togashi, même One Piece qui est très Nekketsu dans l’âme applique ce principe par moment avec par exemple les astuces d’Usopp et le bâton climatique de Nami, deux personnages qui doivent compter sur autre chose que des pouvoirs surdéveloppés pour se sortir de situation délicate à l’inverse de leurs compagnons de voyage.

Et de la même manière, j’aurais toujours un profond attachement envers ce quintuplé de bodybuildeurs en vadrouille à travers le monde : que ça soit ce bon vieux loubard de Joseph (on va en reparler), le sagace et bouillonnant Avdol, l’excentrique et le meilleur français de l’histoire des mangas en la personne de Jean-Pierre Polnareff, l’astucieux et réfléchi Kakyoin, et bien sûr la classe et le sens de la réplique de Jotaro Cujoh justement.

Alors, ils sont beaux ou ils le sont pas ?

L’une des poses de Jotaro est directement inspiré du personnage d’Harry Callagan joué par Clint Eastwood : et c’est justement le principe du pur héros eastwoodien qui est appliqué dans le cas de ce Jotaro. Celui qui transpire la présence, celui qui a toujours une bonne répartie verbale à t’envoyer à la gueule comme un bon missile de bazooka qu’il cache dans sa poche. Celui à qui même quand tu penses la lui faire à l’envers, finalement, tu ne la lui fais pas.

Encore moins face à son stand, Star Platinum, stand humanoïde dont le cri « ORA ORA ORA » est devenu une référence que beaucoup semblent aimer reprendre (y compris le Joueur du Grenier dans sa vidéo sur les jeux vidéos japonais, les vrais savent). Physiquement impressionnant, Star Platinum est un stand à la portée limitée mais doté d’une force herculéenne et d’une vitesse sans commune mesure, en plus de bénéficier d’un design très classieux et imposant en animé, avec lequel Jotaro s’impose souvent avec une majesté qu’il n’a pas volé.

Rubber Soul et son stand Yellow Temperance en forme de substance liquide capable de dévorer un corps : éclaté en beauté telle une PETITE P*TE comme le dirait Jotaro ! La vieille Enya et son stand de fumée Justice : absorbé par l’incroyable inspiration du stand de Jotaro. Le très détestable Steely Dan pour avoir voulu faire des misères à papy Joseph et fait chanter Jotaro, il se fait « enculer à sec » (pardon pour la grossièreté du terme mais le mec le mérite). Et ce toujours avec la petite réplique qui va bien.

Par la suite, il jouera un rôle plus secondaire tantôt comme informateur puis allié de valeur à Morioh avec Josuke et ses copains, et s’impliquera dans les affaires de la fondation Speedwagon face à tout ce qui se rapproche de près ou de loin à Dio Brando. Mais voilà, Jotaro, c’est la grande classe, c’est l’indomptable, c’est la bête qui dort et qu’il ne faut pas emmerder sous peine de finir à l’hosto avant d’avoir pu dire « Eh merde », on l’adore pour ça, et on adore Stardust Crusaders. Et là encore, on adore son thème musical :


3ème : Joseph Joestar

« NICE ! »
« – OH MY GOOODEUH ! « 

Voix Japonaise : Tomokazu Sugita et Unshõ Ishizuka
Voix Française :
Sébastien Baulain et Frédérique Souterelle

Alors lui, il est phénoménal, c’est un vrai crève-cœur de ne le placer qu’en troisième position mais dites-vous que par rapport aux 2 autres, ça se joue à quelques cheveux. Joseph Joestar n’est nulle autre que le petit-fils de Jonathan Joestar, à la différence que Joseph a grandi en Amérique aux côtés de sa grand-mère Erina et qu’il a une personnalité très différente, et surtout plus attirante.

Véritable roublard rusé et fourbe doué d’un véritable sens de l’astuce et ayant développé le pouvoir de l’Onde de son côté, il s’engagera à son tour dans une lutte lorsque l’un des anciens alliés de son grand-père, Straizo, volera un masque de pierre inca pour devenir à son tour un vampire et décidera de neutraliser la descendance Joestar pour ensuite profiter pleinement de sa jeunesse éternelle. Cependant, son voyage le mènera sur la piste d’expérience nazis, ceux-ci ayant récupéré ledit masque de pierre. Et donc à affronter les hommes du pilier : des vampires ayant créé le fameux masque de pierre et spécialisé dans l’extermination des manieurs d’onde.

Attention, Jojo’s Bizarre Adventure contient des hommes nus !

Aucun doute sur le plan visuel, on est toujours chez les bodybuildeurs à ce moment là avec ce même culte du corps et des poses physiques improbables… et surtout un côté très tendancieux dans la nudité exposé de certains personnages. Et certaines situations.

Pour ceux qui voudraient faire l’éternel blague de merde comme quoi « Eh, mais Jojo’s Bizarre Adventure, c’est un manga gay au fait, mouah ah ah ! », je le dirais qu’une seule fois : NON !

Araki l’a dit lui-même en interview, c’est une interprétation totalement faussée de son univers. Pour cela il faut surtout chercher du côté de ses inspirations culturels pour ses Jojo’s Poses ou les couvertures de ses tomes, inspirations qui passent souvent par des magazines de modes ultra fashion et stylisé (notamment Gucci et Bulgari pour citer que ça), ainsi que les statues italiennes et l’histoire ancienne.

Il faut savoir qu’Araki a construit son immense puit de culture aussi bien du côté du monde de la musique que du monde du cinéma et des beaux-arts. Il a même collaboré avec diverses marques pour faire des spin-off et divers One-Shot. Comme par exemple un tome unique sur une aventure de Rohan Kishibe au Louvre (et disponible en France, c’est-y pas beau ça ?). Et cette identité, elle nous éclate à la gueule partout sans qu’on s’en rende compte. D’où le fait que limiter Jojo à une blague sur les homos est non seulement réducteur, mais ça me paraît aussi insultant et méprisable tant pour la communauté gay que pour les fans du manga et l’œuvre d’Araki en elle-même.

Et dessin tout en couleur pour plus de fraîcheur !

Joseph Joestar est aussi le seul des Jojo à être revenu plus d’une fois comme rôle majeur dans d’autres parties : Stardust Crusaders ou il possédait un stand du nom d’Hermit Purple qui prenait l’apparence d’un fouet mauve, et dans Diamond is Unbreakable en fin de vie ou il a encore quelques jolis restes. Mais où il réussit à être particulièrement touchant par sa vulnérabilité (tranchant totalement avec ses deux précédentes pages de sa vie) et sa première rencontre avec son fils illégitime.

Alors que Jotaro est, certes, revenu dans 3 autres parties mais à part pour Diamond is Unbreakable, il était là qu’en caméo dans Golden Wind et dans Stone Océan si sa présence est notable, il est bien moins présent physiquement. Là où on a pu redécouvrir Joseph sous plusieurs aspects : d’abord en jeune renard avec une écriture et un caractère bien plus nuancé qu’avec Jonathan, en vieil homme manieur de stand doué d’expérience dans ses voyages et Araki sachant mêler fidélité en matière de personnalité et évolution, et bien sûr comme vieillard en fin de vie.

Joseph Joestar est l’un des Jojos qu’on a appris à redécouvrir plus d’une fois, à l’image d’un manga que l’on a appris à redécouvrir chaque fois que nous ouvrions les premières pages d’une nouvelle partie ou que nous lancions un épisode d’une de ces parties. Ça mérite le respect et un morceau fétiche pour cette partie 2, Battle Tendency :



2ème Place : Jolyne Cujoh

« Si il faut respecter une hiérarchie dans cette prison miteuse, ça me pose aucun problème, du moment que c’est moi qui donne les ordres, pétasse. »

Voix Japonaise : Fairouz Ai
Voix Française :
Laure Filiu

Jojo’s Bizarre Adventure a eu une héritière de Jotaro et également une évolution prestigieuse en la personne de Jolyne qui est, non seulement, l’un des plus beaux personnages de Jojo’s Bizarre Adventure en matière de design, mais également l’une des plus grandes qualités de la partie 6 du manga, « Stone Ocean », pour ne pas dire la plus grande.

Fille d’une mère italo-américaine et fille de sang de Jotaro l’ayant grandement délaissé, Jolyne se retrouve incarcérée dans la prison de Green Dolphin Street suite à une magouille judiciaire. Témoin et coupable de non-assistance à quelqu’un que son petit ami a accidentellement renversé lors d’une virée en voiture, elle récoltera une peine de 15 ans et se retrouvera expédiée dans une prison en Floride, en plus d’être la proie d’un complot étroitement lié à Dio Brando.

Cependant, elle recevra un stand suite au contact avec un bout de météorite (caché dans un pendentif en or) que lui a laissé son père, Jotaro, pour qui elle voue au début de cette partie 6 une haine compréhensible. Avant que ce dernier ne tente de la faire sortir et l’informe du complot qui pèse sur elle, sur lui et la fratrie Joestar et qu’il lui fasse part de l’affection qu’il portait à son égard malgré son absence (absence justifiée par son enquête liée justement à cette menace).

Dés lors, pour Jolyne, tout son séjour au cœur du centre pénitencier va devenir un combat de tous les jours et un parcours de la combattante sur la voie de la maturité. Que ce soit pour assimiler les règles de fonctionnement de la prison et ne pas se faire dominer par les autres détenus le plus souvent très méprisable et récalcitrant, faire face aux attaques régulières des stands ennemis, obtenir des informations et trouver des alliés fiables. Sans oublier, et surtout, enquêter sur l’identité du fameux détenteur du stand voleur de stand et d’âme Whitesnake (Pale Snake en VF) qui nous est révélé très tôt et n’est autre que le prêtre Enrico Pucci, grand antagoniste de cette partie 6.

Pardonnez-les mon Dieu, ils ne savent pas ce qu’ils font !

Étant donné son passé de délinquante, Jolyne n’est pas non plus tendre vocabulairement parlant, cependant elle est capable de faire preuve d’une profonde bienveillance envers ceux qui en ont besoin (une détenue rackettée ou encore, et surtout, le jeune Emporio). Elle a un corps athlétique et son stand, Stone Free/Stone Ocean, est un stand de fil capable de se découdre selon la volonté de sa manieuse et surtout, véritable nouveauté dans la série des Jojo : Jolyne expérimente de diverses façon les possibilités que peuvent lui offrir son stand de fil et fait preuve d’une exceptionnelle créativité dans ses combats (un filet, un champ de détection, un élastique de fortune, une protection, et j’en passe), chose qui ne s’était pas encore faite précédemment dans les parties 1 à 5 de Jojo.

Tel père, tel fille : tu sais que ça va chier si tu leurs cherches des noises !

En fait, elle ainsi que l’antagoniste sont les rôles qui mènent très souvent cette partie 6 vers le haut : tout comme Golden Wind, Stone Ocean varient entre les sommets et les gros couacs de parcours, à cela près que les sommets et son final sont tellement stratosphérique et ahurissant qu’il se hisse le plus souvent vers le meilleur. Dans les faits, Araki montre des difficultés à rendre lisible plusieurs combats de stands en manga (l’animé réussit à rectifier ces points perfectibles je trouve), il complexifie des éléments d’intrigues de manière inutile, et on a un inversement de qualité et de défaut par rapport à Golden Wind.

Si Giorno était transparent mais que les Jojo’s Brothers étaient au top, ici c’est Jolyne qui nous illumine et ses copains qui ont souvent du mal à suivre. En dehors d’une F.F déchaînée et vivace, les autres sont à la traîne : Hermès a un caractère plutôt cool mais son histoire de vengeance ne s’imbrique pas très bien dans le fil rouge, Weather Report (ou Weather Forecast en VF) met beaucoup trop de temps à susciter notre intérêt et Narcisso Annasui est un bon gros bouffon qui n’a pour lui qu’un stand sous exploité.

C’est le grand huit qualitatif pour la mise en scène des combats de stand et les stands et antagonistes secondaires en eux-mêmes en manga, parfois très inspiré (le stand Marilyn Manson et son combat qui fait écho à celui contre le stand Osiris de D’Arby dans Stardust Crusaders) et prenant même une direction herculéenne en matière de dilemme dans le dernier tiers du manga sans oublier les excellents débuts de Stone Ocean. Parfois passant au gros pétard mouillé surtout au bloc carcéral et face à Sports Max qu’on aura sitôt fait d’oublier. Heureusement que la conclusion de ce milieu de parcours est une pure réussite avec l’obsession d’un paradis pour les hommes de Pucci et sa confrontation avec Jolyne sinon, on l’aurait un peu dans le baba.

Sans prendre le contexte de publication de cette partie 6, Jolyne est (avec Gally dans Gunnm de Yukito Kishiro) l’une des héroïnes du manga les plus réussies qui soit tant par son caractère que par son endurance, son développement et ses résolutions. Surtout en nous la montrant s’en prendre plein la gueule au même titre que ses prédécesseurs, sachant que les blessures sont rarement légères avec Jojo.

Sans oublier qu’elle cassait tout forme d’archétype à ce moment là en tant qu’héroïne. Là encore, ça n’était pas fréquent d’avoir une héroïne dans un Shonen Nekketsu, et même dans le Seinen ça n’était pas une dominante. Hirohiko Araki s’était essayé aux héroïnes avec Gorgeous Irene (publié en 1985 et 1986) qui racontait les aventures d’une jeune femme au visage angélique mais qui exerçait le métier de tueuse à gage. Sauf qu’à l’époque, c’était mal vu de voir une femme dans un manga s’en prendre plein la poire donc il a mis fin rapidement à cette série.

Si quelqu’un a pu lire Gorgeous Irene avec l’édition des œuvres antérieurs à Jojo, je veux bien un avis, merci d’avance.

Et c’est 13 ans plus tard, passé les succès de Ranma ½ de Rumiko Takahashi (qui mettait en scène un héros pouvant facilement changer de sexe au contact de l’eau chaude) et Dragon Ball d’Akira Toriyama avec Chichi dans les rôles secondaires en adepte d’arts martiaux, qu’Araki a décidé de s’y essayer de nouveau avec le milieu carcéral (étant d’ailleurs un grand fan du film La Grande Evasion de John Sturges).

Entre ce rapport père/fille complexe, l’héritage de la volonté combattive des Joestar, son évolution permanent vis-à-vis de ses pouvoirs et son caractère durement forgé sur 17 tomes ainsi qu’un grand adversaire, Jolyne Cujoh est aussi belle sur la forme que sur le fond et conclut la première ligne temporelle de l’histoire des Joestar et de Jojo’s Bizarre Adventure… mais ça c’est une autre histoire. Regardons plutôt un cours de langage des signes donné par Jolyne, ça nous changera des thèmes :


1er : Johnny Joestar

« Mon nom est Johnny Joestar et tout à commencé par ma rencontre avec Jayro Zeppeli, cet homme mystérieux de A à Z… »

Quel rapport y’a-t-il, selon vous, entre une course équestre à travers l’Amérique à la fin du 19ème Siècle et le milieu carcéral dans lequel Jolyne évoluait dans la Floride de 2011 ? La première, c’est que cette course équestre représente la forme de ce qui constitue la partie 7 de Jojo’s Bizarre Adventure, Steel Ball Run. La seconde, c’est qu’il constitue ce qu’on appelle, dans le milieu hollywoodien, un pur reboot des fondations de l’univers d’Hirohiko Araki.

Pour ceux qui ont grandi loin de toute news sur le cinéma américain, on utilise le terme reboot lorsqu’une nouvelle franchise est lancé sur un personnage de fiction ayant déjà eu une exploitation sur grand écran par le passé (comme le Spider-Man de Sam Raimi qui a eu droit à un alter égo avec les The Amazing Spiderman, ou la saga Star Trek relancé par J.J Abrams en 2009). Le terme ne se limite pas qu’aux films, il s’applique également aux séries et à la littérature, y compris la bande dessinée.

On passe vraiment du coq à l’âne entre 2 parties.

Après un final démentielle dont je ne peux pas donner les détails, Hirohiko Araki rabat ses cartes et remodèle son univers avec des nouvelles bases (les stands sont acquit en traversant la Paume du Diable, un site rocheux qui se déplace dans le désert… je n’invente toujours rien) ainsi que des visages connus qui apparaissent mais jamais par désir de faire du fan service. Et il donne le rôle de personnage principal non pas à Johnny mais à Jayro Zeppeli qui lui servira de figure fraternelle et donnera naissance à ce que les fans aiment appeler une « bromance » quand une histoire d’amitié entre 2 hommes ou 2 garçons est particulièrement forte.

Johnny Joestar est sans aucun mal le plus humain de tout les Jojos et surtout celui qui démarre comme le plus faible d’entre tous. Paraplégique, défaitiste de nature accusant le destin, par moment plus proche du personnage spectateur durant une partie de manga comme le jeune Koiichi de Diamond is Unbreakable et plus animé par des objectifs personnels qu’un désir de justice commun comme la fratrie Joestar des 6 premiers tomes.

Ses comparaisons avec Jonathan comme nouveau Jojo originel s’arrête qu’à l’époque ou se passe leur histoire et leur nom de famille. Mais il verra son pouvoir évoluer au fil des 24 tomes constituant la grande course équestre à travers l’Amérique, course au cours de laquelle une chasse au trésor très particulière va débuter, celle des parties du cadavre d’un saint capable d’accomplir des miracles… mais je n’en dirais pas plus. Le stand de Johnny a pour nom TUSK et à l’instar d’Echoes de Koiichi, il ne prendra pas moins de 4 formes sur les 24 tomes : de base TUSK permet à Johnny de transformer ses ongles en projectiles qu’il peut tirer en autant d’ongle qu’il a, et lorsque TUSK évolue en phase 2 ses ongles peuvent pourchasser les cibles de Johnny. Les autres phases… à vous de découvrir !

Des ongles, Araki réussit à rendre mortelle des ongles… mais comment fait-il bordel ?

Au fur et à mesure des étapes de la course, Johnny nous sert aussi bien de second rôle principal que de spectateur par rapport à la figure héroïque que représente Jayro Zeppeli. Mais il est également le plus gris de tout les Jojo puisqu’il se révèle capable de tuer de sang froid pour atteindre son but et qu’il causera, bien qu’involontairement, la mort d’innocents lors du climax contre ce qui est sans mal, à mes yeux, le meilleur des antagonistes de Jojo’s Bizarre Adventure et sans mal l’un de mes antagonistes préférés de la sphère manga : Funny Valentine, l’actuel président des Etats-Unis d’Amérique (encore une fois, je n’invente rien du tout).

En fait, Johnny est à l’image de ce que Hirohiko Araki donnera avec Steel Ball Run en tant qu’auteur : une preuve irréfutable de la maturité que chacun acquerra à sa manière. Johnny Joestar au contact de son Jojobro et en confrontant sa vision des choses face à un méchant tout aussi complexe et riche, Araki en réussissant à atteindre l’apogée sur tous les plans avec cette partie 7 bien qu’elle ne soit pas exempte de défaut (notez d’ailleurs qu’ici on passe du Shonen au Seinen, et que Steel Ball Run sera publié dans l’Ultra Jump qui s’adresse, au Japon, à un lectorat ayant arrivant à la trentaine, et qui, à mon avis, sont constitués de fans ayant grandit avec Jojo depuis plusieurs années).

Sans exagérer, que ça soit les combats de stand (celle contre Ringo Roadagain avec sa capacité de remonter de 6 secondes dans le temps via son stand ou encore face à Diego Brando et son Crazy Monster sont complètement fou, sans oublier celui contre Sandman, ainsi que les 11 hommes et leur stand Tatoo You), le travail titanesque sur les perspectives et le découpage des cases pendant la course équestre, le dessin qui évolue encore, l’échellement dans le parcours des principaux personnages et le développement psychologique de gros malade mental qui s’ensuit, Steel Ball Run est une apogée incroyable pour l’une des œuvres les plus titanesques du manga. Une sphère à rotation infinie d’idées nombreuses et vertigineuses aussi bien influencé qu’influençable et qui mérite toute l’attention d’un lecteur.

Si le manga vous paraît difficile d’accès avec ses premiers dessins et premières péripéties, pas de souci : l’adaptation en animé par David Production est une très bonne alternative. Au-delà de sortir une tirade sur le statut d’Ode à l’Humanité que certains collent au manga, c’est à mes yeux un voyage à travers les genres et les époques inoubliable. Et Johnny est une forme d’apothéose, à défaut d’être au rang de héros comme ses prédécesseurs : le meilleur personnage n’est pas nécessairement celui qui est sous les projecteurs, mais celui qui évolue le mieux avant toute chose et a le plus à nous offrir… et puis son Jojobro est capable de péter des gueules à des T-Rex et de remporter un duel de cowboy avec des sphères en métal, c’est juste trop génial bordel !

Allez, on parie sur fin 2024 ou 2025 pour SBR en animé ?

Voilà, c’était mon top de mes Jojos préférés du manga Jojo’s Bizarre Adventure, merci à tout ceux qui l’auront lu jusqu’au bout. Si vous êtes des fans de Jojo, n’hésitez surtout pas à partager votre top dans les commentaires ou à me dire ce que vous pensez du mien dans la mesure du respect de l’avis d’autrui, n’hésitez pas non plus à me parler de comment vous avez découvert, lu et/ou regardé l’animé Jojo’s Bizarre Adventure ou même pour évoquer tout simplement vos stands ou personnages préférés.

On se retrouve très bientôt pour un nouvel article, soit pour un film qui me tient à cœur, soit pour un manga et animé en cours de publication/de diffusion qui fait beaucoup parler de lui et dont la règle parlera à certains :

« Le premier ou la première qui tombe amoureux/amoureuse, perd !« 

« – Président ! On dirait qu’on va parler de nous !
– Je vois ça Kaguya ! »

Prenez soin de vous, culturez vous… et j’emmerde Dio Brando (surtout celui de la première partie en réalité) : à la prochaine !

4 réponses à “Mon Top des Jojos dans « Jojo’s Bizarre Adventure » d’Hirohiko Araki !”

  1. Reprend la phrase de l’âme d’un Otaku et remplace les oeuvres cités par, et dans cet ordre précis, Vinland Saga suivi par Berserk et Ashita No Joe (avec Blame en fond) et tu as une idée de mon esprit personnel. Et Full Metal Alchemist reste aussi  »mon pain et mon vin » (voire tout simplement le travail de Arakawa). ^^

    Même si les soucis d’orthographe subsistent (vu la taille du texte aussi et le format), c’est un top qui fait bien plaisir. Et si tu t’attends à me voir aborder le sujet de Dio ainsi que la pique finale… je te ferais plutôt ma meilleure imitation de Joseph usant de la technique ancestrale des Joestar. ; )

    Et comme promis, voici enfin mon top personnel avec looooooooonnnnngue réflexion (à l’exception du premier, les trois autres avant furent difficiles à déterminer) :
    7e : Jonathan Joestar (pas de surprise, hélas)
    6e : Joseph Joestar (eh oui, je maintiens ne pas avoir de grand d’affect pour le doyen malgré ses immenses qualités… et pas seulement pour sa libido)
    5e : Josuke Joestar (en vrai son père aurait pu lui passer devant. Même si je l’apprécie davantage, l’affect en comparaison des quatre autres ne fait pas le poids. )
    4e : Johnny Joestar (c’est un crève coeur de le priver du podium quand tu sais tout ce que recèle le personnage qui peut être considérable comme le plus humain aux côtés de Josuke. Et il faudra que je refasse une lecture approfondie de Steel Ball Run un de ces quatre.)
    3e : Giorno Giovanna (les imperfections sont indéniables et je serais curieux de voir le matériau original pour les confirmer. Mais ironiquement, cette manière qu’a le personnage à vouloir ne pas se faire remarquer contribue pour moi à ce qui fait sa qualité, cette façon d’être précautionneux dans ses choix ce qui rend ses moments de gloire d’autant plus mémorables [ses finaux avec Ghiaccio et surtout son duel contre Cioccolata… mhhh !]. C’est cette manière ambivalente de porte le double héritage à la fois de son père mais aussi des Joestar tout en pavant sa propre route qui en font un superbe protagoniste. Disons même… un protagoniste en or. ; )
    2e : Jolyne Kujo (l’intrépide, impétueuse, maligne et, disons le au littéral comme au figuré, belle héroïne que tu as excellement bien décrit. Le genre de personnage que tu aimeras avoir comme alliée ou camarade et auquel tu n’aimerais pas t’attirer les foudres. Et difficile d’esquiver le fait que le reste de sa bande est assez imparfaite niveau développement.)
    1e : Jotaro Kujo (le seul, l’unique. Il n’a pas bougé d’un iota de sa marche du podium et n’a pas eu à se battre pour cela. Même après tout ce qui a suivi en termes de proposition, Jotaro reste pour moi une figure iconique pour lequel mon respect reste entier et un sommet de protagoniste auquel tenter de l’égaler ou de l’imiter est suicidaire.)

    Aimé par 1 personne

    • Donc ça donnerait :

       » Si dans mon âme d’Otaku, Vinland Saga de Makoto Yukimura ainsi que Berserk de Kentaro Miura et Ashita No Joe sont mon âme, Jojo’s Bizarre Adventure est mon sang (et Fullmetal Alchemist est mon pain et mon vin). » Ah j’avoue, ça en impose aussi ^^

      C’était un peu inévitable mais pour le coup vu que je m’étais donné comme objectif de m’attarder un peu sur chaque partie, il y allait inévitablement y avoir des fautes de frappes. Mais de l’autre, c’était surtout du plaisir de pouvoir revenir sur chacun de ses héros qui sont, le plus souvent, à l’image de la partie de Jojo dont ils sont le héros. Et puis bon Dio Brando n’avait qu’à pas tuer un chien dés le premier épisode si il voulait pas qu’il y ait cette pique, et pis voilà xD

      Un top qui se défend par rapport aux arguments que tu avances. Après, comme je l’ai dis pour Giorno : il a un stand super cool et souvent utilisé avec une créativité indiscutable, et le comédien dans les deux langues qui lui prête sa voix aident aussi beaucoup dans les situations que tu cites 🙂
      Après je ne contesterais pas la première place de Jotaro, sa popularité n’est pas volé et ça a aussi été mon numéro 1 pendant longtemps. Seulement, l’iconisation ne suffit pas toujours à faire de toi le meilleur, d’où le fait que j’ai trouvé plus à défendre chez Joseph, Jolyne et Johnny pour ce top.

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  2. Et je pense qu’à l’avenir, le Vagabond d’Inoue pourrait se tailler une place ; tu te souviens la sensation de crainte qu’une histoire s’achève à l’approche de la fin ? Ben là c’est moi qui traine la patte pour les trois derniers tomes, lisant tiers par tiers. C’est dire… Ca me donne d’autant plus envie de lire Slam Dunk (heureusement j’ai un contact qui pourrait me prêter l’intégrale au besoin).

    C’est vrai qu’il y a meilleur intérêt à défendre ces trois là (surtout Johnny ; on parie combien que si Steel Ball Run débarque en animé avec ses atouts dans leur meilleur jour, ca va faire un bel effet ? ^^).

    Et vivement le prochain article au fait (*scande mentalement  »Kaguya ! Kaguya ! »).

    Aimé par 1 personne

    • Faudra que je trouve une opportunité pour relancer Vagabond, mais pour l’instant je me suis relancé dans Slam Dunk : je pensais pas dévorer 2 tomes en une seule journée et pourtant, ça finit par être aussi exaltant que voir Benjamin Pavard faire une Nacho contre l’Argentine. Ou que voir un combat de stand comme celui du train dans Golden Wind ^^

      Oh oh t’en fais pas, pour Kaguya je vais m’impliquer. D’ici là je ne saurais que trop te conseiller de revoir certains épisodes des 2 premières saisons en VF maintenant qu’ils sont dispos sur « Voiranime » 😉

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