• Salut à toi public du Net et bienvenu sur le blog du cinéphile armoricain !

    Les Pingouins de Madagascar
    « On leur fait coucou au public du net les gars, on leur fait coucou. »

    Bienvenu dans mon humble demeure numérique, toi qui entre sur ce site : si tu es un cinéphile, un sérivore, un lecteur amateur ou assidu de bande dessinée que ça soit comics, mangas ou même du Astérix ou du Lucky Luke, ou encore un gamer passionné ou occasionnel, ouvert d’esprit et à toute analyse de la part d’un autre adepte de la pop culture, tu es le bienvenu et j’espère que mes futures écrits et analyses sauront t’intriguer et te donner envie d’élargir tes découvertes en la matière même si ça n’est que de manière éphémère. 

    En te souhaitant un bon séjour sur le blog d’un enfant de la pop culture qui veut avant tout partager ses ressentis et ses idées, et échanger avec d’autres passionnées et adorateurs de la pop culture : qu’elle soit vu comme un refuge, une ressource, un divertissement ou plus encore. 

    Histoire de faciliter la circulation au niveau des articles, voici quelques raccourcis pour les articles en fonction des types d’articles :
    – ici, les Tops et Flops en tout genre : https://lantredelapopcultureducinephilearmoricain.wordpress.com/category/top-et-flop/
    – ici, la critique et l’analyse cinéma : https://lantredelapopcultureducinephilearmoricain.wordpress.com/category/films-critiques-et-analyses/
    – ici, la critique et l’analyse dédié aux mangas et aux animés : https://lantredelapopcultureducinephilearmoricain.wordpress.com/category/manga-et-anime-analyse-et-critiques/
    – ici, la critique et l’analyse dédié à l’univers du jeu vidéo : https://lantredelapopcultureducinephilearmoricain.wordpress.com/category/jeux-videos-analyses-et-critiques/
    – enfin, par ici, la critique et analyse pour les séries (animé et live) en dehors des animés japonais : https://lantredelapopcultureducinephilearmoricain.wordpress.com/category/serie-animee-et-live/


    Et surtout, n’oubliez jamais ceci car il fait partie de mon adage en tant que cinéphile et enfant de la pop culture, et c’est un grand homonculus qui l’a dit :

    « Impossible est un mot qui n’existe pas ici bas. » 
    Greed, Fullmetal Alchemist, Tome 7, Hiromu Arakawa

  • « Spy x Family Code White » de Takashi Katagiri : quand Spy x Family devient un sous Spy x Family !

    « Spy x Family Code White » de Takashi Katagiri : quand Spy x Family devient un sous Spy x Family !

    A l’heure ou ces lignes sont tapotées sur un clavier d’ordinateur portable, les films d’animation dérivées de manga ou de séries d’animation japonaises se classent le plus souvent dans deux catégories.

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  • « Final Fantasy VII Rebirth » de Tetsuyo Nomura et Square Enix : redécouvrir un classique, deuxième étape !

    « Final Fantasy VII Rebirth » de Tetsuyo Nomura et Square Enix : redécouvrir un classique, deuxième étape !

    Cela faisait un moment que je n’avais pas parlé de jeu vidéo sur ce blog, et la raison est simple : tout jeu que je testais dernièrement ne justifiait jamais suffisamment que je m’attarde sur une critique longue et détaillée. Soit parce que le jeu était déjà daté, soit parce qu’il ne m’affectait pas suffisamment émotionnellement pour partager un ressenti, soit parce que les streamers et compagnie avaient fait le tour à son sujet et que je ne savais pas vraiment quoi rajouter de plus quand bien même ça m’aurait fait plaisir de m’y attarder.

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  • « Frieren Beyond Journey’s End » de Keiichiro Sato et du studio Madhouse : un postgame sujet à la réflexion sur les affres du temps.

    « Frieren Beyond Journey’s End » de Keiichiro Sato et du studio Madhouse : un postgame sujet à la réflexion sur les affres du temps.

    Est-ce que vous êtes un gamer ou une gameuse ? Si oui, avez-vous déjà touché à un jeu de rôle sur console, ou RPG pour ceux qui sont un peu connaisseurs ou connaisseuses ? Que ça soit un J-RPG, un RPG classique, un action-RPG ou même un MMORPG, il y a de fortes chances que, même sans en être un féru, vous ayez un jour touché l’un de ces sous-genres du jeu de rôle sur console. Et donc, par défaut, que vous ayez joué au post-game d’un de ces jeux après avoir fini l’aventure principale.

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  • Critique – « Le Royaume des Abysses » de Tian Xiao-Peng : de l’onirisme à la réalité.

    Critique – « Le Royaume des Abysses » de Tian Xiao-Peng : de l’onirisme à la réalité.

    Dites moi les gens de net, est-ce que tout va bien en ce moment dans votre vie ? Votre ménage se porte bien, vos rapports sont au beau fixe ? Votre vie professionnelle ne vous pèse pas trop lourd ? Le poids des dernières infos aux journaux, à la télé ou sur le net ne vous stresse pas trop ? Votre vie sentimentale connait elle une épreuve compliquée et vous ne savez pas comment la surmonter ? Vous ne savez pas comment réconforter votre entourage quand celui-ci est morose et ça vous fait culpabiliser d’être impuissant ?

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  • « Kaguya-Sama Love is war: First Kiss that never Ends » : quand les masques sociaux finissent par tomber !

    « Kaguya-Sama Love is war: First Kiss that never Ends » : quand les masques sociaux finissent par tomber !

    Le 25 juin 2022, s’achevait la troisième saison de l’adaptation animée de Kaguya-Sama Love is War : une comédie romantique mettant en conflit deux génies ayant chacun des sentiments pour l’autre, mais trop orgueilleux et fiers pour l’admettre et qui ont donc eu recours à moult stratégies aussi élaborées qu’absurdes et abracadabrantes&ques, pour pousser l’autre à se déclarer. Mais au terme de multiples péripéties lors de la Fête de clôture du festival de l’académie Shûchiin, Miyuki est parvenu (à travers une mise en scène sortie tout droit d’un Shôjo de luxe) à faire une déclaration à Kaguya. Kaguya qui n’a pas traîné pour répondre à ses sentiments par un baiser langoureux, et ce pour son premier baiser.

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  • « Oshi no Ko » de Mengo Yokoyari et Aka Akasaka : IL FAUT BIEN MIEUX BRILLER ♫ !

    « Oshi no Ko » de Mengo Yokoyari et Aka Akasaka : IL FAUT BIEN MIEUX BRILLER ♫ !

    Cet article est un report de celui déjà publié sur le blog commun « Les anima’chronique » sur lequel je suis également rédacteur).

    Salutations et soyez de nouveaux les bienvenus dans l’antre du cinéphile armoricain ! Nous voilà rendus à fin décembre de cette année 2023 riche en évènements aussi bien heureux que malheureux ! Au vu du titre, et au vu de ma description en tant que rédacteur parmi d’autres au sein du groupe, vous l’aurez compris, on va aborder la toute première chronique de ce blog commun.

    Côté animé les événements à plus ou moins grands échelles dans la sphère otaku se sont succédés : de la seconde deux de Vinland Saga 4 ans après la première jusqu’à l’adaptation de Pluto de Naoki Urasawa sur Netflix avec un traitement royal, en passant par le retour de Jujutsu Kaisen avec sa saison 2 et la très populaire arc de Shibuya qui séduit autant les fans qu’elle fait hurler les rageux et les sceptiques mais aussi, et surtout, le sujet qui va nous intéresser aujourd’hui : Oshi no Ko de Mengo Yokoyari, et scénarisé par Aka Akasaka le papa de Kaguya-Sama Love is War.

    Les Idoles : la face cachée de l’iceberg dévoilée.

    Vous connaissez un peu le monde des idoles au Japon ? Des girls band composés de jeunes adolescentes le plus souvent, managés par des maisons d’éditions pour vendre du rêve à un public majoritairement masculin, et dont la vie présentée à l’écran (aussi bien les concerts que les séries télés locales) est toujours travestie pour vendre un beau mensonge au public avec le quotidien de rêve et la modélisation de ces demoiselles pour convenir aux idéaux des jeunes hommes (ou des moins jeunes… dans ce cas restez discret messieurs). Le phénomène est tel qu’il y a eu des groupes qui ont été exportés à l’étranger et ont dépassé le cadre de phénomène national comme Akabe 48 pour ne citer que ce girl’s band-ci.

    Sauf que le milieu des idoles est très loin de vendre que du rêve et d’être rose bonbon : pour une poignée d’idoles qui percent et ont une vie de rêve sur la scène internationale, on en a des centaines qui performent dans des soirées underground à l’abri des regards indiscrets, auprès d’hommes de tout âge et autant dire que l’image qui en ressort pousse à profondément requestionner un milieu longtemps établi dans la pop culture japonaise. De plus, les chanteuses et membres du groupe subissent une pression sociale monstrueuse avec des conditions parfois destructrices en termes de vie privée : interdiction d’avoir un petit copain, une personnalité à respecter devant les caméras, une image à ne pas trahir auprès des fans au risque de devenir victime d’un détraqué, et ce sans compter les tensions et rivalités qui peuvent survenir au sein d’un groupe.

    En France on n’est pas vraiment dedans (faut dire, nos vedettes enfant et ado, c’est de la pisse de putois) du coup on est moins sensibilisé à cela même si on a nos propres problèmes côté télé. Au Japon ça a mené à beaucoup de scandale, c’est en effet une des premières toiles de fond de ce manga mais ça n’est pas la seule puisqu’il aborde également pas mal d’autres aspects problématiques lié au monde du showbiz et à notre manière de fonctionner à l’ère moderne sur les réseaux, avec parfois des sujets moins pesant comme la collaboration entre créatifs et producteurs dans l’adaptation d’une œuvre (comme un manga adapté au théâtre avec Tokyo Blade ici) et la liberté de diffusion télé.

    Le cas Akane Kurokawa, très probablement inspiré du drame de la lutteuse Hana Kimura pour qui ça s’est beaucoup plus mal fini. On va en reparler.

    La mise au monde d’une œuvre commune.

    Aka Akasaka est scénariste et a confié sa volonté de se consacrer à l’écriture plutôt qu’au dessin, il laisse donc le champ libre à Mengo Yokoyari pour la mise en case. Pour ceux qui ont suivi Kaguya-Sama aussi bien en manga (voire en scan) qu’en animé, plus d’un savent d’ores et déjà que la spécialité d’Akasaka est de mettre à mal les visages sociaux que nous utilisons régulièrement en société afin de nous protéger, et ce afin de mettre à nu notre vrai nous. Surtout la partie de nous que l’on veut garder cacher, en principe par honte (en témoigne le développement de Miyuki et Kaguya qui a pris un tournant déterminant aux tomes 14 et 15).

    Mengo Yokoyari, elle, est connue pour ses dessins pour le manga Kuzu no Honkai mais elle a également travaillé comme illustratrice pour des chansons vocaloid sur internet, et ce sous un pseudonyme. Quant à savoir ce qui a amené Yokoyari et Akasaka à travailler ensemble, Akasaka a confié en interview qu’il a souvent sollicité Yokoyari (qu’il appelle sensei, un suffixe signifiant professeur ou maître dans la langue de Kurosawa) en matière de scénarisation et a également partagé divers repas afin de faire un brainstorming pour concevoir le quotidien d’Aqua et Ruby dans le monde du show-business.

    Concernant l’adaptation en animé, c’est Doga Kobo qui a eu droit à la poule aux œufs d’or, un studio qui a un emploi du temps semblant régulier (là ou d’autres souffrent de leur surcharge de travail) puisqu’on dépasse rarement 3 ou 4 animés par an, dont Shikimori n’est pas juste mignonne. Et à vrai dire, ça n’est pas plus mal qu’une version animée soit arrivée pour donner un coup de projecteur à Oshi no Ko car si au Japon ça claque au niveau du public, nous les amateurs de fromages qui puent on s’est montré plus frileux sur la question.

    Si en France la popularité d’Oshi no Ko n’a pris forme que dés cette année, je pense que cela est dû au fait que les lecteurs n’ont jugé Oshi no Ko que par ses couvertures qui donnaient l’impression de voir quelque chose de très superficielle et « otaku-centré » et les ventes n’ont pas autant décollé qu’espéré (après, Kaguya-Sama Love is war patine pour dépasser les 500 000 tomes vendus chez nous alors que les mêmes monstres du manga se taillent la part du gâteau depuis trop longtemps à mon goût). Et maintenant, entre l’opening « Idol » de Yaosobi, l’épisode 1 qui a la durée d’un film et les premiers arcs adapté jusqu’au premier concert de Ruby, la licence a pris un joli coup de fouet.

    Un prologue d’1h20 nécessaire.

    Tout commence dans une clinique de campagne ou l’on suit le quotidien du médecin Amemiya Gorô, un obstétricien et gynécologue de 30 ans qui s’avère être un grand fan d’idole, plus particulièrement de la star montante Aï Hoshino dont il a partagé la passion avec une patiente du nom de Sarina, par le passé, atteinte d’une forme de paralysie incurable (et qui a rendu l’âme). Un beau jour il reçoit, justement, la visite d’Aï Hoshino qui est enceinte de 2 jumeaux et dés lors, le docteur met tout en œuvre pour que l’accouchement se passe bien et que le secret soit gardé. Hélas, un soir alors qu’il fait une ronde, il tombe par malheur sur un harceleur connaissant le lieu d’hospitalisation d’Aï et après une brève poursuite, il est assassiné en étant bousculé du haut d’une falaise… mais le destin fait que le docteur Goro se réincarnera dans le corps d’un des deux enfants d’Aï (ainsi que Sarina), que tout deux porteront désormais les noms d’Aquamarine et de Ruby Oshino, en plus d’avoir conservé leurs souvenirs de leur précédente vie et qu’ils vont à leur tour faire leur premier pas dans le monde japonais du show-business.

    Bon, si vous êtes de ceux qui n’ont pas encore lu Oshi no Ko, ou regardé la saison 1, vous êtes peut-être plus d’un à penser de loin à un concept particulièrement tordue à base de blague salace et dérangeante sur le fait qu’Aqua ait conservé ses souvenirs de trentenaire et soit devenus le fils de son idole. Surtout quand on sait que la chaîne Re Take de Victor Neverd et Maxime Hoareau se sont fait plaisir niveau vannes pour leur résumé parodique de cette saison 1… mais je vous rassure de suite, dans les faits, il n’en sera rien.

    En fait Akasaka (et Yokoyari) en rit plus qu’autre chose mais jamais de manière déplacée ou sale : quand Aï propose à Aqua de lui téter le sein, ce dernier refuse et boit son lait au biberon sous prétexte que « téter au sein de mon idole est la limite que je ne dois surtout pas franchir ». L’auteur de Kaguya-Sama a un réel talent pour rire des apparences de ses personnages sans pour autant se foutre d’eux, et aussi pour tirer avantage d’une situation qui pourrait être propice à des blagues de mauvais goût entre des mauvaises mains (Aï qui manque de révéler accidentellement un sein sous le regard d’un Aqua paniqué remontant la chemise de sa mère/son idole par exemple).

    L’autre était une enfant à peine ado dans sa vie passée pour rappel, j’imagine moi aussi que c’est acceptable… on en reparle dans l’espace commentaire ?

    Au-delà de ça, ce premier épisode d’1h20 n’a pas fait effet sur le public sans raison. Car en plus d’adapter tout le premier tome, il présente surtout les principales bases de ses deux vrais héros (parce que non, ça n’est pas Aï Hoshino l’héroïne), de son milieu du divertissement entre les critiques des réseaux sociaux, l’influence quasi-immédiate d’un événement lié de près ou de loin au monde du showbiz même sous le prisme de la comédie, les coulisses d’un tournage avec également son enfant star caractériel Kana Arima que l’on retrouvera, le tout par étape bien échelonné en abordant le point de vue du docteur Goro et de Sarima chacun réincarné.

    D’un côté, Aqua qui se questionne sur le sens de cette nouvelle vie et surtout sur la voie qu’il pourrait prendre, notamment avec ses débuts d’acteur (qui délivre une scène aussi troublante que prenante durant un tournage). Et de l’autre, Sarina, longtemps prisonnière d’un corps ne pouvant lui obéir en raison de son astrocytome anaplasique (une tumeur qui peut survenir à tout âge mais ravage les tissus au point de paralyser le patient) et qui va choisir de marcher dans les traces de sa mère et idole en trouvant un moyen de s’épanouir pleinement et surtout d’oublier son handicap de vie pour embrasser celle qui s’offre à elle.

    Mais surtout, ce qui épate et explose à notre figure, c’est le portrait d’Aï Hoshino et à quel point son double visage est si contrastant et tellement sujet à débat quant au façonnement des idoles dans l’industrie japonaise : très complet, empathique, rayonnante et pleine de vie mais parallèlement une parfaite menteuse peinant à déchiffrer le vrai du faux avec le temps (y compris son amour pour ses enfants), et une imposture idéalisé auprès de ses fans et de la société nippone, voyant sa carrière évoluer en tant que perle rare mais qui se verra interrompu de manière… brutale.

    Au final, nous suivrons surtout un jeune acteur désireux de vengeance loin de croire en son propre talent et une apprentie idole désireuse de suivre les traces de son modèle. Et un œil resplendissant d’une étoile aussi bien pour Aqua que pour Ruby, symbole de l’affiliation avec Aï et qui verra son éclat évoluer chez chacun de ces deux jumeaux au fil des tomes en manga, et des épisodes en animé.

    J’suis une étoile 🎵 !

    Les débuts des nouvelles étoiles.

    Si l’épisode 1 est une introduction à la solidité surprenante et qui dément totalement les préjugés que les couvertures du manga peuvent laisser transparaître, le reste de la saison 1 reste équilibré dans le parcours que prennent Aqua et Ruby en abordant 3 milieux. Avec toujours un quelque chose non négligeable et très actuel en matière de thématiques. Et ce avec le point de vue de deux personnages dont le caractère est des plus opposés.

    Notamment Aqua qui est, sur ces premiers épisodes, le plus intéressant du lot et surtout loin d’être tout blanc ou tout noir : renseigné, manipulateur même envers sa propre sœur (au point de couper le contact avec les agences de recrutement pour éviter un milieu hostile ou malsain mais tout cela dans le dos de Ruby), terre à terre mais pas pour autant dénué d’attaches ou de scrupules, ni d’intentions noble quand le besoin s’en fait sentir. Un héros plus gris et efficacement nuancé dont le regard d’adulte permet beaucoup de recul sur le monde du showbiz dans la société japonaise. Et qui n’en fait pas un « Dark Sasuke » pour autant malgré son ardent désir de revanche.

    Ruby, elle, marque moins de point quand on s’intéresse à ses débuts dans le monde des idoles car infiniment déconnectée de toute désir de vengeance (pour l’instant) et surtout désireuse de rendre hommage à Aï en suivant ses traces. Alors qu’on me fasse pas dire ce que j’ai pas dit : elle est choupinou comme tout, sa naïveté apporte un contraste frais avec la vision très terne d’Aqua sur le monde du showbiz, et le trio qu’elle formera avec deux autres filles à problèmes (Kana et Memcho, on y reviendra) est attirant, sans oublier qu’une fois qu’on sait d’où elle vient on a envie d’être derrière elle. Juste qu’elle est un peu moins impliquée scénaristiquement qu’Aqua, et que sur les 10 épisodes qui suit le prologue d’1h20, ça joue moins en sa faveur.

    Clairement, y’en une qui s’amuse plus que l’autre.

    On a 3 arcs : « le monde du spectacle » focalisé sur le tournage d’une série télé adaptant le manga Une vie plus douce (un shôjo fictif déjà présent dans Kaguya-Sama Love is War que le BDE avait découvert avant de parodier le Shôjo), « Téléréalité de rencontre » montrant le quotidien de jeune adolescents proche de l’âge adulte, et « Première scène » dédiée à la première représentation de Ruby et du nouveau groupe B-Komachi repris de l’ancien groupe.

    Et pour cela, Aka Akasaka et Mengo Yokoyari ont recours à d’excellents personnages relais pour évoquer et exposer les problèmes et les dérives bien perturbantes du monde du spectacle aussi bien sur l’écran que dans les coulisses : en premier lieu Kana Arima, une enfant star en panne de reconversion et dont l’heure de gloire est passée, Akane Kurokawa une star montante du monde du théâtre qui se retrouve confronté à un milieu qui lui est inconnu, ou encore Memcho une streameuse contrainte de se rajeunir afin de se constituer son public sur les réseaux.

    Dans le cas de Kana, on a une enfant star à double facette qui est dû à son expérience de jeune étoile montante trop vite oubliée. Si les idoles ne sont qu’éphémère et que très peu d’entre elles percent dans le showbiz, il en est de même pour les enfants stars qui peuvent également être délaissé dés lors qu’ils grandissent et ne conviennent plus à l’image à laquelle ils ont été façonnés. Le talent ne prime, dés lors, plus pour se faire connaître, l’image et la jeunesse priment avant tout. Et si ça ne vous paraît pas assez malsain, le fait que cela ait laissé à Kana un sérieux complexe d’ambiguïté entre sa confiance parfois excessive et son cruel manque d’estime pour elle-même ne va pas rendre ce constat moins amer. D’ailleurs la question de l’âge dans l’industrie du divertissement japonais s’étend jusqu’à Memcho dont la carrière repose sur un énorme mensonge concernant son âge (et à défaut d’égaler Kana, elle a aussi sa petite histoire).

    Quant à Akane et son expérience de la téléréalité, le cyberharcèlement dont elle sera victime à cause d’une boutade et d’une manipulation des images n’est peut-être pas innovant en soit. Mais entre la mise en case du manga très efficace, la mise en scène brut de l’animé sur les messages de menaces et de haine alternant avec Akane isolée et sujette à des insultes dont les extrêmes sont de plus en plus atteintes (au point d’aborder des éléments du privés chez une Akane trop éprouvée pour supporter la pression cyber-sociale), on a quand même une énorme écorchure dans le glamour ou la « pureté » vendu avec le milieu du spectacle et du mensonge… mensonge qui a d’ailleurs causé la mort dans la vrai vie de Hana Kimura, une lutteuse participant aussi à une téléréalité mais qui a fini par mettre fin à ses jours après une altercation malheureuse avec une autre participante. Akasaka a beau dire que l’inspiration n’est pas directe, personnellement je ne suis pas trop convaincu.

    Team Kana ou Team Akane (et Memcho… perdue d’avance ^^) ?

    Des débuts de solutions proposée ?

    Cela dit, l’avantage avec Oshi no Ko et un auteur comme Aka Akasaka, c’est qu’on n’est pas face à une œuvre fataliste et que la présence d’Aqua et ses scrupules mêlés à ses ambitions donnent un début de solution, même si Akasaka et Yokoyari nous rappellent qu’on reste dans une fiction. Afin de laisser une porte de sortie ou un rebond professionnel pour ses personnages en plein mal-être, ou en plein dilemmes éthiques et intimes dans le milieu du spectacle au Japon. On a beau être dans un manga/animé Seinen (qui signifie « manga pour jeune adulte »), ce n’est ni Berserk, ni Kingdom, et ce n’est pas non plus Vinland Saga, il y a quand même une lumière au bout du tunnel.

    Avec une relativité appréciable qui ne rend pas rose bonbon les solutions et les décisions prises par Aqua ou son entourage pour palier à une situation compliquée (un accès anticipé aux images de la production pour révéler les faits et la camaraderie qui règne réellement au sein du groupe de jeunes), ni l’attitude de Ruby face aux sacrifices de soi à faire pour parvenir à son statut de star de la chanson.

    Mine de rien, Oshi no Ko est une de ces séries animées que j’apprécie pour une raison commune à d’autres : même en sachant à quel point ses influences et l’inspirations des faits divers peuvent être sordides voire déprimantes, les auteurs s’échignent toujours à trouver un début de compromis ou une forme de compromis à ces problèmes tragiques. Je n’irais pas jusqu’à dire que ça donne un côté cathartique pour le moment à l’animé et au manga, cela dit c’est fait avec une logique qui fonctionne dans le monde dépeint par l’œuvre : Oshi no Ko a vocation à parler de notre réalité mais pas à l’imiter bêtement quitte à devenir aussi déprimant qu’un film d’auteur standard du Nouvel Hollywood. Et il y a suffisamment de bonne foi et sincérité dans les rôles secondaires ou tertiaires pour qu’on adhère à ces débuts de solutions proposés pour éviter que le pire ne se produise ou se reproduise. Ou pour trouver une nouvelle voie à sa carrière, comme pour Kana parée pour se reconvertir en meneuse d’un groupe d’Idols avec Ruby et Memcho, et se reconstruire une tout autre image pour sa carrière.

    Team Kana VS Team Akane : round 2 ?

    Et l’adaptation et le doublage dans tout ça ?

    Graphiquement, le studio Doga Kobo délivre une esthétique très léchée mais à l’image de la note d’intention de l’œuvre d’origine : une belle sucrerie en apparence mais qui cache de terribles dérives dans l’ombre. Beaucoup de couleurs scintillantes (mais pas saturée pour autant), un éclairage généralement éclatant aussi mais également des effets peaufinés en matière de lumière et d’effet d’ombre (l’atmosphère de la chambre d’Akane pendant son isolement et sa persécution ; les premiers cours de danse de Ruby en compagnie de sa mère ; les projecteurs lors du premier concert des nouvelles B-Komachi, etc…), et un ensemble généralement bien découpé scénaristiquement.

    On n’évite pas certaines expressions un peu amoindries par rapport au coup de crayon de Yokoyari dans le manga (Akasaka étant scénariste ici et non dessinateur) mais l’ajout de mouvement et surtout de la voix est un bonus inestimable pour une œuvre très axé sur le monde de la chanson et du showbusiness : y compris pour les chansons de B-Komachi très « smoothy » à écouter, et les performances des comédiens (en VO comme en VF d’excellente facture) sont un plus à prendre en considération. D’ailleurs cela me permet de rebondir sur le doublage français qui est, franchement, très qualitative et à l’image des doublages distribués par la plateforme de streaming ADN depuis quelques temps.

    En plus d’avoir un casting vocal large pour éviter la redite vocale, la direction a été confié à Jessie Lambotte (voix d’Amy Wong dans Futurama, de Kallen dans Code Geass ou encore Akito Sôma dans Fruits Basket) qui a eu de l’expérience par le passé tant comme comédienne que comme DA, et c’est le studio de doublage Time-Line Factory qui avait la charge du travail (un studio à qui on doit plus d’une excellente VF en animé japonais). Et autant dire que depuis qu’il y a eu une forme « d’ouverture » pour réunir davantage de comédien dans les VF d’animé, on est particulièrement gâté tant en termes de cast que de performances.

    Carton de doublage concocté par un certain Bastien D.Fry que je salue si il passe sur ce blog.

    Le destin fait bien les choses puisque Martin Faliu, qui double déjà Miyuki Shirogane dans Kaguya-Sama Love is war, revient pour prêter son timbre de voix suave à Aqua avec la même application dont il fait preuve jusqu’à présent avec Miyuki. Naturel, posé, avec beaucoup moins d’écart d’excentricité qu’avec Miyuki en raison de la personnalité beaucoup plus taciturne d’Aqua. Quant à Ruby, c’est Coralie Thuilier alias Mérida enfant dans « Rebelle » qui apporte la contrebalance psychologique entre nos deux protagonistes, et qui a bien grandi par rapport à 2012 : sa performance vocale est aussi pétillante que Ruby est candide et volontaire dans son entreprise pour réaliser le rêve de sa mère et le sien.

    A côté de ces deux-là : on a droit à quelques noms de renom aussi bien dans le monde du doublage en général comme Damien Boisseau (voix française de Matt Damon) pour prêter sa voix au docteur Gorô Amemiya, ou au grand Boris Rehlinger (voix régulière de Joaquin Phoenix) pour Gotanda le réalisateur du petit écran avec qui Aqua sympathise, que des comédiens accoutumés au doublage en animé. Avec par exemple les géniales Kelly Marot pour faire vivre Kana Arima et Geneviève Doang sur Sarina, ou encore Clara Soares ou Audrey Sablé sur des rôles secondaires. Voire même des comédiens que j’aurais pas cru entendre par chez nous comme le belge Nessym Guetat (alias Kaiba dans Yu-Gi-Oh… purée ça remonte à loin).

    Et parmi les très bonnes surprises que je retire personnellement en matière de doublage, c’est Marie Facundo sur Aï Hoshino, et surtout Clara Quilichini sur Akane Kurokawa que vous aurez peut-être entendu sur Megumin dans Konosuba l’animé Isekai parodique. En fait c’est simple que ça soit pour incarner Akane dans ses moments de détresses ou de doute, ou lorsqu’elle incarne un rôle comme Aï après la description fournie par Aqua, je pense que malgré tout l’amour que je porte pour le travail de Kelly Marot au doublage, la palme revient à Quilichini sur Akane tant il m’est difficile d’imaginer un moment ou je ne me sens pas en empathie avec elle.

    Quant au reste, il y a un travail de texte et de retranscription très bien foutu pour que la mise en case puisse basculer à la mise en scène : lors du premier arc entre les épisodes 2 et 4 par exemple, là ou les tirets montraient clairement la performance calamiteuse des comédiens, en animé ça passe par la voix et un côté fausset qui ne doit pas pour autant virer façon « Ken le survivant ». Et aucun souci d’édulcoration en matière de dialogues et de textes, autant dire que de ce côté-là, ADN a jouée une superbe carte pour enrichir son catalogue avec les VF d’animés.

    Elle aussi elle peut être flippante quand elle s’y met.

    Et avant de conclure, quelques extraits en VF pour donner un aperçu du travail des comédiens :

    Et c’est pas fini ?

    Et encore, là ça n’est qu’un échantillon : Oshi no Ko s’étend sur 13 tomes actuellement au Japon, et sur 9 tomes seulement en France avec le dixième programmée pour février 2024. Tandis que les chapitres en ligne ont tendance à faire fantasmer les fans (et aussi provoquer des polémiques débiles chez les détraqués à base de supposition incestueuse qui n’a pas lieu d’être… pas merci Tweeter et Facebook) et à faire débat après chaque chapitre. Et dans une année 2023 ou ça ne sont pas les projets animés alléchant qui ont manqué.

    De l’arrivée de la saison 2 de Vinland Saga à l’adaptation de Pluto sur Netflix en passant par le fameux drame de Shibuya de Jujutsu Kaisen ainsi que Frieren chez Madhouse faisant un joli retour en ce moment, 2023 a un très plaisant catalogue et des événements que je ne suis pas mécontent d’avoir savouré. La seule chose que j’attend de la part du studio Doga Kobo, c’est de ne pas se presser en matière de planning et d’éviter de nous délivrer une glissade dramatique comme ça a été le cas par le passé pour les adaptations de Seven Deadly Sins ou la saison 2 de One-Punch Man.

    Je me retiens de partager pas mal de choses, quoiqu’il en soit, on se donne rendez vous en 2024 pour découvrir l’arc du théâtre ou on aura la conclusion du duel Kana VS Akane (et non, on en a pas du tout fini avec elles, pour notre grand bonheur).

    Oh oui, on a encore rien vu !

    Voilà, elle s’était faites désirer, c’était mon analyse pour la première saison d’Oshi no Ko et les 4 premiers tomes du manga. Si vous êtes de ceux qui découvrent l’oeuvre avec l’animé ou qui la redécouvre après avoir entamé le manga, n’hésitez pas à vous exprimer en commentaire si vous le désirez. Un petit « j’aime » pour soutenir le blog fait toujours plaisir et je vous donne rendez vous plus tard dans ce mois pour une nouvelle chronique.

    Sur ce, prenez soin de vous, culturez vous, et glorifiez notre déesse Aï Hoshino comme le fait ce très sympathique cover français de l’opening de la saison 1 : à la prochaine !

  • « La réceptionniste Pokémon » d’Ogawa Iku et Netflix : ne pas confondre détente et platitude !

    « La réceptionniste Pokémon » d’Ogawa Iku et Netflix : ne pas confondre détente et platitude !

    Bienvenu à toi public de net, et bienvenu sur un nouvel article dans l’antre du cinéphile armoricain !

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  • « Wish : Asha et la bonne étoile » des studios d’animation Disney : Quand on prie la bonne étoile !

    « Wish : Asha et la bonne étoile » des studios d’animation Disney : Quand on prie la bonne étoile !

    Bonjour à tous et soyez de nouveaux les bienvenues dans l’antre du cinéphile armoricain : ça y’est, enfin ! Il est là, un nouveau classique d’animation Disney prévu pour le cinéma, qui ne souffrira pas ni du confinement pendant l’ère du covid, ni de la guerre entre la France et les USA sur la chronologie des médias.

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  • « Le Garçon et le Héron » d’Hayao Miyazaki : testament prolongé !

    « Le Garçon et le Héron » d’Hayao Miyazaki : testament prolongé !

    Salut à tous, soyez de nouveau les bienvenus dans l’antre du cinéphile armoricain, ça n’est : il est là !


    Le mois de novembre, cette période de l’année que personne n’apprécie, celle ou le froid revient sur tout le pays nous assommer de sa nature dépressive, ou les horaires de sommeils sont déréglés après le passage à l’heure d’hiver, ou tout le monde attend les fêtes de fins d’année avec un semblant d’impatience (en principe). Mais c’est aussi le mois, souvent, ou l’on attend bon nombre de films en salles et qui nous permettent de nous mettre à l’abri du froid et du mauvais temps (du moins en Bretagne, vu à quel point on est mal servi niveau météo).

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  • « Persona 5 Royal » des studios Atlus : le mariage entre visual novel et RPG au tour par tour !

    « Persona 5 Royal » des studios Atlus : le mariage entre visual novel et RPG au tour par tour !

    Premier plan d’ouverture : une caméra aérienne sur l’horizon et se redressant jusqu’à dévoiler un Casino de luxe dont l’enseigne est des plus étranges, révélant une femme tenant une balance de la justice penchée sur sa gauche, avec les lettres W.I.N. pour vainqueur en anglais. A l’intérieur, une silhouette dans la pénombre surplombant les joueurs du casino, prenant la fuite face à des agents de sécurité se métamorphosant lorsqu’il se rapproche de la silhouette. Cette silhouette a pour nom : Joker, leader des voleurs fantômes, un groupe de voleur dont l’allure n’a rien à envier à un certain Arsène Lupin, le voleur gentleman. Tout semble se dérouler selon les plans du groupe de voleurs dont on ne devine pas encore le nombre de membres, mais alors qu’il est sur le point de fuir, Joker est piégé à la sortie du Casino, enfermée, battue puis interrogé par une procureure chevronnée.

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