« Pinocchio » de Robert Zemeckis : ou le problème des remakes live de classique d’animation Disney

Salut à toi public du net et bienvenu dans ce nouvel article servant d’interlude entre les prochains gros sujets puisque je me permet aujourd’hui d’aborder un sujet très fâcheux : les remakes de classiques Disney en live action.

Alors mettons les points sur les I : je suis un fan inconditionnel de Disney. J’ai grandi avec les films d’animation de Walt Disney Animation Studio et je continue de suivre chacun de leurs projets avec enthousiasme, passion et ferveur, et j’ai également apprécié bon nombre de films lives au sein du studio à travers les époques : que ça soit les plus connus comme la trilogie Pirates des Caraïbes ou les deux films Mary Poppins, des projets mal reçus et ayant fait un gros bide à leur sortie mais regorgeant d’intérêt à mes yeux malgré leur qualité variable comme A la poursuite de Demain de Brad Bird, John Carter d’Andrew Stanton ou Lone Ranger de Gore Verbinski, et aussi des amours coupables que j’assume comme le Hocus Pocus des années 90 signé Kenny Ortega que j’aime appeler « Highschool Musical chez les sorcières » pour la vanne.

Prosternez-vous devant les déesses de la sorcellerie et du cabotinage 

Malheureusement ces dernières années, avec l’arrivée de PDG comme Bob Iger pendant un temps, puis son successeur et actuel PDG de la compagnie, Bob Chapek, Disney a prit la détestable habitude d’appliquer une formule facile pour être le plus rentable possible au détriment de la créativité et de toute volonté d’innover, et vous l’aurez deviné ce moyen : ce sont les remakes en prises de vues réelles de classique d’animation Disney.

Pourtant ce phénomène n’est pas parti d’un remake, mais d’une suite en live action avec Alice au pays des merveilles de Tim Burton sortie au cinéma en 2010 : le film a été boudé et a fait couler énormément d’encre mais a été plus que rentable en dépassant le milliard au box-office. Milliard difficilement explicable pour beaucoup, surtout à une période ou Burton n’était plus au sommet de sa côte de popularité et ce malgré la présence de Johnny Depp et d’Helena Bonham Carter au casting, quand bien même cette réunion entre une œuvre aussi extravagant que le roman de Lewis Caroll est un artiste comme Burton aurait dû être fructueux. Mais le souci vient surtout de sa scénariste, Linda Woolverton, qui n’avait tout simplement rien compris au fonctionnement de l’univers de base.

Une Alice complètement perdue dans un univers numérique mal incorporé et mal géré… mais ne t’en fais pas Mia, je t’aime quand même.

A ce moment-là, ça n’avait l’air que d’un accident de parcours, mais le couvercle a été remis 4 ans plus tard avec le très malhonnête Maléfique de Robert Stromberg qui se vendait comme une relecture de La Belle au Bois Dormant (un classique d’animation que je défendrais toujours bec et ongle). Sauf qu’en dehors de sa belle musique (James Newton Howard très inspiré pour la composition de la bande originale) et d’Angelina Jolie qui faisait ce qu’elle pouvait pour sauver les meubles, le film a été détesté par les fans malgré ses recettes très conséquentes en raison du massacre accomplie à l’encontre du personnage de Maléfique et, une fois encore, d’une Linda Woolverton prouvant qu’elle n’avait plus rien d’une bonne scénariste puisqu’elle a remit le couvercle à l’écriture.

Mais auprès des exécutifs, c’est l’argent et la rentabilité qui parlent et non pas la qualité artistique et la vision de son réalisateur. A ce moment là la machine a été lancé et ça s’est poursuivi avec, d’abord, Cendrillon de Kenneth Branagh en 2015 qui, miracle, est selon moi l’un des quelques rescapés au milieu de ce tsunami de mauvais goût artistique et de démarche commerciale dérangeante et méprisante envers le médium de l’animation. Sans être exempt de défauts majeur, Branagh a eu le mérite d’apporter sa touche baroque à travers une direction artistique magnifique, une réalisation maîtrisée, une musique magnifique de Patrick Doyle, et un contexte politique bienvenu autour du bal et du mariage arrangé du prince (également réécrit et porté par un très bon Richard Madden), en plus d’avoir révélé la scintillante Lily James dans la peau d’Ella/Cendrillon.

Lily James, je t’aime ♥

Malgré cela, la machine était lancé et après Cendrillon, ce fut une véritable fête du slip pendant les années qui ont suivi : Le Livre de la Jungle, La Belle et la Bête, La Belle et le Clochard, Aladdin, Le Roi Lion, Peter et Elliot le dragon, Dumbo, Mulan et ce sans parler des deux prochains pour le cinéma. Malgré les rares miraculés du lot, le résultat fut souvent la suivante : des films qui mécomprenaient totalement leur matériau de base et cumulaient les mauvaises décisions artistiques comme narratives en plus d’accuser un mauvais goût graphique imbitable. Le summum du pire a selon moi été atteint avec Le Roi Lion de Jon Favreau qui voulait reprendre les codes d’un conte de fée avec une animation photoréaliste des animaux tellement réels qu’ils en devenaient inexpressifs et créer un décalage très dérangeant nous laissant dans un état catatonique pendant le visionnage.

Lâche le Rafiki, s’il te plaît lâche cet imposteur, tu nous épargneras un calvaire de deux heures…

Et en cette année 2022 au moment ou l’exposition de la D23 débutait, Disney a remis le couvercle sur sa plateforme streaming Disney+ avec ce qui a été, pour moi, l’un des visionnages les plus embarrassants et les plus tristes de cette année : Pinocchio, bien évidemment remake du classique animé de 1940, et réalisé par ni plus ni moins que Robert Zemeckis.

Pourtant dans le lot, ce Pinocchio ne partait pas avec les pires hospices, loin de là. D’autant que si j’ai du mal avec les derniers films de Robert Zemeckis, ça reste un cinéaste qui a apporté une énorme contribution au cinéma à travers sa trilogie de film d’animation en performance capture (Le Pôle Express, Beowulf et Le Drôle de Noël de Mr.Scrooge). Un réalisateur toujours à la recherche de l’expérience visuelle, et dont on ne présente plus les fameux Retour Vers le Futur, Forrest Gump, Qui veut la peau de Roger Rabbit ou encore Seul au monde. Mais il a également quelques titres plus méconnus mais pas moins réussie et beau comme La Mort vous va si bien et le très beau Contact avec Jodie Foster et Matthew McConaughey que je vous recommande chaudement.

Sans déconner, ce film est beau et sous-coté : regardez le et parlez en autour de vous !

Pour revenir à Pinocchio, tout semblait pourtant réunis pour être au pire une tentative louable mais raté, au mieux un cas à part comme le sont à mes yeux Dumbo, Peter et Elliot le Dragon ou encore Le Livre de la Jungle dans leur version remake. Entre Tom Hanks dans le rôle de Gepetto ainsi que Joseph Gordon-Levitt pour prêter sa voix à Jiminy Cricket, Alan Silvestri toujours présent comme collaborateur de longue date, un sujet en or en matière de poésie visuelle comme le parcours d’un pantin de bois doué de vie cherchant à devenir un vrai petit garçon, sur le papier c’est le rêve…

Jusqu’à ce qu’on se rappelle que le projet est destiné à la plateforme streaming donc que Zemeckis fera probablement l’effort minimum (du moins c’est qu’on pouvait croire), que les exécutifs Disney et leur PDG sont des véritables lâches incapable de prendre des risques avec leurs films depuis quelques années maintenant (le remake du Roi Lion, pouah), parasité par le politiquement correct quand ils ne sont pas visé par les animateurs de WDAS sur leur passivité lié à un projet de loi contrariant aux USA interdisant de parler d’homosexualité dans les écoles (les détails sont sur le net), ça risque pas de bien se finir. Et mon visionnage s’est avéré être un des moments les plus tristes et embarrassants parmi les sorties de films de 2022 et je compte bien apporter ma pierre à l’édifice donc : parlons de Pinocchio de 2022 par Robert Zemeckis !

Je ne vais pas faire l’affront de reprendre le résumé, quiconque connait un minimum Pinocchio connait déjà l’histoire. Par contre je vais commencer par la source de tout ses problèmes à mon avis. Tout d’abord, parmi les projets de réadaptation de classiques d’animation Disney en film live, je pense que c’était une très mauvaise idée et une erreur dés le départ de vouloir piocher Pinocchio : beaucoup l’oublient ou sont passés à côté, mais le deuxième classique d’animation Disney est sans mal l’un des films d’animation les plus sombres du studio dés qu’on commence à se pencher sur le parcours entrepris par Pinocchio. On parle d’un monde impitoyable ou aucun des méchants du film n’est punis (Grand Coquin et Gidéon continueront d’escroquer, le Cocher poursuivra son commerce d’enfants transformés en ânes et expédiés au cirque ou dans les mines de sel, au mieux Stromboli se sera aperçu de la disparition de Pinocchio mais poursuivra sa vie de gitan et de marionnettiste) et ou les seuls êtres fiables et digne de confiance pour Pinocchio sont Jiminy Cricket et son père spirituel Gepetto ainsi que Figaro et Cléo sans oublier la fée bleue présente en tant que guide. Sans oublier que l’on voit des enfants boires et fumer sans vergogne sur l’île enchanté et ou la réalisation avait été longuement pensé quitte à laisser un traumatisme derrière. Ce qui en fait selon moi une référence dans le cinéma d’animation et une preuve que l’animation n’a rien à envier aux films en prises de vue réelles.

Ah oui, là plus rien à voir d’un seul coup, et encore là pour les quelques uns qui n’ont pas encore vu le film d’animation, c’est qu’un amuse bouche.

Du coup ça ne pouvait pas fonctionner avec les standards actuels du blockbuster et avec les exécutifs à la tête de la compagnie derrière les films live. Car c’est de là que va découler toutes les mauvaises décisions pour ce film. La première, c’est Pinocchio en lui-même : dans le classique Disney, c’est l’un des personnages les plus innocents du monde de l’animation. Qui plu est, quelqu’un qui doit apprendre à différencier le bien du mal, qui doit prendre conscience de ses mauvaises décisions que ça soit par lui-même ou à l’aide de Jiminy Cricket qui a été témoin du monde dans lequel vit Pinocchio. Et surtout qui peut être très facilement influençable par les mauvaises personnes en raison de son ignorance.

Sauf qu’ici, chaque fois que Pinocchio prend une mauvaise décision, on sent et on voit qu’il en a déjà conscience, qu’il le fait à contre-cœur ou par dépit en raison de son manque de choix et ça détruit totalement l’intérêt qu’ont initialement chacune de ses rencontres. Quand il choisit de suivre Grand Coquin et Gidéon pour devenir acteur, ça n’est pas pour répondre à une tentation sur le coup puisqu’elle a déjà été déjoué peu avant, mais parce qu’il a été mis à la porte de l’école à cause de son apparence de pantin de bois (chose qui n’a pas l’air de surprendre grand monde en plus, pour une adaptation live ça passe pas trop). Du coup ça rend le rôle de Grand Coquin et Gidéon totalement caduque et inutile, sauf pour une blague ridicule sur un nom de scène pour Pinocchio (entre le Chris Pine en VO et le Arsène Lupin en VF pour faire allusion au bois dont est fait Pinocchio… oh boy).

Bordel Grand Coquin, Gidéon, mais qu’est-ce qu’on vous a fait ???

Plus risible encore, c’est tout le passage sur l’île enchanté qui démantèle totalement les éléments clé de l’histoire. Là encore, Pinocchio ne se rend pas à l’île enchanté par envie ni par tentation, mais par honte et embarras lorsque le cocher pousse la chansonnette avec les enfants mal élevés pour le pousser à accepter. Et tout son passage en bateau automatique a vite fait de ruiner son séjour sur l’île enchanté tant on le sent mal à l’aise et gêné jusqu’à n’en plus finir face au spectacle autour de lui, surtout quand il réprimande Crapule qu’il suivait comme un exemple dans le classique Disney. Pinocchio ne joue jamais le jeu, ne prend aucun plaisir (ou si peu en début de parcours) et on en vient à se demander pourquoi il se transforme en âne au moment fatidique.

Et puisque je parle de l’île enchanté, niveau ridicule consommé et réinterprétation édulcoré et ridicule, le « destruct-heure » doit être l’un des passages les plus gênants du film tant c’est rentre-dedans et surtout bien appuyé par la réplique « On dirait les horloges de mon Père » appuyant son mal-être constant. Du coup, si Pinocchio a déjà conscience ici qu’il n’a rien à faire sur cette île et que le comportement des enfants est répréhensible : à quoi sert Jiminy Cricket ? Si Pinocchio a déjà conscience de ses actes, qu’il sait ce qu’il fait est mal ou bien, quel intérêt de nommer Jiminy comme conscience temporaire alors qu’il ne sert qu’une seule fois de tout le film ? Comment saboter à merveille deux personnages qu’on a aimé ou qu’on aime encore dans le classique Disney !

Mon pauvre Jiminy, toi non plus ils ne t’ont pas épargné.

Je pourrais m’attarder sur la scène ou Pinocchio est censé mentir mais ou l’on ne sent jamais qu’il est vraiment malhonnête, mais je pense pour ceux d’entre vous qui ont suivi les images qu’il y a un deuxième autre gros problème à ce film : c’est qu’il est vraiment, MEGA-MOCHE. Et tout cela parce que le film a la même tare que La Belle et la Bête de Bill Condon qui est de ne jamais réfléchir un seul instant à comment rendre crédible en film live des choix artistiques qui ont été pensé exclusivement pour l’animation.

Je pensais pas dire ça mais Pinocchio me fait pas mal flipper avec sa dégaine de pantin en pin transposé en live, ses yeux qui ne bougent pas, sa gestuelle et surtout ce côté costume vivant sans âme. Autant Dumbo dans le remake de Burton, son design avait été bien retravaillé pour bien s’incorporer aux récits et au propos abordé par le réalisateur. Autant ici, je peine à croire que Zemeckis n’ait même pas essayé de revoir ce point et ait laissé notre pantin comme tel, ce qui rend les gros plans près de lui vraiment dérangeant et chaque fois qu’il sourit niveau malaise, ça se pose là.

« – Qu’est-ce que chuis beau ! »
TU… N’ES… QU’UN… JOUEEEEEEEEEEET ! ><

Et il n’est pas le seul, même Figaro et Cléo sont repassé par la case numérisation en animation 3D et le rendu n’est pas des meilleurs. Mais là ou ce film se fout clairement de la gueule du monde, c’est avec l’île enchanté (oui, encore, je sais) avec les visages de clowns repris du classique d’animation et qui semblent plus adapter pour un film d’horreur que pour un vrai parc d’attraction, et toute la partie avec Monstro qui est juste scandaleusement moche et n’est même pas sorti à moitié cuit du four. C’est invraisemblable de dégueulasserie numérique, modélisé n’importe comment, filmé en gros plan, avec une eau et des vagues encore plus immondes que la vague en image de synthèse de Twilight 2 : Tentation, une lumière aux fraises, tout donne l’impression que la séquence a été rendu sans qu’elle soit finit et même en se mettant dans la tête des producteurs, je tiens à relever qu’il y a quand même des êtres humains qui ont dis « Ouais c’est bon, ça peut sortir sur la plateforme, ça va marcher » après avoir vu ça !

Il y a des choses qui doivent rester en animation et ne peuvent pas être repris en film live.

A la limite s’il y avait un vrai travail de mise en image pour donner un côté expérimental à ces CGI pétés et sortis avant finalisation, je ne dis pas. Le souci c’est qu’en dehors de quelques jeux d’échelle sur certains passages brefs ou une composition pas vilaine par moment et l’ouverture en plan-séquence (signature habituelle de Robert Zemeckis sur la plupart de ses films), Pinocchio ne transpire jamais la patte de son réalisateur.

Le tout est affreusement plan plan, sans aucune imagination dans l’enchaînement des images, avec une mollesse de mouvement qui fait peine à voir et en prime un directeur photo qui ne s’est pas cassé le cul et utilise le plus souvent l’obscurité pour rendre moins moche à voir les déplacements des personnages modélisés. Incompréhensible de la part de quelqu’un qui, même dernièrement, travail toujours ses mouvements de caméra et a toujours une pensée derrière sa mise en scène. Encore plus avec un gars comme Zemeckis.

Et dans les tares qui continue de s’allonger, tout ce qui touche à la nouveauté est aussi une tâche en plus dans ce remake : la première étant la mouette Sofia, douée de parole et qui vient définitivement balancer au cercueil le principe du « Show, don’t tell », une règle cinématographique basique et universel qui consiste avant tout à narrer une histoire par la force de l’image et non pas les mots. En plus d’être un véritable Deux Ex Machina à aile qui donne lieu à un autre moment de ridicule avec Gepetto quand elle l’informe de la présence de Pinocchio sur l’île enchanté.

Gepetto qui parle à une mouette… bon c’était déjà tombé bien bas avant mais c’est pas une excuse.

La sous-intrigue autour de la troupe de marionnettiste de Stromboli n’aboutit sur pas grand-chose également. Cela dit, dans le cas ou il y a une tentative de réactualisation via le format film live, c’était une bonne idée de créer de la vie et surtout des coulisses autour des événements incluant de près ou de loin Pinocchio, dans le cadre d’une nouvelle version et d’un passage de l’animation au film live c’était bienvenu, c’est juste dommage qu’ils n’en fassent pas grand-chose sauf pour rajouter un peu de grain à moudre à une incohérence survenue plus tôt au sujet de la transformation de Pinocchio en âne.

Dans les idées de base sympa pour le passage en prise de vue réelle, faire de Pinocchio une version pantin d’un fils que Gepetto a perdu (la photo du cadre indique clairement qu’ici il a été père, ça aurait pu être une bonne source d’idée) et faire des horloges le témoignage de sa vie passé avec une épouse, ça l’aurait déjà pas mal enrichi. Mais ça ne part jamais bien loin dans cette direction non plus… ça plus le fait que les horloges sont devenus des clins d’œil forcé et gratuit à d’autres productions animés Disney ainsi qu’à Roger Rabbit.

Et encore, y’a pas qu’eux…

Au jeu des problèmes de cohérences et surtout de transition du conte animé au film live, Pinocchio touche aussi sa bille dans le domaine : entre Gepetto qui part à la recherche de Pinocchio avec Figaro et l’aquarium avec Cléo histoire de le faire passer pour un original, le fait que les gens ne réagissent pas ou si peu dans les rues à l’approche d’un pantin de bois (dans le classique on était toujours dans le cadre du conte, c’était un parti-pris qu’on acceptait dans cette démarche), que les gens ne signalent pas plus de disparition d’enfant (là encore, le classique d’animation ne se focalisait pas dessus mais se concentrait sur l’expérience de Pinocchio), bref on est face à un remake qui n’est pas juste nul par son incompréhension du film original mais aussi par son absence de vision et de tri dans ses choix narratifs.

Et ça n’est malheureusement pas notre bon vieux Tom Hanks qui réussira à sauver les meubles, son Gepetto est totalement transparent passé la première demi-heure et l’acteur fait tout juste le minimum syndical en termes d’interprétation. Luke Evans en Cocher n’apporte rien de plus à part le fait que le gars ait de la voix à offrir, Joseph Gordon Levitt fait le boulot mais pour un Jiminy Cricket également réduit à un souvenir de bon personnage Disney (son homologue français, Pascal Nowak, ne fait pas oublier le légendaire et défunt Roger Carel mais délivre une prestation honorable), le reste du casting est principalement en pilote automatique.

« C’est toi Wilson… ah non, c’est un pantin qui se prend pour mon fils. »

Mais là il y a moyen de relativiser et d’avoir une espérance, c’est que cette fois-ci le public et les critiques ne sont pas dupes : entre les sites spécialisés qui l’ont descendu en flèche, les fans mécontents à cause de son esthétique ni fait ni à faire et le fait que le film soit sorti lors du Disney+ Day au milieu d’une tripotée d’autres productions sur la plateforme streaming légal (au lieu de sortir au cinéma là ou ces daubes n’ont selon moi pas leurs places), il y a un petit espoir qu’il se fasse oublier et que ce ras-le-bol finit par avoir son impact. Malheureusement on n’est pas encore sortie de ce bourbier infâme puisque la D23 ne s’est pas privé pour promouvoir son prochain massacre que risque d’être La Petite Sirène par Rob Marshall.

Quand tout le monde aura fini de gueuler sur la couleur de peau de l’actrice (ceux qui se limitent à ça : soit ce sont des racistes et n’ont rien à voir avec des fans Disney, soit ce sont justes des idiots au dernier degré) et comprendra que le film sabote une énième fois son héros, ça sera probablement déjà trop tard. On peut croiser les doigts en espérant avoir un tout petit peu de répit après ça et le remake de Blanche-Neige prévu pour le grand écran. Mais ça reste vraiment affligeant de voir un grand nom comme Zemeckis associer à une telle erreur de parcours.

Des grands cinéastes qui font des erreurs en cours de carrière, c’est pas un cas rare : Spielberg avec Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal, Quentin Tarantino avec Boulevard de la mort, Stanley Kubrick à ses débuts, les errements de Manoj Night Shyamalan, Pixar avec Cars 2 et Rebelle, Walt Disney Animation Studio avec La Ferme se rebelle ou Taram et le chaudron magique, Clint Eastwood avec Créance de sang, ce sont toujours des moments compliqués et souvent difficile mais l’intouchable n’existe pas, même avec les œuvres qu’on considère comme nos préférés quelque soit le média.

Reste maintenant à espérer que Robert Zemeckis se relèvera et retrouvera l’inspiration avec un véritable control créatif sur son prochain film. Par contre pour ce qui est du film en prise de vue réelle chez Disney… on a plutôt intérêt à prier pour qu’un jour ils se décident à se sortir les doigts du fion et à accepter de reprendre un peu de risque au cinéma, parce que pour le moment c’est mort. Et côté remake à part Peter et Wendy de David Lowery sur Disney+, tout ce qui touche de près ou de loin à cela me donne la nausée… et savoir que ces trucs peuvent encore ruiner l’héritage de Walt Disney, ça me rend toujours un peu plus triste.

Allez David, t’as pas intérêt à foirer ton coup !

Bon courage à ceux qui voudront tenter ce Pinocchio, perso je vous conseil de revoir le classique d’animation ou si vous êtes prêt à en faire l’expérience, d’avoir un ou deux partenaires pour vous sentir moins seul.

Merci d’avoir lu cette critique dédiée au Pinocchio de Disney et de Robert Zemeckis de 2022, si vous avez envie d’exprimer votre opinion sur ce film, la section commentaire est à votre disposition. Cet article n’était pas prévu initialement mais a été publié en raison d’un ras-le-bol à exprimer vis-à-vis de la démarche mercantile des responsables de la compagnie Disney, et cette fois-ci, promis, le prochain article portera bel et bien sur une trilogie de film culte ou sur un top qui me tient à cœur.

En attendant le prochain article, avec la D23 qui a lieu en ce moment entre le 8 et 11 septembre de cette année, j’en profite pour partager certains titres en logo des prochains classiques d’animation Disney et films d’animation Pixar prévus pour cette année et celles à venir au cinéma (ou Disney+ en France selon ce que décidera Disney vis à vis de la chronologie des médias, mais ça c’est une autre histoire). Parmi elles : une suite à Vice-Versa, le classique d’animation prévu en 3D et aquarelle du nom de Wish prévu pour commémorer les 100 ans d’existence de Disney qui devrait sortir fin 2023, ou encore le projet Elemental de Peter Sohn chez Pixar.

Prenez soin de vous, culturez vous et à la prochaine !

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