• Salut à toi public du Net et bienvenu sur le blog du cinéphile armoricain !

    Les Pingouins de Madagascar
    « On leur fait coucou au public du net les gars, on leur fait coucou. »

    Bienvenu dans mon humble demeure numérique, toi qui entre sur ce site : si tu es un cinéphile, un sérivore, un lecteur amateur ou assidu de bande dessinée que ça soit comics, mangas ou même du Astérix ou du Lucky Luke, ou encore un gamer passionné ou occasionnel, ouvert d’esprit et à toute analyse de la part d’un autre adepte de la pop culture, tu es le bienvenu et j’espère que mes futures écrits et analyses sauront t’intriguer et te donner envie d’élargir tes découvertes en la matière même si ça n’est que de manière éphémère. 

    En te souhaitant un bon séjour sur le blog d’un enfant de la pop culture qui veut avant tout partager ses ressentis et ses idées, et échanger avec d’autres passionnées et adorateurs de la pop culture : qu’elle soit vu comme un refuge, une ressource, un divertissement ou plus encore. 

    Histoire de faciliter la circulation au niveau des articles, voici quelques raccourcis pour les articles en fonction des types d’articles :
    – ici, les Tops et Flops en tout genre : https://lantredelapopcultureducinephilearmoricain.wordpress.com/category/top-et-flop/
    – ici, la critique et l’analyse cinéma : https://lantredelapopcultureducinephilearmoricain.wordpress.com/category/films-critiques-et-analyses/
    – ici, la critique et l’analyse dédié aux mangas et aux animés : https://lantredelapopcultureducinephilearmoricain.wordpress.com/category/manga-et-anime-analyse-et-critiques/
    – ici, la critique et l’analyse dédié à l’univers du jeu vidéo : https://lantredelapopcultureducinephilearmoricain.wordpress.com/category/jeux-videos-analyses-et-critiques/
    – enfin, par ici, la critique et analyse pour les séries (animé et live) en dehors des animés japonais : https://lantredelapopcultureducinephilearmoricain.wordpress.com/category/serie-animee-et-live/


    Et surtout, n’oubliez jamais ceci car il fait partie de mon adage en tant que cinéphile et enfant de la pop culture, et c’est un grand homonculus qui l’a dit :

    « Impossible est un mot qui n’existe pas ici bas. » 
    Greed, Fullmetal Alchemist, Tome 7, Hiromu Arakawa

  • « The Killers of the Flower Moon » de Martin Scorsese : le dilemme de la durée dans le cinéma moderne !

    « The Killers of the Flower Moon » de Martin Scorsese : le dilemme de la durée dans le cinéma moderne !

    Bien le bonjour à tous, soyez le bienvenu dans l’antre du cinéphile armoricain : EEEEEEEEEEEEEEEH ! Mais ça faisait longtemps dites-moi ! Pas grand-chose depuis le mois dernier mais entre Persona 5 Royal qui me prend beaucoup de temps sur Playstation 5 et le rattrapage des animés de cette année 2023 comme Oshi No ko ou la saison 2 de Vinland Saga, et l’avancée lente sur Peaky Blinders et Futurama saison 6, je n’ai pas pris beaucoup de temps pour animer cet espace d’un passionné.

    (suite…)
  • One Piece en live-action : miracle ou naufrage ?

    One Piece en live-action : miracle ou naufrage ?

    Salut à toi public du net, bienvenu dans ce nouvel article de l’antre du cinéphile armoricain : ça y’est, il est là. On le redoutait tous, Dieu sait à quel point les internautes et les fans de longue haleine ont pester contre ce projet : One Piece, en live-action. Pas aidé par le fait que le studio de production était le même chargé d’adapter Cowboy Bebop avec le résultat calamiteux en 2021 qu’on lui connait, et encore moins avec le fait que l’œuvre du mangaka Oda Eiichiro a tout de l’œuvre inadaptable en série en prise de vue réelle.

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  • « Hell’s Paradise » de Yuji Kaku : voyage au bout d’un enfer fleuri !

    « Hell’s Paradise » de Yuji Kaku : voyage au bout d’un enfer fleuri !

    Salut à toi public du net, sois de nouveau le bienvenu dans l’antre du cinéphile armoricain. Dis-moi, serais-tu un fan du fameux Big Three du Shonen Nekketsu, composé de One Piece, Naruto et Bleach ? Ou à l’inverse, en es-tu lassé au point de croire que l’horizon n’a rien d’autre à offrir ? Ou que tous les autres titres sont si souvent délaissé qu’il n’y a plus beaucoup de place pour eux, même avec les succès récents de titre populaire comme Jujutsu Kaisen, Blue Lock ou My Hero Academia ?

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  • Naruto de Masashi Kishimoto, partie 2 : l’âge d’or de Konoha !

    Naruto de Masashi Kishimoto, partie 2 : l’âge d’or de Konoha !

    Salut à toi public du net, et sois de nouveau le bienvenu dans l’antre du cinéphile armoricain. Après avoir abordé le premier tiers de Naruto, plus les derniers tomes abordant son enfance/sa préadolescence, il est temps désormais que je partage mes ressentis concernant le deuxième acte de l’épopée du sale garnement de Konoha. Au programme du jour : un retour en demi-teinte, des face à face gagnant en intensité, l’organisation d’antagoniste phare du titre et un climax qui aurait mérité d’être le point de conclusion du manga. C’est parti pour un avis subjectif sur l’âge d’or de Naruto !

    (suite…)
  • « Contact » de Robert Zemeckis : la facette cachée d’un auteur.

    « Contact » de Robert Zemeckis : la facette cachée d’un auteur.

    Salutation à toi public du net, soit de nouveau le bienvenu dans l’antre du cinéphile armoricain pour une nouvelle chronique cinéma. La dernière fois, et seule fois, ou j’ai évoqué le cas Robert Zemeckis ce n’était pas en bien puisqu’il était question du remake ni fait ni à faire de Pinocchio sorti en 2022 sur Disney+. Et pourtant, il y a un visage que beaucoup semblent oublier autour de l’auteur de Forrest Gump : c’est qu’en plus d’être un grand créateur de divertissement familial, c’est également un auteur qui ne s’est pas toujours limité qu’à de l’expérimental, et ce avec une sincérité de propos particulièrement touchante.

    Si on peut évoquer ses travaux sur les films en motion capture avec sa trilogie en animation composé de Pôle Express, La légende de Beowulf et de Le drôle de Noël de Scrooge, son travail de pionnier remonte à plus loin mais le plus souvent le public les a injustement oublié. Et c’est à l’un d’eux que je vais ici rendre hommage avec : Contact sorti en 1997 !

    Si on est tenté de limiter Contact à l’adaptation du roman éponyme de l’astrophysicien Carl Sagan, il faut savoir que l’œuvre d’origine ne relève pas que de la simple fiction pure et dure. Sagan, par son métier, ne s’est pas contenté de sortir cette histoire d’enfant passionnée par la vie extra-terrestre de son chapeau magique : en tant qu’astrophysicien, il était également à la tête du programme spatial SETI pour « Search for Extra-Terrestrial Intelligence ». Sans trop entrer dans les détails, c’est un programme américain regroupant moult projets scientifiques dont l’objectif est de prendre contact avec des formes de vie autre que l’espèce humaine. Et ce programme spatial est repris dans le livre comme dans le film.

    De plus, Contact constitue une forme de retour aux sources pour son réalisateur. En effet, Robert Zemeckis avait quand même abordé le voyage spatio-temporel dés le premier opus de Retour vers le Futur en 1985. Certes on était dans le domaine du grand cinéma pop-corn mais il y avait déjà de l’expérimentation dans ce domaine. Qui veut la peau de Roger Rabbit, par exemple, au-delà d’être génial par sa volonté de fusionner film noir et prise de vues réelles avec des personnages d’animations d’une époque précise, est-ce que beaucoup de film peuvent se vanter d’avoir à ce point là travailler la cohabitation entre acteurs réels et personnages de cartoon à ce moment-là ? Je ne pense pas.

    Zemeckis est aussi bien un cinéaste à grand spectacle et un scientifique des technologies du cinéma, qu’un auteur à la facette trop souvent ignoré ou oublié par ses fans. Même s’il me faut revoir ses derniers films devant lesquels je suis resté dubitatif pour des raisons personnelles, on ne peut pas lui retirer ce qu’il a apporté. Aussi bien dans les innovations technologiques que dans ses histoires plus intimistes mais capable de toucher au cœur à notre grand surprise. Ou même de nous sortir de notre zone de confort avec des OVNI sorti d’on ne sait ou comme l’hilarant La mort vous va si bien avec Meryl Streep, Bruce Willis et Goldie Hawn.

    Sans blague, on n’en fait pas deux des comme ça : foncez le voir, c’est une pépite oubliée.

    Beaucoup des qualités et de l’identité de Robert Zemeckis sont présent dans Contact. Mais contrairement à Pinocchio ou le père des Retour vers le Futur se foutait royalement de ce qu’il filmait et remplissait un cahier des charges datés en plus de se mettre au service d’un remake d’un film inadapté à notre époque, Robert Zemeckis est généralement un cinéaste très impliqué dans ce qu’il filme et met en scène. En plus d’avoir un réel attachement à chacun de ses personnages qui lorgne souvent vers les grands enfants solitaires ou des rêveurs et rêveuses confrontés à la dureté de leur monde. Même s’ils se débattent pour rester fidèle à leurs principes.

    Contact, c’est aussi tout cela mais bien plus. Au début ça a été pour moi une curiosité dans sa filmographie comme un La Mort vous va si bien, mais à la fin de mon premier visionnage j’en suis ressorti émue et surtout songeur. Comme si je redécouvrais Zemeckis et sa manière de nous communiquer, avec justement cette troisième facette de son cinéma en dehors de son côté grand public ou expérimental. Sans oublier que Contact, c’était pas le genre de film à la mode à l’époque. Mais il a indubitablement préparé le terrain pour pas mal de films dans l’espace actuel qui questionnent notre rapport à l’univers et notre place en son sein.

    Donc sans Robert Zemeckis, on n’aurait peut-être pas eu à la chaîne : Alfonso Cuaron et son survival Gravity, Christopher Nolan et son mélancolique Interstellar, Ridley Scott et son feel-good Seul sur Mars, Damien Chazelle et son très glaçant The First Man ou encore Ad Astra de James Gray. Alors voyons de suite de quoi il en retourne avec Contact !

    Eléanor Arroway est une astrologue spécialisée dans la radiocommunication, passionnée depuis sa jeune enfance par le contact à distance et la volonté de contacter une vie extra-terrestre. Elle travaille pour le projet SETI, justement, qui s’est vu prendre un sérieux coup de frein par un scientifique gouvernemental plus pragmatique et moins sujet à croire à la vie extra-terrestre. Poussant Ellie et ses collègues à trouver d’autres moyens de financement pour poursuivre leurs recherches, jusqu’au jour ou ils vont parvenir à contacter un signal provenant de l’étoile Véga. Et dés lors, cette découverte va prendre une proportion telle qu’elle pourrait redéfinir la place de l’Humanité au sein de l’univers, mais également réaliser le rêve d’une astrologue marquée par le décès précoce de son père.

    Dés le long plan d’ouverture sur l’univers en partant de la Terre puis traversant le cosmos, réduisant notre planète à un petit grain de sable dans l’infinité du Cosmos, Robert Zemeckis parvient à très facilement communiquer la portée que cherche à avoir Contact (et qu’il aura selon moi) : remettre la Terre à sa condition de petit caillou spatial dans une immensité dont on ignore tout, y compris s’il y a de la vie ou pas. Pourtant, en ressortant par l’œil d’une Ellie à peine âgé de 8 ans, on comprend vite que celle-ci se tourne déjà vers les étoiles et au-delà pour établir la communication, et ça c’est déjà une très belle démonstration du pouvoir des images d’un film sur notre inconscient.

    La première énorme qualité de Contact, c’est sa réalisation et sa mise en scène à la fluidité et à la liberté de déplacement bluffant. Tantôt capable de suivre sans coupure Ellie en pleine course après sa découverte dans les locaux du projet SETI ou de jouer du trompe l’œil lors d’une situation urgente, que de suivre une conversation avec un ensemble d’informations à l’image qui nous communiquent indirectement l’ampleur et l’ambition des événements (toutes les scènes ou Ellie et les responsables gouvernementaux débattent sur chaque événement lié à la découverte de cette forme de vie spatial). Mais aussi par sa capacité à communiquer la position sociale et de débat de ses personnages lorsque les questions autour de l’origine extra-terrestre potentiel sont abordés.

    Par exemple, bien qu’Ellie soit à l’origine de la découverte, la caméra est placée de sorte qu’ici ça ne soit pas elle au cœur de la scène mais Drumlin (le moustachu) qui soit amené à expliquer devant la presse les découvertes d’Ellie.

    Car oui, si Ellie est bien à la tête de cette découverte, le projet SETI n’était à la base pas prise aux sérieuses par la majorité de ses confrères (dont Drumlin). Et qu’une fois qu’une preuve tangible et concrète est en cours, le gouvernement et les hauts responsables ne manqueront pas de vouloir se réapproprier l’attention médiatique et le contrôle du projet. Et ça la caméra le démontre souvent avec une Ellie qui finit par être souvent effacée au milieu de ces personnalité de bureaux ou de gouvernement (composée d’hommes généralement mais aussi d’une femme d’autorité) : ce qui traduit aussi bien sa place hiérarchique que sa place de femme (sans pour autant que ça ne soit traité avec balourdise comme souvent avec des œuvres se revendiquant féministe ces derniers temps), ainsi que sa difficulté à communiquer et s’imposer socialement en tant que grande rêveuse, et cela la mise en scène le montre très bien.

    De ce point de vue-là, Ellie est bien un personnage à la Zemeckis : une rêveuse experte dans son domaine mais victime des affres de la vie avec la mort précoce de son père de qui elle tient sa philosophie de vie (dans un style très différent : Eddie Valliant est un détective de renom mais devenue l’ombre de lui-même après la mort de son frère et compère dans Qui veut la peau de Roger Rabbit). Et peut-être l’un des personnages les plus sincères de la filmographie de Robert Zemeckis. Sincérité qui tient à deux choses : la performance très sensible et fine de Jodie Foster dans ses meilleurs jours ici qui ne tombe jamais dans la caricature facile. Et à son écriture montrant ses convictions scientifiques mais en questionnant également sa position quant à la foi aveugle en quelque chose d’intangible et que la science ne peut expliquer, y compris les croyances divines envers lesquels elle fait toujours preuve d’un profond scepticisme (puisqu’elle n’est pas pleinement persuadée de la compatibilité entre science et religion).

    Et cela tombe bien qu’on parle de croyances puisque Contact, c’est aussi un film spatial qui convoque fortement les réactions de masses et des foules une fois que la découverte scientifique est sortie des 4 murs. Là encore le filmage de Zemeckis convoque, sans avoir à déballer des pavés de mots, les réactions de la population à plusieurs échelles aussi bien sur le plan social que sur le plan religieux ou l’acceptation et le rejet vont souvent de pairs. Et sur ce plan il y a un personnage qui se démarque à merveille et constitue une réponse positive et lucide au mode de pensée d’Ellie.

    « Je ne suis pas contre la technologie professeur : je suis contre les hommes qui la déifie aux dépends de la vérité humaine. »

    Le père Palmer Ross, campé par un Matthew McConaughey déjà très talentueux mais encore peu reconnu à l’époque, est à mes yeux un personnage de raison particulièrement beau et fin dans son écriture. C’est un praticien chrétien convaincu de l’existence du divin mais qui ne rejette pas la technologie et la vie extra-terrestre pour autant. Comme cité plus haut, c’est la façon avec laquelle la technologie peut être utilisé qu’il pointe du doigt, ainsi que ses mauvaises dérives (dérives qui sont, d’ailleurs, d’actualité de nos jours comme les réseaux sociaux créant aussi bien du contact que de l’éloignement avec l’extérieur).

    Il est suffisamment attachant et mature pour entretenir une liaison affectueuse avec Ellie et comprendre sa détermination et ses choix. Mais il est aussi lucide et compréhensif quand il prend des décisions qui vont à l’encontre de la scientifique, notamment son manque de foi envers l’existence de Dieu quand il rappelle que se concept est cher à la majorité des gens de la Terre. En bref, il est une réponse saine à ce qui faut défauts à Ellie dans sa soif de rencontre et d’accomplissement personnel. En plus d’amener également à un autre sujet de Contact : l’unité d’un groupe et le besoin de collaboration dans un projet à une telle échelle.

    Même si la position d’Ellie est souvent contesté par la mise en scène, elle n’est pas rejetée pour autant et cette dernière est amenée à comprendre que cette découverte va bien au-delà de son rêve d’enfant et de son obsession à nouer des liens par le contact à distance. Et je pense pas avoir besoin d’épiloguer longtemps sur pourquoi ça concerne l’Humanité entière : si aujourd’hui on nous annonçait subitement qu’une vie extra-terrestre existe dans l’univers et qu’on pouvait parler à distance avec elle, je suis à peu près sûr que le sujet deviendrait un événement planétaire qui nous ferait même oublier la pandémie mondial provoqué par le Coronarivus.

    Film américain oblige, les réactions montrées ici sont américaines mais je suis persuadé que partout dans le monde, ça ferait un bruit monumental.

    Malgré tout il y a quand même un élément dont la subtilité a été aux abonnés absents, et ça concerne l’opposant religieux et extrémiste qui voyait le contact avec les extra-terrestres comme une menace. Puisque pour les 2 fois ou la caméra faisait un arrêt sur image de plusieurs longues secondes sur lui, l’annonce de l’événement tragique à venir ne faisait pas de doute et au final les raisons de l’extrémiste restent exclusivement en surface. C’est une goutte d’eau solitaire à la surface mais c’est quand même très visible alors qu’à côté Contact est bien plus adroit avec les répercussions humaines de cet événement.

    Tout comme Contact a bénéficié aussi d’un soin visuel et musical digne de ce que Robert Zemeckis et ses infographistes peuvent fournir de mieux. Même si certains effets, comme les plans de loin sur la machine rotative, sentent les années 90 à plein nez, Contact est quand même infiniment plus soigné et méticuleux sur leur présence pour qu’ils ne fassent pas non plus tâche. Sans compter que les scènes de poésie pure du film, et accessoirement les plus belles scènes du film, comptent aussi bien sur eux que sur ce qui a été construit avant autour du personnage d’Eléanor Arroway. Et de ce côté-là, c’est pratiquement l’apothéose de Contact. Bon par contre, ça va méchamment spoiler, vous êtes prévenus !

    De la poésie, et j’insiste !

    Je suis obligé de spoiler la séquence mais pour être le plus bref possible : lorsqu’Ellie réalisera, finalement, le voyage spatial en fin de film, elle se retrouvera projeté aussi bien auprès d’événements cosmiques avant de finir son parcours sur un paysage fantasmé directement repris de son imaginaire et de ses émotions par l’espèce extra-terrestre qui a envoyé les plans à la Terre pour créer un contact avec eux. Et même 26 ans après : je suis toujours autant en émoi devant la beauté du moment et l’émotion qui envahie Ellie face à des retrouvailles inattendues, et surtout un constat d’entre deux de la part de l’extra-terrestre qu’elle rencontre : que l’Humanité est une espèce intéressante aussi bien capable des plus belles choses que des plus tristes.

    Et en plus du visuel, on en parle de la musique d’Alan Silvestri ? Le compositeur star et fidèle à Robert Zemeckis est assez minimaliste dans l’instrumentation générale des morceaux à quelques exceptions, mais les notes sont pourtant très juste et le morceau « Small Moves » a des petits airs de Mickey Mousing puisque les sons réagissent en fonction des images pendant une petite partie de la séquence. Surtout pour une séquence qui, ici, n’appartiendra qu’à Ellie et à elle seule malgré tout l’effort collectif fournie derrière pour en arriver à ce premier contact.

    Enfin, il ne faut surtout pas oublier l’après qui est venu puisque ce qui a été vécu comme un long moment pour Ellie, n’a été l’histoire que de quelques secondes pour l’Humanité et l’équipe chargé du projet qui n’a vu qu’une sphère tomber à la flotte durant le lancement. Ce qui amène Zemeckis à mettre Ellie dans une situation inédite qui ne lui laisse pas d’autres choix que de comprendre la position de ceux qui croient en Dieu sans preuve concrète : car dans les faits même si elle est persuadé qu’elle n’a pas été victime d’un canular ou d’un attrape nigaud… elle est à la seule à avoir vu ce qui s’est produit, et elle admettra qu’à la place de ses interrogateurs elle douterait aussi de sa propre parole. Autrement dit, c’est un vœu de foi et de croyance inédit pour elle, et un accomplissement qu’elle ne peut hélas garder que pour elle.

    Le vœu de foi d’Ellie : la seconde apothéose et scène phare de Contact selon moi.

    Contact est beau. Je n’ai pas 36 superlatifs à sortir, Contact est un film beau et injustement délaissé à qui plusieurs films spatiaux actuels de qualité doivent beaucoup. Bien avant sa trilogie en motion capture, Robert Zemeckis défrichait déjà le terrain sur le domaine du film spatial et des questions existentielles. Et cela ne fait jamais de mal de redécouvrir un film comme celui-ci puisque ça pousse à reconsidérer ce qui est sortie avant comme après chez le cinéaste.

    Si ça n’est pas encore fait, je ne peux que fortement intenter de faire ce rattrapage et surtout de s’ouvrir à cette troisième facette moins exposée chez Zemeckis : celle d’un rêveur et d’un optimisme capable de donner vie à des chimères auxquels il est si difficile de donner vie dans notre quotidien terre à terre. Et ce de la plus belle des manières.

    Le regard, toujours tourné vers l’horizon.

    Voilà, c’était ma critique dédiée à Contact de Robert Zemeckis. Si j’ai réussi à vous donner envie de vous plonger plus en profondeur dans sa filmographie, je considère que c’est une réussite et je vous encourage à partager un mot dans l’espace commentaire de mon article, et à laisser un « j’aime » pour donner de la lisibilité, ça ne fait pas de mal. D’ici là je vous donne rendez vous pour un retour à la culture manga avec le deuxième acte, normalement, de l’épopée Naruto… ou bien un grand résumé de l’aventure de l’unité Hi Shin (comprendront qui auront lu Kingdom).

    Prenez soin de vous, gardez toujours un œil tourné vers l’espace, car : si nous étions les seuls êtes vivants de l’univers, ça serait un beau gâchis d’espace… vous ne croyez pas ?

  • Undertale de Toby Fox : l’art de communiquer avec le joueur en continue.

    Undertale de Toby Fox : l’art de communiquer avec le joueur en continue.

    Salut à toi public du net, et soit de nouveau le bienvenu dans l’antre du cinéphile armoricain. Ça fait un moment qu’on n’a pas parlé de jeu vidéo sur ce blog, pourtant je suis loin d’avoir mis fin à ma vie de gamer et justement : j’ai enfin eu la chance de rattraper un jeu indépendant dont la popularité est telle qu’on peut se demander si son public est encore un public de niche. Si vous êtes amateur de jeu vidéo aux graphismes à l’ancienne façon Super NES ou console portable, que vous n’avez pas peur d’être pris par surprise dés les premières minutes d’un jeu et que la joie de la redécouverte fait partie de votre dada, vous avez frappé à la bonne porte. Car aujourd’hui, je vais faire part de mon expérience sur le bébé fétiche d’un certain Toby Fox : Undertale !

    Undertale est un C-RPG : computer Role Playing Game pour les jeux de rôles sur ordinateur. Et comme beaucoup de genre dans le jeu vidéo, ça n’est pas les titres iconiques qui manquent : Deus Ex des studios Ion Storm Austin et Eidos Interactive (tient, la boîte qui a pondu Daikatana dont le JDG a parlé), Fallout, Pillars of the Eternity, Baldur’s Gate, pas besoin d’y avoir joué pour en avoir entendu parler. Mais Undertale a quelque chose en plus par rapport à ces autres titres plus grand public et, à l’origine, plus médiatisé.

    En premier lieu, il est le produit d’une seule et même personne : Toby Fox, l’auteur même du jeu qui cumule aussi la casquette de compositeur pour la bande originale. Ayant été beaucoup biberonné par la licence Mother (encore trop méconnu par chez nous et dont on attend encore une traduction française pour certains de ces jeux), il développera son projet de développer un jeu dans la même veine vers la fin des années 2000. Mais c’est à partir d’une campagne de financement participatif qu’il donnera vie à son projet : dés 2013 avec une démo de ce que deviendra Undertale. Et la success story sera au rendez-vous puisqu’en 2015, son jeu sortira sur PC avant de voir le jour sur console portable et consoles de salon comme la Playstation 4, la Nintendo Switch, et j’en passe des plus belles.

    Le succès du jeu a été colossale, à tel point que la communauté du jeu a été beaucoup plus large qu’on ne l’aurait pensé. Déjà parce qu’une bonne partie de la communauté connaissait déjà les travaux de Toby Fox en tant que compositeur sur la bande-dessinée en ligne Homestuck, ensuite ceux qui se sont réapproprié le style minimaliste d’Undertale en termes d’esthétique pour en délivrer une avalanche de productions dérivés de toute sortes et généralement très positif, et la simplicité des personnages voire leur aspect caricatural dans lequel la communauté se retrouve facilement… cela dit, il n’y a pas que du bon qui en est ressortie. Des vidéastes comme les youtubeurs Savun ou Arcade sont revenus dessus et j’aimerais partager mon point de vue sur la question en même temps que j’aimerais partager mon expérience d’Undertale. Alors plongeons avec allégresse dans l’Underground au milieu de ce p’tit monde ô combien marginal !

    Il y a bien longtemps, les humains et les monstres régnaient en maître sur le monde jusqu’au jour où ils se sont fait la guerre. L’Humanité fut victorieuse et, en guise de châtiment, 7 mages emprisonnèrent les monstres dans un monde souterrain nommé l’Underground, en érigeant une barrière infranchissable. Bien longtemps après, un enfant s’aventure au cœur du mont Ebott et fait une chute malheureuse dans ses profondeurs, profondeurs qui correspondent justement à l’Underground. Et cet enfant… c’est vous.

    La première chose qu’Undertale établit avec un certain brio, dés son prologue, ce sont deux règles qui régissent les 3 routes que nous, joueur, pourront prendre et forger dans le jeu : les apparences ne sont pas toujours ce qu’ils sont ; et chaque acte que l’on accomplira aura des répercussions de poids, mais surtout nous en sommes entièrement responsable et on est livré à nous même à chacun d’eux. Cela dit, tout le jeu pour Toby Fox n’est pas seulement de nous impliquer personnellement dans notre parcours, mais aussi de voir comment il va manipuler le joueur dans ses décisions avec la première route obligatoire pour tout gamer : la route neutre.

    La route Neutre : le passage obligé pour tous !

    Quand on rencontre Flowey, Toby Fox nous invite irrémédiablement à faire vœu de foi à l’égard de cette drôle de fleur jaune parlante : la musique joviale et très cartoonesque, l’acronyme LV pour LOVE décrit par la petite fleur qui parle avec une voix toute mignonne, les « pétales d’amitié » vendu par Flowey pour faire gagner de l’amour (ah ah ah, trop mignon…), tout nous met dans une situation désarmante en prenant le tout comme un tutoriel. Et là, Flowey nous la met profond en nous ôtant 99% de nos points de vie dés qu’on touche un pétale qu’il nous a envoyé, et nous balance la première leçon du jeu selon ses termes : « Dans ce monde, c’est tué ou être tué. »

    Heureusement, intervient ensuite Toriel, une grosse chèvre anthropomorphe à l’instinct maternelle très prononcé qui nous évite le pire et fera office de tutrice pour nos premiers pas dans ce jeu. Très vite, elle nous partagera un mode de pensée très différent de celui de Flowey pour progresser quand on se retrouvera à combattre : éviter le conflit et lancer une conversation amicale avec le monstre pour éviter d’avoir du sang sur les mains. Et c’est là que l’interface du jeu va prendre tout son importance.

    Interface qui sera découpé ainsi : 4 cases d’actions possible (attaque, actions, objets ou la clémence), qui nous laisse donc libre d’agir à notre guise au cas par cas. Soit y aller au plus facile et basique en attaquant l’ennemi sans se prendre la tête, soit interagir avec lui en tentant de sympathiser avec chacun d’eux à travers diverses actions comme : menacer, complimenter, danser, manger ses légumes pour la santé, flirter, caresser, lancer un bâton pour qu’il aille le chercher, faire une blague ou rire à une de ses plaisanteries, bref, il y a de tout et si les monstres ne sont graphiquement pas des Jocondes, il y a de quoi faire tourner les engrenages de son imagination. Et pas qu’un peu.

    Quand je parlais de manger ses légumes, je ne déconnais pas : on peut se battre littéralement contre un légume.

    Mais pour en revenir au prologue, la première vraie expérience émotionnelle du joueur viendra quand il sera amené, malgré lui et (en principe) sans en avoir envie à combattre Toriel qui nous fera obstacle pour atteindre les ruines. Prétextant qu’elle ne veut pas voir un autre enfant se faire sauvagement tuer par Asgore, le roi des monstres de l’Underground, surtout nous qui sommes le 7ème à tomber dans l’Underground et qui risque d’ouvrir la voie à Asgore pour ouvrir le portail et réduire l’Humanité à néant. Face à sa présence maternelle, je pense que 80% des joueurs au moins n’avait pas envie de lui ôter la vie, mais les actions comme « Parler » ne mènent à rien alors par instinct, on raisonne avec ce qu’on a sous les yeux et les paroles de Toriel, en pensant qu’en la blessant suffisamment, on parviendra à la convaincre de lâcher l’affaire. D’autant qu’on se rendra compte, surprise, que Toriel n’a nullement l’intention de nous tuer : une fois notre barre de vie bien basse, ses attaques ne nous touchent plus et ça démontre un peu plus la sincérité de sa présence maternelle, tout sauf toxique ou hypocrite. Alors la blesser jusqu’à ce qu’elle renonce nous paraître être la solution la plus simple… ce n’est pas ce qui se passe : une fois rendu à un quart de sa barre de vie quand on lance un énième coup, on l’abat subitement, la musique s’arrête, Toriel lâche un râle de douleur avant de partir en poussière et là : rien.

    Pas de musique de triomphe comme dans un RPG standard, pas même de musique tout court quand on prend le couloir menant aux ruines ou l’on est censé se rendre, pas de paroles ni de la part de notre avatar à l’apparence d’enfant à pull ni de qui que ce soit quand on traverse le long couloir violet nous séparant des ruines. Bref, Toby Fox te met face au méfait accompli pendant des longues, mais vraiment longues secondes graves et pesantes ou tu te dis très probablement : « Mais qu’est-ce que j’ai fait ? », ou « Est-ce que je pouvais éviter une telle issue ? », ou encore « Pourquoi ça devait se terminer ainsi, ai-je finalement fais le bon choix ? ». En gros, c’est le remord et le doute qui nous prend et on ne retire aucune réelle satisfaction à avoir remporté ce combat.

    Et l’intervention de Flowey qui se fiche de nous et de nos actes enfonce un peu plus le clou… en plus de nous annoncer subrepticement qu’on peut revenir en arrière (et ça, c’est pas au gamin qu’il le dit, mais à nous devant notre PC ou durant une partie sur Playstation 4 ou 5 ou sur Nintendo Switch, dés lors on comprend une chose : c’est que Toby Fox jauge et évalue le joueur sur ce qu’il est, si il assumera ses choix et agira en conséquence ou non… sa capacité de manipulation est tellement bien préparé et puissante qu’il parviendra à nous conditionner dans bon nombre de nos choix sur cette première route, et ça, c’est oufissime).

    Oui va y avoir beaucoup de fanart, oui.

    Ce prologue est excellent car, en plus d’avoir mis le joueur en condition et surtout de lui avoir transmis avec une efficacité cruelle le propos d’Undertale, il nous laisse libre de nos actes par la suite mais joue continuellement sur notre conscience de joueur et d’individu au fil des rencontres que nous effectuerons, et aussi au fil des monstres que l’on croise et qu’on épargnera ou non. En plus d’être un objet de réflexion méta aussi bien sur la nature du gamer que sur le propos de son univers que beaucoup ont développé avec les 2 autres voies du jeu.

    Le duo de squelette Sans/Papyrus n’y dérogeront pas et s’ils apportent de la couleur et une comédie bon enfant innocent qui nous apaise, l’un des deux démontrera clairement un intérêt tout particulier à notre égard malgré ses airs de gros paresseux farceur. Tandis que l’autre est un adepte de casse-tête qui souhaite avant tout s’amuser et sympathiser et pour qui, si on accepte de jouer le jeu, on se prendra facilement d’affection et qu’on pourra bien plus facilement épargner, soit dit au passage. Undyne, la guerrière à la solde du roi Asgore sera en revanche moins simple à aborder mais on aura tout autant le choix de ne pas verser le sang que de faire face à la menace (qui est, ici, bien plus sérieuse pour le coup en plus de varier le gameplay), quant à Alphys je ne vais pas mentir en disant que je n’y adhérais pas trop lors de ma première voie tant son côté geek caricatural et proche de la stalkeuse à distance ne m’enchantait pas spécialement malgré son malaise social très démontré.

    Autre point soulevable et qui contribue fortement à rendre cette expérience enrichissante et ces rencontres si mémorables : c’est que Toby Fox a conçu Undertale comme une ligne droite ou tout le secondaire (déjà très réduit) n’est jamais obligatoire et reste optionnel en toute circonstances, même la découverte d’un p’tit bled caché comme le village de Temmies et sa mélodie toute mignonne qui anime ce bourg. Par exemple, Sans réapparait régulièrement après notre passage au village de Couveneige, et on a la possibilité de partager ou pas des moments avec lui autour d’un repas ou autour d’une blagounette enfantine comme un télescope qui laisse une marque après l’avoir utilisé. On peut même choisir, ou non, après notre combat contre Papyrus, de retourner le voir chez lui pour partager une sortie amicale (et plus si affinité… parce que ta gueule, on est dans un jeu vidéo).

    Oui Papyrus, tu es cool mais pas tout à fait pour les raisons que tu imagines ^^

    De plus, en nous ayant impliqué aussitôt dans Undertale avec les apparences trompeuses et les répercussions de nos actes, Toby Fox convint également le joueur de s’impliquer quand ce dernier a la possibilité de découvrir de gros morceaux de lore dans le jeu comme lors de la traversée des chutes d’eaux : une des zones les plus hypnotisant du jeu ou plusieurs pancartes vertes donnent des informations de premier ordre sur les monstres de l’underground et leur bannissement ainsi que les raisons de cette mise à l’écart (la constitution de l’âme des humains et des monstres), ainsi que les fleurs d’écho qui racontent elles aussi une histoire qui ne me paraît pas anecdotique non plus.

    Cela dit, cette première voie neutre ne sera pas là pour apporter pleine satisfaction au joueur ni une amertume totale. Quoiqu’on fasse, on découvre, on est l’avatar, et l’avatar étant inexpressif dans ce jeu, c’est par nous que les émois émotionnels s’expriment en premier lieu. On n’a pas à prendre le statut de génocidaire de compétition, mais nous sommes loin d’être des saints pour autant : autant le dire, on est dans une situation à la Thorfinn Karlsefni du manga Vinland Saga ou l’on fera tout pour que la violence soit « le dernier recours » et ne plus blesser qui que ce soit. Même si on sera tenté de prendre la voie la plus facile étant donné que de 1, le matériel pour rendre les combats plus simples sont disséminés sur notre route avec l’inventaire typique de n’importe quel RPG qui se respecte un minimum.

    Ou alors on n’y sera finalement contraint lors du tout dernier boss du jeu : Asgore, une espèce de… de roi bouc bisounours très loin d’un dirigeant sanguinaire auquel on pouvait s’attendre selon les dires de Toriel. Asgore qui tente de nous réconforter avant l’affrontement en nous disant « Ne t’inquiète pas mon petit, dis-toi que ça sera comme allez à un rendez-vous chez le dentiste » (alors, moi ça me poserait pas de souci… mais j’ai des membres de la famille qui seraient pas rassuré de voir un dentiste avant de mourir). Sauf que là, contrairement à Toriel : on aura la possibilité de l’épargner et de trouver un terrain d’entente… mais le jeu ne laissera pas cela se produire, et encore moins Flowey qui sera à l’origine de l’un des traumatismes visuels les plus repoussants et les plus cauchemardant des gamers de la décennie passée… et je m’étonne encore de ne pas avoir rêvé de lui dans mes nuits après avoir fini ma première run du jeu.

    DARK SOULS : SORT DE CE JEU, TU N’APPARTIENS PAS A CE MONDE !!!

    Un peu plus tôt, l’un des moments phare d’Undertale nous démontrait ce qui avait conduit à la rage du roi contre les humains, à sa quête d’âme humaine pour briser le portail, en plus de créer un morceau d’histoire à cet univers des plus importants avec Asriel le fils du roi et de la reine. Retenez bien ceci dans un coin, ça sera des plus importants car si ça donne du poids aux actes d’Asgore, il en aura bien plus par la suite quand d’autres masques tomberont.

    Quant à cet ultime combat contre la forme monstrueuse de Flowey, appelons un chat un chat : c’est un véritable enfer ou Toby Fox fera passer le joueur en pleine détresse, en le laissant totalement à la merci de cette saloperie sortie d’une dimension prohibée qui, pour rappel, ne s’adresse pas à notre avatar mais à nous, directement. Un enfer éphémère, certes, mais qui en rajoute une couche en plus sur ce qui nous attendra quoiqu’on fasse à la fin de cette route : une insatisfaction et un obstacle ultime que l’on surmontera néanmoins car, bien que tordu, Fox n’est pas un sadique qui nous met en difficulté par pur plaisir. Il nous donne les armes requis pour changer la donne avec l’intervention des autres âmes d’enfant, précédemment volé par le roi Asgore, puis récupéré par Flowey changé en cette abomination sortie tout droit des enfers. Et là encore, on aura le choix entre abattre Flowey ou l’épargner à son grand désarroi (moi je l’ai achevé direct, parce que ce n’était juste pas possible à ce moment-là, et il a trouvé le moyen de me troller une dernière fois en disant que j’ai agi comme il l’espérait… je me suis sentie idiot à cet instant).

    Quoiqu’il en soit : la fin neutre reste quand même pas mal amer et pleine de regret pour le joueur (sachant que les crédits sont très courts et même très secs). Car dernier détail « rigolo », les acronymes comme EXP et LV signifient point d’exécution et Level ou Violence… autrement dit, on n’a rien gagné à tuer qui que ce soit, on a seulement ouvert une voie possible vers une déshumanisation de notre avatar (voie réalisable avec la voie génocidaire). Toby Fox démontre qu’il condamne ici pleinement la violence du joueur et ce dernier le condamne lui-même après cette première expérience, et au vu de la durée finalement courte de la première route, on ne tarde pas trop à vouloir en lancer une deuxième en se demandant si l’issue sera plus heureuse en omettant toute forme de violence ou d’extermination de tout le jeu. Donc, en toute logique… en route pour un deuxième tour !

    La route Pacifiste : le véritable propos d’Undertale ?

    Petite info à ceux qui auraient tué Flowey, comme moi, durant leur premier run : si vous aviez choisie de l’épargner, sachez que ce dernier aurait réapparu après les crédits de fin de la première partie et vous aurait prodigué un précieux conseil pour éviter le pire : ne tuez personne, littéralement. Cela ne remplit pas toutes les conditions mais c’est l’essence même de cette route pacifiste, et surtout pour en revenir à la comparaison sur la philosophie de vie de Thorfinn : tout faire pour ne pas parvenir au dernier recours, quoiqu’il se passe.

    Cela dit il y a deux manières d’aborder la route pacifiste : d’un côté, après une première partie de 4 voire 5 heures, le joueur peut décider de cette voie par attachement aux originaux qui peuplent Undertale et par désir de voir une conclusion plus saine et plus apaisante… mais de l’autre, on agit justement parce que Toby Fox a fait en sorte que la route neutre ne laisse pas pleinement satisfaction même en ayant agit au mieux et surtout en sachant qu’on connaitra déjà une grande partie des pièges et situations fâcheuses à esquiver. J’en ai eu la réflexion en découvrant l’épisode de SCRIPT d’un certain Arcade, du coup je peux à peu près confirmer que là encore, tous les joueurs moi compris on a agit sous la manipulation de vous savez qui.

    Mais ça n’enlèvera rien à la proposition de cette deuxième voie : d’abord parce qu’avec Toriel, le discours sur l’absurdité de la violence prend à nouveau plus de poids si on refuse, tout simplement, de l’attaquer ou de faire quoique ce soit qui lui nuit et qu’on tente de l’épargner en continue. A partir de là, Toriel devient l’unique personne à être dans l’agression et dans la violence déraisonnée au fur et à mesure que les tours passent et elle s’en rendra compte par elle-même avant de céder pour de bon, en nous incitant au passage à ne jamais revenir en arrière (et en nous faisant câlin d’adieu, parce que eh, qui n’a pas besoin d’amour en ce bas monde ?).

    Qui n’a pas au moins eu le cœur brisé en disant adieu à Toriel comme si on abandonnait notre mère derrière nous ?

    Autant le dire de suite, la route pacifiste nous rend nettement plus serein et surtout nous fait espérer. Sans compter qu’elle a également son lot de séquences cultes et mémorables qui amusent autant qu’elles sont rattachables : le date avec Papyrus qui est, en toute honnêteté, un enfant dans un corps d’ado encore excité par ce qui l’entoure, la visite chez Undyne chez qui l’on peut revenir après l’avoir sauvé de la canicule après l’avoir fui au combat et qui finit de manière aussi délicieusement absurde que mignonne, sans oublier Metatton le robot animateur qui propose également un système de jeu façon show télé pour le conduire à renoncer au combat par amour de son audimat dans les profondeurs.

    Et surtout, il parvient à rectifier pleinement la méfiance et la perplexité qu’une scientifique renfermée comme Alphys pouvait inspirer : dans la première partie, on avait appris qu’elle avait orchestré tous les obstacles sur notre chemin dans le plus grand secret mais se donnait le rôle du soutien afin de se sentir acceptée et utile. Ici, sans trop spoiler, on apprendra tout simplement les 2 origines de son mal-être et surtout d’où vient sa dépression et ça donne une vision très différente du personnage et surtout beaucoup plus empathique pour le gamer.

    Car autant le dire de suite, Undertale fonctionne sur chacun de ses 3 routes grâce à 3 choses : son écriture absolument remarquable, sa musique iconique, et surtout l’interprétation du joueur pour ne pas dire son ouverture d’esprit. Car en matière de graphismes, Undertale est très minimaliste pour ne pas dire souvent moche et réducteur dans ce qu’il peut montrer (quand on sait que c’est le taf d’une seule personne, ça n’a rien de surprenant). Et du coup, comme pour l’époque des jeux en 8 ou 16 bits, Toby Fox joue avec l’inconscient des gamers via les points précédemment cités pour que son récit fonctionne. Et quand on voit le tsunami de fanart qui ont vu le jour pour chacune de ces routes, ais-je besoin d’expliquer en quoi ça a si bien marché ?

    On te pardonne Alphys 

    Mais ça implique quand même une difficulté supplémentaire non négligeable : on ne gagne absolument rien en matière de puissance et de point de vie. Puisqu’on refuse de nuire à qui que ce soit, on ne gagne aucune expérience et donc on n’a pas d’autres choix que d’avoir des réflexes pour les phases d’attaques ennemies avec notre cœur représentant notre âme. Et aussi d’avoir un stock de nourriture suffisant pour se ressourcer sinon, on en aura pour un très long moment à finir ce deuxième run.

    D’autant que toutes les actions spécifiques sont loin d’être évident, comme… acheter un donut araignée en début de jeu pour pouvoir épargner proprement Muffet l’araignée anthropomorphe alors que tu es un arachnophobe de première et que ces saloperies sont la preuve ultime que Dieu non plus n’est pas parfait et qu’il a commis des erreurs dans ses créations, en plus d’avoir fait de nous des parasites insignifiants dérivant sur un immense caillou spatial totalement isolé de toute autre forme de vie dans l’univers… j’en étais ou déjà ? Ah oui, les araignées c’est de la merde… mais il faut prendre sur soi parfois.

    En fait ça a du bon que le jeu soit graphiquement minimaliste, sinon j’aurais eu plus de regret à l’épargner… deux fois (parce que j’ai pas pu la tuer la première fois et j’ai eu du eu pot ^^)

    Plus on avance sur cette voie, plus la lumière nous paraît proche, plus on commence à comprendre dans son entièreté comment l’Underground s’est forgé, plus on se surprend même à découvrir des éléments inattendus qui laisse dans le floue (les cassettes vidéo qui dévoilent la vie du roi Asgore et de Toriel, ainsi que de leur progéniture et du fameux premier humain qu’ils ont recueilli comme leur propre enfant). Et surtout cette partie nous donne raison de ne pas valoriser la solution de facilité quant on connait les raisons de chacune de ces créatures… quand je dis tous, c’est tous, sans exception.

    En toute fin de jeu, quand on a pleinement sympathisé avec tout le monde, Toriel empêche Asgore de s’en prendre à nous et le reste des rôles clés arrivent également pour calmer le jeu pour de bon. Mais Flowey ne l’entend pas de cette oreille et volera, au passage, les âmes des monstres présent mais aussi de tout ceux de l’underground et il reprend sa forme d’origine : celle d’Asriel Dreemurr, le fils défunt de Toriel et Asgore, qui avait tissé de profonds liens d’amitié avec le premier humain tombé dans les tréfonds avant de ramener son corps dans le champ de fleur qu’affectionnait ce premier humain. Avant que d’autres humains, voyant Asriel et le corps inanimé de l’enfant humain, ne traduisent de traviole ce qui s’était produit et blessent mortellement Asriel avant que ce dernier ne rentre à l’underground et ne succombe à son tour. Tout part de là : les expériences sur les âmes de monstre et la DETERMINATION (et la fleur du jardin du roi sur laquelle Alphys a fait l’expérience ou des restes de poussière d’Asriel subsistaient), la colère du roi Asgore, l’exil de Toriel, la rage d’Undyne, à ce moment là tout nous paraît complet.

    Et pacifisme et non-violence oblige, Toby Fox nous amène à prendre à nouveau un personnage en empathie au-delà de sa forme. Puis après un ultime combat émotionnellement destructeur (non sérieusement, j’ai autant chialé à ce moment là que devant la fin d’Assassination Classroom ou Sur la route de Madison, c’est dire), on atteint enfin la libération pour tous et le message de cette partie est on ne peut plus simple : apprenez à comprendre votre prochain avant tout… avec une naïveté que cette run assume mais démontré de la plus belle des manières en termes de gameplay et de narration.

    Tu m’étonnes que des gens aient été moralement détruit après ça : à moins d’être le dernier des apathiques, tu peux pas être insensible.

    Ainsi se conclut la route Pacifiste et… ouais, la satisfaction qu’on en retire et les émotions sont aussi fortes que je l’espérais. Surtout que c’est la partie dont beaucoup de gens parlent et qu’ils évoquent pour parler du propos du jeu Undertale, un propos qui, en effet, est beaucoup trop rare dans le paysage vidéoludique : celle de la non-violence et de la compréhension de son prochain avant tout forme de violence irréfléchie ou banalisé. Pour beaucoup, c’est la partie qui est resté en tête en raison de sa rareté dans le jeu vidéo, et même quand on évoque la voie génocide…

    Mais ça ne veut pas dire qu’on fait l’entièreté du jeu pour autant et que son propos est forcément celui de la non-violence : quand on rouvre le jeu Undertale une ultime fois, Flowey nous apparaît pour nous conseiller fortement de ne pas relancer le jeu afin de ne pas perdre le bonheur que l’on a construit durant la run pacifique. Evidemment on n’est plus dupe à ce stade, c’est encore une manipulation en plus de Toby Fox pour pousser notre curiosité à lancer cette troisième partie en mode : « Et si on faisait l’exact opposé de la run Pacifique ? ». Mais je vais être transparent avec vous, je n’ai pas voulu lancer cette troisième voie car comme pas mal de monde depuis la sortie d’Undertale en 2015, on m’avait divulgâché cette troisième et dernière voie et surtout depuis quelques temps j’ai souvent mis la curiosité de côté quand je sais qu’avec pas mal de triple AAA, c’était plus du vent qu’autre chose.

    Du coup j’ai laissé ma partie en suspens pour un temps déterminer mais j’ai quand même été voir plusieurs let’s play pour cette partie donc, je suis désolé d’avance si mon analyse de la troisième et dernière voie est moins pertinente et moins emballante mais je ferais avec ce que j’ai.

    La route génocidaire : quand la violence devient un acte sans réflexion !

    Dés le début de la route génocidaire, les instructions sont plus simples : pas de dialogue, pas de tentative de comprendre, on bute tout le monde même un vulgaire mannequin qui nous servait juste à appliquer les conseils de Toriel. Sauf que rapidement Toby Fox punit le joueur avec un premier élément de gameplay, ou devrais-je dire un poncif : le gridding. Dans le langage des joueurs, il s’agit de répéter une action afin de gagner de l’expérience ou des ressources dans les jeux vidéos de rôles et c’est rarement l’étape la plus satisfaisante ou fun de ces jeux, à tel point que quand on tombe sur un jeu qui parvient à ne jamais l’imposer afin de rendre le jeu continuellement entraînant et rythmé comme Ys IX Monstrum Nox du studio Nihon Falcon, ça relève du miracle.

    Mais ici, Toby Fox s’en sert pour pousser le joueur à bout petit à petit puisqu’on aura un nombre imposé de monstre à tuer salle après salle. Y compris les chiens guerriers de la partie enneigé alors que vous étiez surement plus d’un à prendre plaisir à les câliner et les caresser dans les 2 routes précédentes (c’est pas une surprise, Toby Fox est vrai saligaud de première en tant que concepteur). Quant aux personnages principaux d’Undertale, autant vous le dire de suite : vous allez passer, en effet, les moments les plus sales du jeu au point de ne plus vouloir voir votre reflet ou que ce soit.

    Toriel : tu peux l’abattre lâchement en simulant la clémence avant de l’abattre quand elle baisse sa garde, et cette dernière reconnaitra que ça n’était pas les enfants qu’elle voulait protéger mais les monstres.
    Papyrus : tu ne joues plus du tout son jeu, tu n’écoutes plus ses explications et tu le rends déprimé et quand il tentera de réveiller tes bons côtés une ultime fois, tu as l’occasion de l’abattre en un coup et ça ne fera pas plaisir à vous savez qui.
    Alphys : tu ne la croiseras jamais car tout l’underground sera conscient de tes horreurs, et elle tentera de faire évacuer le plus de monde possible mais… vous vous doutez peut être déjà de comment ça va finir.
    Monster kid : lui qui était un grand fan d’Undyne, il causera inévitablement la perte d’Undyne et encore je n’ai pas tout rapporté.

    Oui, cette partie n’a clairement pas été faites pour faire plaisir au joueur, bien au contraire.

    Mais en fait pour bien faire comprendre à quel point Toby Fox nous met dans une position inconfortable et de violence irréfléchie et gratuite, il y a un combat qui est absolument géniale dans cette route génocide : celle contre Undyne. Pour restituer le contexte, on était prêt à tuer l’enfant monstre qui ne nous a absolument rien fait de mal, mais Undyne s’est interposée et ses dernières pensées envers ses proches lui évitent une mort dans un premier temps et lui permettent de sortir le grand jeu afin de nous faire obstacle pour de bon.

    Et là, c’est fantastique : on est dans la situation ou dans un scénario classique, Undyne serait l’héroïne de son jeu et on la contrôlerait car ses valeurs, sa volonté et sa combattivité en font une héroïne dans le sang. Sauf qu’ici, Undyne est bien l’héroïne du moment mais c’est nous le méchant de l’histoire, et on ne représente plus une menace que pour les monstres, mais aussi nos semblables vus que l’on agit même plus comme un humain réfléchi qui pense à ses actes. Ce qui rend cette route essentielle pour ceux qui veulent aller au-delà du message principal retiré par les joueurs vu qu’en plus de l’insatisfaction qu’on en retire (et l’ennuie aussi, je sais que grinder c’est chiant), Toby Fox nous défie en tant que joueurs et même si ça n’équivaut pas à l’affrontement ultime contre un certain squelette, c’est une épreuve qu’un jeu FromSoftware n’aurait sûrement pas renié.

    A partir de là, je ne vais pas m’avancer davantage sur ce que je peux dire sur la route génocide, si ce n’est que là encore nos actes ont des répercussions de poids : les villes sont abandonnées et sans vie, on nous craint autant qu’on nous haït et on n’est plus un simple humain passager dont le monde se contrefiche un peu, et on peut même voler les marchands disparus si l’envie nous en prend (sauf la tortue des mines, parce que visiblement il est touché par la grâce). Ce n’est pas une expérience que je suis prêt à m’imposer pour le moment, mais je pense qu’un jour… peut-être sauterais je le pas pour voir ce qu’il en est.

    Conclusion : ce qu’Undertale a apporté, en bien comme en mal !

    Undertale est une merveille du jeu indépendant. Là-dessus je pense que la plupart de ceux qui viendront lire ces paragraphes seront d’accord. Mais pas forcément pour la raison que la communauté prétend les trois quarts du temps. Car, en effet, je n’ai toujours pas parlé en profondeur de la communauté des fans d’Undertale et appelons un chien un chien, il y a aussi bien eu du bon que du mauvais avec eux et c’est par le mauvais qu’on va commencer.

    Puisque pendant la période de grosse hype Undertale, la grosse majorité de la communauté était constitué de forceurs qui poussaient les gens à se lancer. Et aussi de plusieurs fermés d’esprits qui se sont limités à la voie pacifiste du jeu pour en ressortir le sous-texte délivré par la deuxième route. Sous-texte qui a une naïveté évidente mais qui, une fois encore, est plus qu’à saluer en raison de sa rareté dans le jeu vidéo y compris dans sa manière de la partager. Sauf que certains ont clairement compris ça de travers en mettant les joueurs d’autres jeux dans le panier et en donnant un jugement de valeur éhonté et perverti à des gamers de, au hasard, les RPG classique, les jeux de tirs à la première personne, ou autre impliquant de prendre des vies en jeu vidéo. Et sans se souvenir que, justement : ça n’est qu’un jeu vidéo à la base… un jeu qui communique des choses certes, mais un jeu avant tout et qu’on ne peut pas appliquer une leçon aveuglément sans prendre de recul ou sans sens du discernement. Et ça n’a pas joué en la faveur de la création de Toby Fox ni de la communauté.

    D’autant qu’à l’heure actuelle, il est même très compliqué de jouer pleinement à Undertale sans connaître au moins une partie des scènes culte : entre les streamers qui ont des abonnés les suivant et les dirigeants et ceux qui jouent aux jeux vidéos à plusieurs, beaucoup ont tendance à dévaloriser l’expérience de base d’Undertale qui est un jeu en solitaire en premier lieu. Alors à défaut de tout ignorer d’Undertale, le mieux à faire est d’en savoir le moins possible (et de le jouer sur PC si vous voulez y jouez avec une version française, sur PS4 ou sur Nintendo Switch vous aurez inévitablement que l’anglais pour les textes).

    Bon, et si on parlait un peu des trucs cool comme les fanarts de ce style et les chansons qui en ont découlé ?

    Mais à côté de cet aspect obscur d’Undertale, et bien tout ce qu’il y a de bien à côté et fou : est-ce que beaucoup d’œuvres peuvent se vanter d’avoir inspiré un tel ouragan de créativité auprès des fans ? Je pense même, sans prétention, que c’est l’une des œuvres ayant le plus inspiré son public durant la décennie passée, voire de ce siècle allez, soyons fou. Beaucoup de créateurs se sont exprimés sous diverses formes sur le net, que ça soit avec des comics amateurs rendant hommage aux personnages du jeu, des fanarts reprenant les scènes iconiques comme les combats contre Mettaton dans sa forme fabuleuse ou bien les séquences de la voie pacifique comme les adieux avec Toriel ou les derniers instants partagés avec Asriel avant qu’il ne s’éteigne pour de bon.

    J’ai même réussi à croiser des cosplays de Sans en convention très récemment alors qu’on n’est plus dans la hype stratosphérique d’Undertale depuis quelques temps. Sans compter que, sérieusement, vous avez une idée de nombre de chansons et de reprises qui ont été faites en l’honneur du jeu ? Chez nos voisins anglophones oui mais aussi en France quand on farfouille un peu ? Mais plus important encore : il y a eu une putain de comédie musicale qui a l’air absolument extraordinaire avec un doublage et des artistes venu prêter leurs voix aux personnages, mais quel enthousiasme et quel verve mon Dieu ! C’est juste magnifique, et y’a aucun second degré dans cette phrase, même en sachant que le propos antiviolence et ouverture mutuelle n’est pas l’intention première d’Undertale.

    Car oui, tout ce discours est très beau et beaucoup d’argument vont en son sens, encore une fois. Mais il y a un détail que beaucoup de joueurs oublient : dans les deux dernières voies, notre personnage finit par être renommée Frisk et Chara… parce qu’en réalité on ne prend pas nos propres décisions dans les deux cas. Le vidéaste Arcade l’a résumé de manière magnifique avec son épisode de SCRIPT mais en gros, Toby Fox veut avant tout que le joueur se confronte à ses propres choix dans la voie neutre, et veut le voir expérimenter les deux autres voies pour pousser sa curiosité et sa volonté de gamer jusqu’au bout. Mais on ne fait qu’agir en conséquence avec les conditions qu’on nous donne sans plus de réflexion, du coup… peut-on vraiment dire que la voie Pacifiste est la vraie fin du jeu même avec le générique complet placé ici ?

    Oui la fin pacifiste est très belle… mais je me rend compte que je ne l’ai pas vraiment choisie, finalement.

    Quoiqu’il en soit, Undertale a quand même réussie l’essentiel de ce qu’un jeu vidéo réussie doit faire : communiquer avec ses joueurs, avoir quelque chose à lui transmettre et le bousculer de plusieurs manières. Et à l’instar d’un NieR Automata d’un certain Yoko Taro, Undertale de Toby Fox reste dans nos esprits tant pour son identité que pour ce que les joueurs en ont retiré. Dur mais juste, naïf mais idéaliste, cruel mais nécessaire, aucune de ces voies qu’il propose n’est mauvaise et pousse le joueur à la remarque en plus de varier les émotions partagées entre le rire, les larmes, la joie ou le malheur. Et pour ma part, ça me remplit de joie de savoir que même après plus de 20 ans de gaming, il y a encore des titres capables de me bousculer pour les bonnes raisons. Et j’espère qu’avec Persona 5, il y aura encore de quoi me surprendre.  

    Merci à tous d’avoir pris soin de lire cette critique dédiée à Undertale de Toby Fox. Cela faisait un bail que je n’avais pas parlé de jeu vidéo, j’espère que cela vous aura plu, n’hésite pas à vous exprimer en commentaire et à laisser un petit « j’aime », ça fait un peu de lisibilité. Pour le prochain article, puisqu’on a passé tout notre temps dans les profondeurs avec Undertale, je vous propose de diriger nos regards vers les étoiles en revenant à de la critique cinéma pour un cinéaste dont pas mal de pépite sont injustement oublié depuis le temps.

    Prenez soin de vous, mangez des spaghettis et : à la prochaine !

  • « Naruto » de Masashi Kishimoto, partie 1 : période enfance/pré-adolescence à Konoha !

    « Naruto » de Masashi Kishimoto, partie 1 : période enfance/pré-adolescence à Konoha !

    Salut à tous, soyez de nouveau le bienvenu dans l’antre du cinéphile armoricain. Après avoir évoqué le dernier phénomène Nolan et un film de basket tellement exaltant qu’il rappelle à merveille pourquoi son réalisateur est un mangaka de génie, je me suis décidé à enfin aborder un autre phénomène du fameux big Three du Shonen Nekketsu qui a vu le jour au début des années 2000 en France. Un titre qui, même si régulièrement moqué par des cyniques et décriés pour son dernier tiers considéré comme une immense rechute par beaucoup, reste l’un des mangas les plus populaires et influent, à tel point qu’il fait continuellement acte de présence au premier plan dans les conventions liées à la pop culture japonaise.

    A l’heure actuelle il me reste encore à découvrir ce fameux tiers avant de pouvoir en parler en long et en large, mais en attendant nous allons revenir aux origines du groupe de ninja le plus célèbre de la bd et des animés japonais : retour au village de Konoha pour retracer, ensemble, les aventures de Naruto !

    Masashi Kishimoto, le père de plume de Naruto, a vu le jour le 8 novembre 1974 et a commencé à dessiner dés sa jeune enfance jusqu’au style que l’on connait que trop bien avec son œuvre la plus populaire et, paradoxalement, celle qui l’a emprisonné. Comme beaucoup de mangaka à cette même période, ses références ne sont pas les plus méconnus : Dragon Ball et Dr.Slump d’Akira Toriyama pour les archétypes habituel du héros à l’époque et la comédie, Doraemon d’Hiroshi Fujimoto (une mascotte très populaire au Japon) en matière de burlesque et de fantaisie, ou même Mobile Suit Gundam de Yoshiyuki Tomino et Hajime Yadate pour les conflits politiques qui régissent le monde des ninjas.

    Pourtant au collège, constatant à quel point l’entrée dans le milieu des mangakas est très prisée et surtout très fermé, il délaisse le dessin pour tenter sa chance avec le baseball mais il ne poussera finalement pas cet objectif bien loin. Et au bout du compte, ça sera un déclic, face à un poster du cultissime Akira de Katsuhiro Ôtomo, qui le fera revenir vers le dessin et auquel il se consacrera à partir du lycée jusqu’à percer, bien plus tard, vers la fin des années 90. Non sans avoir fait des ébauches pour diverses séries, et également avoir poussé des études à Kyushu dans une université d’art. Et avoir délivré un prototype de Naruto avec Hiatari-Kun qui est, également, une histoire de ninja.

    Après plusieurs essais et la réception d’un prix reçu par les éditions Shueisha pour son œuvre « Karakuri », c’est en 1999, à partir d’un simple bol de ramen, qu’il va concevoir ce que sera l’univers de Naruto et dédier sa carrière au futur Hokage du village caché de Konoha. Pour le meilleur, mais aussi pour le pire.

    Et quand je dis « pire », oui, je pense à Sasuke.

    Parce que si à l’heure actuelle, Bleach a connu un gros regain de popularité avec la nouvelle saison diffusé sur Disney+, que One Piece continue d’émuler le public ces dernières semaines (notamment avec l’arrivée du Gear 5 en animé) et que Naruto lui-même a fait des annonces avec un projet d’épisode réanimé à l’occasion de l’anniversaire de l’œuvre, le manga et l’animé ont fait l’objet au mieux de grosses moqueries, ou au pire d’énormes critiques surtout auprès des fans de la première heure qui ont éprouvé un réel désintérêt vis-à-vis de Naruto après un arc précis incluant l’un des groupes d’ennemis les plus populaires du monde du manga.

    De Sakura constamment qualifiée de boulet de compétition à la niaiserie et la caricature pointé du doigt dans le dernier tiers, en passant surtout par des rôles secondaires prometteurs totalement délaissés en cours de route, la fameuse quatrième guerre ninja énormément décrié pour les bonnes ou les mauvaises raisons, et surtout un Sasuke qui a lancé l’insupportable mode du meme internet « Dark Sasuke » en plus d’être devenu l’un des personnages les plus irritables auprès de beaucoup de fans, Naruto est loin d’avoir connu que des beaux jours et même si il y a des irréductibles le défendant bec et ongles, perso j’émet déjà un certain nombre de réserves sur les 48 premiers tomes lus. Et les épisodes fillers des 2 animés Naruto n’ont pas vraiment aidé la série en matière de popularité.

    Même s’il a écoulé plus de 220 millions d’exemplaire à travers le monde, qu’à l’instar d’une Stéphane Excoffier sur Monkey D. Luffy il a popularisé un autre nom du doublage belge en la personne de Carole Baillen, en plus de nous faire découvrir les codes classiques du Shonen Nekketsu et d’avoir brisé les verrous pour aider le manga et l’animation japonaise à s’imposer auprès d’une grande communauté en France, je ne pense pas que Naruto fasse pour autant l’unanimité. Là ou One Piece, bien qu’il ait eu des baisses de régimes, a continuellement réussit à réunir ses fans malgré les commentaires parfois très disgracieux des nostalgiques sortant l’argument éculé du « c’était mieux avant ».

    Cela dit, il faut d’abord voir sur quoi Naruto s’est construit avant de parler de pourquoi c’est devenu un cas à problème par la suite. Donc, question logique : de quoi ça parle Naruto ? Plus exactement, c’est quoi, Naruto ?

    Nous suivons les déboires scolaires du jeune apprentie Naruto Uzumaki, un enfant de 13 du village ninja de Konoha : turbulent, adepte de ramen et des 400 coups et qui fait souvent l’objet de remontrance par son professeur, Iruka Umino. Un soir, Izuki, un autre ninja du village de Konoha lui propose de voler un parchemin afin d’apprendre une technique lui permettant de passer au rang supérieur des apprenties ninja, mais il s’avère qu’il s’agit d’un complot orchestré par ce Izuki afin qu’il puisse gagner son indépendance avec les techniques interdites prohibé. Pas de chance pour lui, Naruto parviendra à maîtriser la technique contenue dans ce parchemin (qui est le multiclonage) et à rabattre le caquet d’Izuki pour de bon, et par être validé comme apprentie ninja officielle sous le regard bienveillant de son professeur Iruka. A partir de là, Naruto suivra sa formation aux côtés de Sakura Haruno, Sasuke Uchiwa le dernier descendant d’une célèbre lignée de ninja, et du professeur Kakashi Hatake. Et le parcours pour obtenir le titre d’Hokage, le plus grand ninja de Konoha, sera long, très long (voire un peu trop mais on en reparlera dans un autre article).

    Quand on se penche sur les Shonen Nekketsu de la période des années 90/début des années 2000, il y a une formule de base qui se répète pour beaucoup d’entre eux : un héros au grand cœur mais bêbête, un mentor dont la présence au long du récit sera variable, une source de pouvoir commune qui prend diverses formes (fruit du démon, Alter, énergie occulte, magie, etc) avec un échelle de pouvoir que chaque auteur/dessinateur gèrent selon ses besoins, et parfois un trio central qui sert de valeur étalon pour les premiers arcs avant d’évoluer. Naruto n’échappe pas à cette règle, toute la question est de voir comment Masashi Kishimoto gèrera ses bases par la suite.

    Et le premier tome est un très bon annonciateur de ce qui nous attend sur la partie enfant de Naruto : d’un côté pour ce qui fonctionne à merveille, Naruto Uzumaki répond aux critères de l’époque mais a une base émotionnelle très forte démontrée avec solidité afin de donner de la force à son combat pour accéder au rang de Hokage, le plus grand des ninjas de Konoha, afin d’être reconnu par les habitants qui éprouvent un mépris profond à cause de son statut de réceptacle du démon renard à neuf queue, Kyubi.

    Et Non, je ne citerais pas l’ermite moderne dans ce blog.

    Cela dit Naruto ne marque pas toujours des points car, même en prenant en compte les standards de l’époque pour un Shonen Nekketsu, la bêtise de Naruto Uzumaki me paraît parfois trop poussé à partir d’un moment et ça finit par jouer en sa défaveur : quand il se la pète devant Kakashi pour devenir Hokage lors des premiers tomes, je veux bien, mais quand il mécomprend à ce point là le fonctionnement du Chakra quand il apprend la technique du Rasengan auprès de Jiraya, ça me paraît plus poussive et excessive qu’autre chose.

    Mais à son crédit, il a en lui la plus belle qualité d’un héros de Shonen Nekketsu au même titre que Luffy de One Piece et Ichigo dans Bleach : celle d’être une figure inspirante aussi bien pour les rôles secondaires (très nombreux en ce début de manga) et surtout de porter à merveille les thématiques mêmes du manga. La principale étant l’opposition aux destins écris à l’avance, à travers la persévérance et le travail sur soi-même au prix d’efforts non négligeables et qui paieront face à ceux qui pensent que tout est écrit dans le marbre et que la fatalité ne peut être renversé.

    D’autant que les personnages relais sont nombreux, mais le potentiel est présent pour beaucoup d’entre eux (quant à savoir ce que Kishimoto en fera sur 72 tomes, c’est une histoire que je garde pour la partie 2 de cette analyse sur Naruto) : de Shikamaru Nara à Gaara (personnage le plus intéressant de ces 27 premiers tomes soit dit en passant) en passant par l’inspirée Hinata de la fratrie Hyuga et le bâtard revanchard Neji ou encore l’un des personnages les plus appréciés par les fans de la première heure, le fameux Rock Lee. Difficile à prendre au premier degré avec son apparence aux abords très bouffonesque, mais dont l’acharnement à maîtriser un style de combat précis pour devenir un ninja accomplit et dont le travail se ressent et se voit chaque fois qu’il a été mis en avant se ressentait pleinement… avant qu’il ne soit inexplicablement mis au placard pour la suite (là encore, c’est une autre histoire).

    Cela dit y’a 1 tête dans le lot qui est un cas à problème (bon 2 plutôt mais la seconde nous foutra vite la paix)

    Du côté des ninja adulte, on a également des forts potentiels à exploiter aussi bien du côté de Konoha que du côté des antagonistes : dés le premier arc, celle de Zabuza, Kishimoto parvient à montrer tout le propos sur la dureté du monde Ninja dans lequel ce monde évolue, avec la psychologie développée par les uns comme par les autres (la lutte intérieur et morale de Naruto qui commence à inspirer un enfant désespéré après la mort de son père, la relation Zabuza/Haku à travers laquelle la part d’humanité de Zabuza se révèlera après un dernier échange avec Naruto, l’entraînement et ses fruits qui se ressentent pour l’équipe 7 de Konoha) et surtout sa conclusion tendre/amer qui en découle. De ce que j’ai lu jusque-là, on est ici dans ce que Naruto parvient à faire de mieux en maîtrisant son propos principal et l’essentiel malgré des tâches qui subsistent ici et là (Sakura la chialeuse… encore une fois on va y venir).

    En plus de Zabuza, les figures de Konoha ne manquent pas entre le stoïque et bienveillant Kakashi Hatake, le fragile mais loyal Iruka qui se sera retrouvé en Naruto malgré l’accident de Kyubi il y a 13 ans, l’ermite pervers au crapaud Jiraya l’un des 3 ninjas légendaire de Konoha qui entretiendra par la suite une relation quasi fraternelle avec Naruto, ou encore Tsunade la légendaire perdante (un des rares personnages féminins à peu près réussie). En revanche, le cas Sarutobi Hiruzen le troisième Hokage est beaucoup plus problématique puisque j’ai remarqué qu’il était souvent taxé, par les fans (dont certains streamers et influenceurs sur Twitch), d’hypocrite en raison de son laxisme vis-à-vis de la situation de Naruto au cours de ses 13 premières années puisqu’il n’a jamais clairement agit en la faveur de ce dernier. Ce qui rend son attachement au village de Konoha et à la fameuse « grande famille » qu’il considère plus que discutable. Ça plus le fait que son combat anti-climax contre Orochimaru ne joue pas non plus à son avantage.

    Et du côté des antagonistes, on a beau se limiter à un nombre finalement limité de figure mémorable, le fait est qu’on s’en souvient : Itachi Uchiwa, premier ninja à vraiment mettre à mal Kakashi en plein combat et membre d’une organisation ninja criminelle sur laquelle je reviendrais bientôt, et surtout Orochimaru, un autre ninja légendaire du village, obsédé par l’étude des techniques ninjas et la connaissance mais s’est vu être extrêmement refréné à cause de la nature de ses expériences à tel point qu’il prend Konoha pour cible avec pour but de l’anéantir. Et quoiqu’on en dise, ses combats et sa force restent en mémoire, de même que ses techniques et son obsession de l’immortalité au profit de ses recherches.

    Itachi, Orochimaru, Zabuza, Haku : on vous oublie pas, toujours dans nos mémoires !

    Mais de l’autre, Naruto comporte aussi les défauts d’un Shonen Nekketsu classique de l’époque et également 2 de ses plus gros fardeaux en matière de personnages. Et si il y en a bien un qui a sérieusement chauffé les esprits et fait grimacer bien des lecteurs : c’est Sakura Haruno et je vais pas aller contre le mouvement tant elle était juste insupportable pendant ces 27 tomes, uniquement bonne à faire les yeux doux à Sasuke, rabaissant Naruto de manière absolument détestable au début en plus d’être autocentré sur ses intérêts, et surtout douée pour chialer comme une gamine à qui on pique sa glace alors qu’elle est censée être une apprentie ninja en apprentissage et faire sa part… sauf que sa part, même quand Naruto et Sasuke sont blessés dans la forêt de la mort elle le fera pas. Elle n’est même pas foutue de les couvrir, ce sont les autres équipes ninja de Konoha qui doivent intervenir (dont Rock Lee et la rivale à deux sous de Sakura, Ino).

    Rien qu’avec cette partie, elle est tellement devenue un sujet de moquerie qu’à chaque fois qu’un animé ou un manga reprend la structure de base de Naruto, on fait le parallèle immédiatement au mieux pour la blague, au pire pour crier à la redite sans lui donner pleinement sa chance. Ça a été un peu le cas avec Jujutsu Kaisen de Gege Akutami, sauf que Nobara au moins ce n’est pas une chialeuse de première, elle s’est rendue utile en combat et moralement, elle a du caractère et elle se démène même face à un adversaire clairement supérieur comme Mahito. Alors que Sakura n’est initialement définie que par son amourette débile et non réciproque avec Sasuke alors que ce dernier la traite comme un déchet sentimentalement.

    Cela dit si Sakura est le dindon de la farce dans cette première partie de Naruto, le fameux Sasuke Uchiwa n’est pas loin d’atteindre un même stade de tête à claque universel tant il se révèle vraiment pète-couille au final et il faut qu’on en parle parce que ce qui a commencé avec lui : c’est un véritable problème.

    Rien ne me fait plus ricaner de moquerie que ce regard de « Dark Sasuke » alors que rien ne justifie sa colère contre Naruto : sans déconner p’tit con, pète un coup et passe à autre chose !

    Le plus contradictoire c’est que Sasuke, contrairement à cette pimbêche de Sakura, a un background loin d’être déconnant et suffisamment bien construit : dernier vivant de la fameuse lignée des Uchiwa, un clan d’élite et respecté au sein du village cachée de Konoha, malheureusement tous exterminé en l’espace d’une nuit à l’exception de Sasuke qui a vu le coupable qui n’est, nulle autre, que son frère ainé, Itachi Uchiwa (un grand perso lui en revanche) pour qui il avait auparavant tout le respect du monde. Et l’éveil de ses pouvoirs comme le Sharingan et sa maîtrise de l’élément du feu par ses techniques ninjas, sans oublier la marque maudite d’Orochimaru reçu durant la deuxième épreuve de l’examen du passage au rand de ninja moyen sont visuellement stylé et jusque-là, ouais, il a une réelle présence formellement parlant.

    Non tout le problème réside dans son caractère bipolaire qui finira par le rendre, juste, invivable au bout de 27 tomes. Tantôt il se donne des airs de victime au passé atroce pour justifier son côté taciturne, tantôt il se la pète et se donne des airs supérieurs face à Naruto ou aux autres combattants et en devient prétentieux voire récalcitrant. Mais ce sont surtout ses décisions et son immaturité vers les derniers tomes de cette partie enfant qui ont achevé de me faire détester Sasuke tant il est devenue l’incarnation d’un stéréotype de pop culture souvent moqué : le Dark Sasuke, notamment caractérisé par ce regard noir plein de colère et de rage intérieur qui vire le plus souvent au ridicule tant il n’y a pas de réel raison à cette colère (mec, Naruto ne t’a rien fait, il est pas responsable de ta déculotté face à Itachi et il a juste progressé de son côté, faut te calmer).

    Un avocat du diable pourrait potentiellement me dire qu’en raison de son jeune âge, les erreurs de jeunesse qu’il fait peuvent être justifié ici et là. De même que ses écarts d’attitude, que ça soit face à Naruto ou son professeur Kakashi Hatake… sauf que je ne suis pas totalement de cet avis : dans Naruto, le monde ninja dépeint avec ses villages, ses tensions diplomatiques et ses conspirations, ainsi que son passif (dont quelques chapitres narrant un épisode de la troisième guerre ninja avec Minato, Kakashi et Obito Uchiwa) montrent que le milieu des ninjas est tout sauf clément et peuvent même faire payer des erreurs de jeunesse au prix fort. Alors voir Sasuke se vendre aussi facilement à Orochimaru et la mettre profond à Konoha pour satisfaire sa vengeance personnelle, même avec la théorie de deux extrême se confrontant entre lui et Naruto… j’aurais probablement été bien plus clément si j’avais lu ça dans mon adolescence (mais j’avais déjà One Piece et Fullmetal Alchemist), mais adulte, ça ne passe juste pas… et encore, on aura l’occasion de reparler des problèmes liés à Sasuke parce que ce qui se passe en ce moment dans les derniers tomes que j’ai lu sur son cas, c’est grave.

    Cela dit, le combat des tomes 25 à 27 restent iconique dans l’histoire de Naruto.

    Pour en revenir à la dureté du monde ninja décrit, cela n’empêche pas Naruto de détenir également une forme d’innocence, voire de naïveté, qui lui donne un certain charme avec ses premières années et cette première partie : pour rappel on est dans la fin des années 90/début des années 2000, on n’a pas le même recul ni la même façon de penser son univers à ce moment-là. Et cela transparait aussi bien dans les dialogues qui, en toute honnêteté même pour du Shonen, ne vieillit pas toujours très bien et deviennent parfois très simpliste (surtout avec les personnages enfant il faut le dire ou les histoires de vengeance, le fameux « Tu n’as pas assez de haine en toi. » d’Itachi… bon, par rapport à des textes d’un Vinland Saga ou un Kingdom ou même The Promised Neverland, on repassera). Que dans l’état d’esprit de Naruto fidèle à lui-même pendant un long moment (avant qu’un cap ne soit franchi avec l’arc Pain pour le meilleur comme pour le pire… là encore on n’y est pas).

    En revanche, si il y a un point sur lequel Masashi Kishimoto se classe un cran au-dessus d’un auteur comme Oda Eiichiro, c’est dans sa mise en image lors des combats et dans la chorégraphie des mouvements par le dessin et surtout la construction de chaque planche. Si je ne suis pas pleinement fan non plus de sa direction artistique avec ses traits nettement plus simples, son côté plus « terre à terre » dans le design des personnages ou certains yeux sans pupilles, je reconnais pleinement qu’il a une identité graphique et de mise en case très remarqué et surtout fidèle à son univers, avec en prime une très bonne gestion de l’échelle des pouvoirs sur 27 tomes.

    Le chakra, source d’énergie des Ninjas qui prend deux formes (celle du corps et une forme spirituel, si je dis pas d’absurdité), étant ici à Naruto ce que le fruit du démon est à One Piece, les stands à Jojo’s Bizarre Adventure, les Alter à My Hero Academia ou encore l’énergie Occulte à Jujutsu Kaisen. La qualité principale étant sa diversité et tout ce que peut en faire Kishimoto : contrôle des insectes, des pupilles capables de copier les techniques ninjas, l’invocation d’animaux aux pouvoirs surnaturels, pouvoir de guérison exceptionnelle, contrôle du sable, capacité à manipuler les éléments naturels, les possibilités ne manquent pas et généralement ont de quoi rendre très enthousiaste en plus d’être aussi lisible que dynamique à suivre.

    Non vraiment, y’avait plein de trucs intéressant à voir durant cet arc Chûnin.

    Cela dit Kishimoto n’est pas toujours le plus subtil ni le plus délicat des conteurs et l’on peut déjà entrevoir pas mal de failles évidentes sur ces 27 tomes : l’un des arcs les plus faibles étant la recherche de Tsunade pour devenir la cinquième Hokage du village de Konoha. D’un côté pour ce qui est bon, Kishimoto continue de montrer la persévérance de Naruto à travers son entraînement pour maîtriser le Rasengan, une sphère d’énergie puissante que son père, Minato, avait lui-même conçu sans réussir entièrement sa conception.

    Mais de l’autre, il échoue à rendre crédible le dilemme de Tsunade entre : soigner Orochimaru pour qu’il soit en pleine possession de ses moyens et revoir les 2 êtres chers qu’elle a perdu par le passé ou bien renoncer à l’aider et devoir agir pour le compte de Konoha quitte à faire face à sa phobie (la peur du sang). Rien ne laisse imaginer un seul instant que Tsunade soit détachée à ce point-là de Konoha même si le poste d’Hokage ne l’intéresse pas et qu’elle considérait, à ce moment-là, ce rêve comme une belle connerie avant que Naruto ne la contredise et la face changer de point de vue par son engagement. Le souci c’est que Kishimoto répète trop souvent les flash-backs et faire faire tellement de surplace sur 2 tomes que ça n’en devient pas vraiment très passionnant et au final, on aboutit sans ressentir de grosse difficulté à une situation qui était attendue. C’est peut être pas du niveau de l’arc Davy Back Fight dans One Piece niveau superficialité, mais on n’en est pas loin.

    En revanche durant la grande course poursuite contre le quartet de ninja envoyé par Orochimaru pour ramener Sasuke dans son repère, là on est bien plus dans ce que le manga propose de mieux en exploitant intelligemment les combats de chaque apprenti ninja de Konoha contre les apprentis d’Orochimaru, en leur faisant prendre un peu plus conscience de ce qu’ils ont retiré de l’arc Chûnin (Neji Hyûga refusant de se soumettre au destin alors qu’il y a pas si longtemps il ne jurait que par ça, Chôji qui compte sur la confiance que lui a accordé Shikamaru pour se dépasser, le retour d’un Rock Lee en forme, etc…), en donnant du poids aux événements passé notamment avec le différent face au village du sable dont l’intervention sera en faveur de Konoha, et surtout en menant Naruto à un ultime mur infranchissable durant le premier vrai énorme face à face entre lui et Sasuke.

    Faut l’admettre, le face à face était intense !

    En dépit de ce que je pense de Sasuke, on sent une vraie confrontation psychologique et physique sur ces deux derniers tomes, avec une rupture inévitable et la forte sensation de voir une époque s’achever pour de bon, avec ce que la voie du ninja implique aussi bien pour Sasuke que pour Naruto et les expériences que chacun retire de son côté. Bon, le terrain, l’impact et l’évolution ne sont pas similaire à un One Piece qui a quand même attendu 60 tomes pour avoir une ellipse et préparer les pirates au chapeau de paille à entrer dans le Nouveau Monde, mais la fin d’une époque se sent bel et bien et elle laisse un fort sentiment nostalgique quand on repense à l’insouciance dans lequel le manga baignait jusque-là (même si la naïveté de ce genre de titre du Shonen à l’ancienne peut devenir casse pied pour la nouvelle génération).

    Et ça n’est pas plus mal parce que pour ce qui est de l’humour dans Naruto, c’était le plus souvent du touché-coulé en matière de proposition. Je ne suis pas blasé au point de dire non à des gags plus puéril (le coup de la technique « 1000 ans de souffrance », ça me fait bêtement sourire je l’admets et Jiraya m’aura bien fait sourire plus d’une fois également) mais Naruto peut tantôt faire sourire, tantôt être très chiant à la longue. Question de réceptivité dans l’ensemble j’ai envie de dire, après il me semble que Naruto n’est pas le manga Shonen le plus porté sur la comédie en comparaison d’un One Piece ou l’influence Tex Avery/Looney Tunes se ressent souvent, ou même de Karakuri Circus qui a une comédie très visuelle et ou Fujita joue beaucoup sur la simplicité graphique de ses dessins pour provoquer du rire. J’aurais aussi voulu ajouter un mot sur le souci des rôles féminins déjà présent et le sexisme parfois bêtement affiché par Kishimoto… mais ça, ce sera l’affaire de la partie 2 de ma critique.

    Quant à l’animé, je n’en parlerais pas spécialement ici car… eh eh, je ne l’ai pas vu : non sérieusement désolé si vous espériez que j’en touche quelques mots mais, vraiment je peux pas. Près de 200 épisodes puis 500 épisodes avec Naruto Shippuden pour une production continuent avec une animation inégale et bon marché, en comptant presque 100 épisodes fillers sur la première série et je ne sais combien sur Shippuden, vous allez pas bien ? Encore voir des extraits, des épisodes clés et écouter les musiques, aucun souci mais on ne me fera pas revoir le manga en version animé, surtout au vu de comment ça prend une sale tournure depuis le tome 49 (inclus). Faut pas déconner non plus !

    Pas la peine de faire la gueule Sakura : je ne regarderais pas !

    Bref, la partie Naruto enfant est pétrie d’imperfection, même si j’admets que j’aurais peut-être réagi plus indulgemment sur certains points (le personnage de Sasuke, les dialogues pas toujours fufute et parfois naïf avec excès) si j’avais découvert ces 27 tomes pendant mon adolescence au lieu de choisir la route de Grandline avec Luffy et compagnie. Mais dans les faits, elle assume pleinement son statut de Shonen Nekketsu classique et il a également les charmes des Shonen de son époque.

    Son rythme lent est généralement justifié, le fonctionnement de l’univers des Ninja avec ses examens et ses conflits sur le plan politique ou guerrier sont instructifs et forment une bonne introduction en plus de donner un potentiel bien réel à ses personnages en général, son influence et sa popularité trouvent leur sens même si la qualité ne suit pas à tout les tomes et son propos est très efficacement démontré à travers Naruto et les rôles relais qui l’entourent comme Rock Lee et Gaara. Et surtout : la première vision qu’on de la fameuse Akatsuki est annonciatrice de l’âge d’or du manga. Mais tout cela, on en reparlera plus en détail sur le deuxième tiers du manga.

    Prochaine étape, la lutte de Konoha contre la fameuse Akatsuki !

    Voilà, c’était la première partie de mon analyse sur le manga Naruto de Masashi Kishimoto. Si elle vous a plu et vous a donné envie de reparler de la partie jeunesse de Naruto, n’hésitez pas à en parler dans les commentaires, et à laisser un p’tit j’aime, niveau visibilité c’est toujours le bienvenu. Je ne sais pas quand sortira la deuxième partie de mon analyse sur Naruton, mais entre-temps je me réserverais peut être le droit de faire une critique cinéma, jeu vidéo ou manga afin de varier.

    Tout sera question d’inspiration et d’humeur, mais j’ai ma petite idée sur ce quoi je vais revenir peut être bientôt !

    Prenez soin de vous, restez fidèle à votre nindo : et à la prochaine !

  • « The First Slam Dunk » de Takehiko Inoue : comme si nous y étions !

    « The First Slam Dunk » de Takehiko Inoue : comme si nous y étions !

    Salut à tous, bienvenu dans le modeste antre du cinéphile armoricain et aujourd’hui, retour au monde de la Japanimation avec l’adaptation de ce qui est considéré comme l’un des titres les plus populaires dans la sphère des mangas de sport. S’il est moins reconnu dans l’hexagone, il a fédéré son public au pays du soleil levant, et son créateur a fini pas y revenir après tout ce temps pour en faire un film d’animation. Aujourd’hui, il est question de Takehiko Inoue et surtout de son adaptation animée de Slam Dunk !

    (suite…)
  • « Oppenheimer » de Christopher Nolan : l’éternel obsession d’un créateur !

    « Oppenheimer » de Christopher Nolan : l’éternel obsession d’un créateur !

    Bonjour à tous, soyez de nouveau les bienvenus dans l’antre du cinéphile armoricain, aujourd’hui on va aborder l’un des auteurs les plus populaires mais également l’un des plus souvent décriés dans la sphère cinéphile. Imposteur pour certains quand il est considéré comme un génie par d’autres, reconnu pour avoir donné un nouveau souffle au chevalier noir de Gotham et pour avoir contribué à la popularité des films dans l’espace à la décennie dernière, il est temps de parler de Christopher Nolan et de son dernier projet d’envergure : Oppenheimer !

    Christopher Jonathan James Nolan est un réalisateur qui a vu le jour à Londres en 1970 et qui s’est pris de passion pour le cinéma après avoir découvert Star Wars de Georges Lucas et compagnie. Nolan fera souvent appel aux membres de sa famille dans le cadre de ses projets une fois qu’il sera lancé dans le monde de l’industrie cinématographique : comme son frère cadet Jonathan Nolan qui sera crédité comme scénariste sur plusieurs de ses films (avant d’adapter Westworld pour HBO), ou son oncle à qui il donnera un rôle dans son tout premier film, The Following, mais également dans Batman Begins.

    Néanmoins ça sera avec Memento qu’il rencontrera un franc succès largement mérité, un film policier ou le héros (souffrant d’amnésie antérograde) doit reconstituer ses souvenirs à partir d’éléments d’enquêtes qu’il porte sur lui afin de se sortir d’un ensemble de problèmes dans lesquels il est plongé. Par la suite, il fondera la société de production SYNCOPY en 2001 afin de garder un contrôle artistique et créatif sur chacun de ses films. Ce qui fait concrètement de Nolan l’un des créatifs d’Hollywood pouvant encore réaliser des films à sa guise sans subir la pression des producteurs ou d’autres tiers puisqu’il a lui-même le monopole de ses productions en cumulant les casquettes de producteur et de scénariste sur ses créations.

    Et Christopher Nolan aura la reconnaissance du public et des critiques dés 2005 en relançant avec brio la franchise Batman au cinéma après que Joel Schumacher l’ait pratiquement enterré avec le nanardesque Batman et Robin (« Oh je te les empoignerais avec joie tes diamants ! »). En plus du très bon film Le Prestige réalisé entre 2 Batman, il atteindra également le statut de réalisateur phare et populaire à souhait avec 2 films : le cultissime The Dark Knight : le chevalier noir qui aura réussi l’exploit d’enterrer les autres Joker pour un temps (aussi bien Jack Nicholson que celui de Mark Hamill et par défaut de Pierre Hatet dans le dessin animé des années 90) grâce à la performance colossale d’un Heath Ledger qui signera son dernier rôle avant de rendre l’âme. Et l’ultra populaire Inception qui, néanmoins, lancera le sujet sur les réseaux sociaux quant à savoir si Nolan ne complexifie pas inutilement ses films pour se donner un style à base des surcouches scénaristiques et de dialogues vaseux et assommant.

    Je reconnais qu’il m’a fallu plusieurs visionnages, personnellement, avant de pleinement apprécier Inception.

    A l’heure actuelle, il est toujours l’un des noms les plus reconnus et vendeurs mais il fait également débat sur les réseaux entre les deux extrêmes en matière de public comme, malheureusement, beaucoup d’autres sujets liés à la pop culture à tel point que les avis plus réflexives ou raisonnés ont tendance à se noyer dans la masse d’avis à la va-vite, creux et souvent fermé à la tolérance. Cela dit on peut quand même entrevoir ces retours plus posés du côté de certaines personnalités du net liés à la pop-culture : comme François Theurel alias le Fossoyeur de film qui apprécie énormément Nolan et le défend sans pour autant fermer les yeux sur ce qui lui fait défaut (il a reconnu plus d’une fois les qualités de The Dark Knight Rises sans pour autant faire l’impasse sur ses problèmes d’écriture et ses incohérences folles).

    Mais on a également des détracteurs parmi ces personnalités du net comme Monsieur Bobine qui l’a ouvertement qualifié de tâcheron au même titre que Zack Snyder et Denis Villeneuve dans l’un de ses podcasts (dans le cas présent c’est une opinion très personnelle de sa part que je ne partage absolument pas… encore que Snyder, dernièrement…). En principe, quand on parle de Nolan, on pense généralement à des dialogues très fournis et souvent très porté sur l’obsession avec parfois des débordements de la part de tel ou tel protagoniste, un travail minutieux au montage avec une attention particulière pour jouer avec la vision des personnages sur les événements, et également une volonté d’expérimenter et de repousser dans certains cas les limites de ce qui est possible comme Nolan l’a si brillamment démontré avec Inception ou même, dernièrement, avec Tenet et certaines scènes « rembobinés » totalement hallucinant.

    En ce qui me concerne, je ne suis pas aveugle quant aux failles qui compose son style narratif et ses films (notamment son côté verbeux qui peut rendre ses films très froids et clinique comme l’inégal Tenet sorti en 2020). Mais je suis bien plus admiratif et ouvert à ce qu’il propose et à ce qu’il réussit à construire à chacune de ses réalisations en donnant toujours de l’épaisseur à son récit et à ses protagonistes, en lorgnant toujours à la limite du digeste dans le traitement de ses thématiques bien qu’il ait, selon moi, prouvé plus d’une fois qu’il était capable de faire du « Show, don’t tell » malgré la caricature que certains font du cinéma de Nolan. Interstellar et Batman Begins l’ont prouvé, et ce sans parler de son fameux Dunkerque sorti en 2017.

    Les larmes de Cooper dans Interstellar joué par un incroyable Matthew McConaughey : ça me détruit à chaque fois.

    La biographie cinématographique de Robert Oppenheimer, elle, remonte à novembre 2021 au moins puisqu’en dehors de l’annonce du film cette même année, le cinéaste londonien était déjà en plein repérage à Berkeley, auprès de l’Université de Californie. Sans compter qu’un chef opérateur employé sur ce projet était déjà en pleine séance de photographie dans le désert du Nouveau-Mexique là ou les décors du film avaient entamé leur construction. Notez aussi que Nolan ainsi que son chef opérateur, Hoyte Van Hoytema, seront également aperçu au campus de l’UCLA et que le rôle-titre sera tenu par nulle autre que l’un des partenaires de longue date du cinéaste : Cillian Murphy, reconnu aussi bien au cinéma que sur le petit écran avec son rôle phare de Thomas Shelby dans la série anglaise, Peaky Blinders.

    Entre ça, la présence de Ludwig Goransson, Matt Damon également convoqué à nouveau après avoir joué dans Interstellar il y a près de 9 ans et un partenariat de financement et de distribution avec Universal Pictures (Nolan étant très mécontent de la sortie simultanée de son Tenet au cinéma et sur la plateforme streaming HBO Max en 2020, refusant dés lors de s’associer à nouveau avec la Warner) ainsi qu’un sujet obsessionnel, aucun doute : on est bien plongé dans un énorme projet à l’ambition folle signé Christopher Nolan. Avec autant de chance d’avoir un nouvel incontournable chez lui qu’un film inégal et balourd malgré son point de départ en béton (Tenet a beau avoir ses bons moments, pour moi c’était une régression par rapport à ce que j’avais vu avec Dunkerque en 2017).

    D’autant qu’en cette année 2023 si le contexte hollywoodien à l’heure actuelle est alarmant et mérite de la réactivité et de l’attention, on a quand même eu notre lot de petits bijoux cinématographique aussi bien chez eux qu’en France ou sur l’archipel nippon : Babylon, The Fabelmans, Spider-Man Across the Spider-Verse, Je verrais toujours vos visages et Suzume, c’est déjà un très bon constat. Est-ce qu’Oppenheimer viendra se joindre à la table des plus grands à son tour ? Et bien voilà ce qu’il en est selon moi.

    Oppenheimer raconte 3 épisodes de la vie de Robert Oppenheimer, un scientifique et physicien américain de génie : le principal étant celui ou le physicien a pris part au projet Manhattan dont l’objectif était, ni plus ni moins, que de produire la toute première bombe atomique de l’histoire et permettre aux USA d’obtenir l’arme de dissuasion parfaite pour mettre fin à la Seconde Guerre Mondiale. Et comme on peut s’en douter, ça ne va pas se faire sans soulever tout un tas de questions autour de l’existence de cette Bombe A, et la personnalité d’Oppenheimer ainsi que ses différentes prises de positions politique vont également peser dans la balance, surtout après la conception et l’usage de la bombe A.

    Dernièrement, entre un Interstellar et un Tenet, Christopher Nolan se montre de plus en plus préoccupé et songeur sur l’avenir du genre humain : entre le désastre écologique frappant une Terre en train de mourir dans son film spatial de 2014 et la crainte d’une nouvelle arme d’un nouveau genre dans Tenet avec ce concept de temps rembobiné, l’auteur de la trilogie Batman se montre de plus en plus engagé et impliqué dans les changements que connait notre monde en tirant sur la sonnette d’alarme. Tout en restant fidèle à ses qualités habituelles en proposant toujours une expérience à part de film en film, même avec des résultats plus inégaux tel que Tenet.

    L’optique est identique avec Oppenheimer ou, pour la première fois, Christopher Nolan se tente à l’exercice du biopic. Biopic qui est un genre très codifié et même académique le plus souvent, en témoigne les films sélectionnés souvent aux cérémonies les plus populaires ces dernières années (et qui ne sont pas toujours les plus dignes d’intérêt). Bonne nouvelle, ça n’est pas le cas avec Nolan, mauvaise nouvelle, Oppenheimer est l’un de ces films très compliqués à étudier à chaud tant il déborde de matière : pas tout à fait de la même manière qu’un Spiderman Across the Spider-Verse, cela dit comme le film Spiderman de cette année l’expérience cinéma est vivement recommandé.

    N’oubliez pas vos lunettes 3D les gens !

    Pourtant, je vais être transparent avec vous, la première heure m’est apparu comme l’une des plus chaotiques et maladroites de la carrière de Christopher Nolan : le cinéaste britannique a probablement voulu condenser autant que possibles les rencontres, les connaissances et les expériences de Robert Oppenheimer dans le domaine de la physique quantique et sur son apport dans le domaine sur le sol américain après avoir voyagé en Europe de la fin des années 20 jusqu’au milieu des années 30. En plus d’aborder également les prises de positions politiques de cette personnalité (il n’est pas communiste mais reconnait et valorise certaines idées du communisme et côtoie même des communistes, et ça sera un détail primordial à relever qui l’accompagnera toute sa vie et sur tout le film).

    Sauf que Nolan jongle (trop) régulièrement entre scènes courtes (les rencontres d’Oppenheimer, le retour aux USA, les rencontres lors de fêtes privées, la relation passionnelle et brève avec Jean Tatlock, le ménage compliqué avec sa femme, etc…), l’interrogatoire subie par Oppenheimer par le comité judiciaire spéciale montée contre lui, et le passage de Lewis Strauss en tribunal durant la période ou le maccarthysme s’impose sur le sol américain avec la chasse aux communistes et la guerre Froide qui pointe. Au mieux c’est à la limite du digeste, au pire on est tellement bombardé d’informations que ça en est assommant et ultra brouillon.

    Pour dire, j’ai tellement dû encaisser et imprimer pendant cette heure que je me suis retrouvé à somnoler et lutter contre une somnolence passagère, ce qui ne m’arrive pourtant jamais avec Nolan au cinéma (pas même avec Inception que j’ai dû revoir plusieurs fois avant de pleinement l’apprécier). On en revient à l’éternelle lacune de Christopher Nolan à balancer de l’information et de long discours explicatifs mais avec une difficulté de dosage qui peut légitimement irriter les moins patients. Tenet battait un record en matière de lourdeur, et bien malheureusement Oppenheimer en souffre aussi (ce qui est assez frustrant quand on sait qu’avec Dunkerque, Nolan avait réussi son pari haut la main de miser sur le visuelle et l’esthétique pour prouver ses talents de narrateur). Et le montage dirigé par Jennifer Lame n’est pas toujours des plus fluides de ce côté-là non plus.

    « Oh là là là là, ma pauvre tête, j’comprends plus rien. »

    A partir de la deuxième heure, lorsque Christopher Nolan se focalise sur les avancées dans le domaine de la physique quantique, les recherches à venir du futur père de la bombe A et surtout son rapport compliqué sur le plan politique, le biopic trouve un rythme de croisière plus équilibré, moins étouffant et commence à pleinement rentrer dans le cœur même des thématiques que va aborder Oppenheimer et ce fameux « Projet Manhattan ». Lentement mais sûrement, cette course à la bombe va petit à petit dévoiler les mauvais spectres des USA de l’époque (la chasse au communisme, l’espionnage, la course à l’armement, la légitimité d’Oppenheimer comme chef de projet), mais va lentement mais sûrement mener Oppenheimer et ses collaborateurs (tous des physiciens et scientifiques ayant réellement existé) à se questionner sur l’importance de cette arme et surtout les répercussions à l’échelle mondiale qu’elle aura.

    Les allers-retours entre les interrogatoires du comité et l’évolution des recherches dans le Nouveau-Mexique sont beaucoup moins maladroits, le travail du chef opérateur hollandais Hoyte Van Hoytema se voit et se ressent avec un travail de mise en lumière remarquable et surtout un aspect expérimental sur les visions de neutrons et protons du physicien qui flattent les yeux, l’ombre de la chasse aux sorcières appelé le Maccarthysme commence à pointer son ombre de plus en plus (imposant désormais au physicien de couper les ponts avec son premier amour, pour aboutir sur une conclusion tragique inéluctable) et les scènes d’interrogatoires se révèlent plus pertinent et moins intrusif.

    Nolan se montre même avenant avec son cadrage lors des interrogatoires devant le comité. Surtout avec un plan qui revient souvent : celui qui met Oppenheimer ou un autre interrogé avec un ou une spectatrice derrière dans l’ombre, jugeant l’attitude de celui ou celle qui s’exprime : mine de rien, ce plan en dira long sur le rapport entre Kitty et Robert Oppenheimer et leur point de vue sur la situation. Sans oublier qu’il a fait le choix de filmer tout cela avec des caméra IMAX, souvent à courte focale et en gros plan pour faire ressortir le jeu de ses acteurs.

    Et Emily Blunt a une scène d’interrogatoire assez jubilatoire, soit dit en passant.

    Un pari risqué en termes de choix technique mais réussi puisque, comme prévu, ce biopic ne rentre pas dans le conventionnel comme c’est trop souvent le cas ces derniers temps et réussit à développer un très profond sentiment d’inconfort et de crainte par la suite. Cillian Murphy, alias l’épouvantail dans Batman Begins et Thomas Shelby dans la série Peaky Blinders, surprend en ne cherchant pas forcément à imiter le vrai personnage ayant existé et en laissant davantage les émotions et les expressions prendre plus naturellement forme à l’écran. Sa performance est plus authentique et plus sincère, et son apparence d’homme ténébreux lui donne une carrure monstrueuse que je redécouvre d’ailleurs avec la série britannique Peaky Blinders en ce moment.

    La multiplication de stars a beau déborder, personne n’est dévoré ou ombré par sa propre présence ou son propre nom : on s’amusera davantage à reconnaître avec plus ou moins de perspicacité tel acteur sur un rôle ayant existé, mais en mode caméléon et en apportant une petite contribution aux propos abordés par ce biopic. Dane Dehaan, Josh Hartnett, Casey Affleck, Kenneth Branagh, Jason Clarke, Rami Malek, même Matt Damon et Robert Downey Jr. qui campent les rôles principaux sont méconnaissables sans jamais être délaissé (à tel point que je les aurais peut-être pas reconnu sans leurs voix françaises respectives qui sont Damien Boisseau et Bernard Gabay).

    Des physiciens et théoriciens liés de près en principe au monde de la physique quantique, les avocats et juges américains ayant monté le comité pour discréditer Oppenheimer après la fin de la guerre lors du plein essor du Maccarthysme, en passant également par les connaissances, pratiquement personne n’est laissé au hasard. Et s’il y en a bien un qui tire son épingle du jeu en dehors de Cillian Murphy, c’est Robert Downey Jr. qui revient de très loin après une traversée du désert suite à son chant du cygne en Iron Man dans Avengers Endgames puisqu’il incarne celui qui est le plus impliqué dans la destitution et l’humiliation qu’il s’emploie à infliger à Oppenheimer pour l’écarter des recherches et le mettre sur liste noire, surtout dans le troisième acte.

    Non moi non plus je ne l’ai pas reconnu ce vieux Robert Downey Jr.

    Oppenheimer, c’est aussi la seconde collaboration avec Ludwig Göransson, le compositeur suédois avait déjà initié son premier passage avec Tenet mais en reprenant hélas les mauvaises habitudes d’Hans Zimmer avec une musique accablante et excessivement bruyante en plus de manquer de finesse. Celle d’Oppenheimer n’entrera pas non plus dans les mémoires, mais elle est déjà plus supportable qu’avec Tenet. Néanmoins ça reste assez vexant quand on sait de quoi il est capable sur les séries comme The Mandalorian ou sur Le Livre de Boba Fett, ou sur Black Panther Wakanda Forever.

    En revanche, Oppenheimer est de ce films ou il y a heureusement, toujours, un moment où je me dis pleinement « ça y’est, ce film montre ce qu’il a à nous proposer et me fait m’interroger ». Ce moment, c’est une information simple mais concrète ou on nous dit : les Allemands ont capitulé, et dés lors Oppenheimer commence à s’interroger sur l’intérêt de terminer ce qu’il a commencé, l’enjeu n’est plus le même. Et la part de conflit encore actif au Japon mènera ces 2 ans de recherches au bout à la scène renversante et ultra graphique du test de la fameuse bombe A. Parce que l’objectif change du tout au tout : ça n’est plus une course aux armes nucléaires pour les physiciens, le but est maintenant de terminer cette arme afin d’atteindre l’objectif même de la fin de cette guerre et de toutes les guerres potentielles.

    Ce qui en vient par ailleurs à grandement justifier l’omniprésence des dialogues et des échanges de la part de tous les protagonistes de ce projet. La mise en garde du pionnier de la mécanique quantique Niels Bohr auprès d’Oppenheimer quant à la préparation de l’Homme face à l’arrivée d’une telle arme, la légitimité accordée à Oppenheimer par le lieutenant-Général Leslie Groves quand seules les capacités du physicien étaient prises en compte, la course à la recherche face aux allemands rappelé un certain nombre de fois, tout cela, ça va prendre une toute autre mesure à partir de ce moment là et aussi de la décision d’attaquer le Japon afin de mettre fin pour de bons aux hostilités… mais à quel prix, et surtout avec quelle degré de responsabilité au final ?

    Qu’il le veuille ou pas, sa création le hantera toute sa vie.

    Par la suite, le plus beau pic du film est atteint en toute fin de second acte lors de l’ultime test de la bombe avec les risques impliqués (même minime), le fait qu’on ait une des rares séquences ou Nolan et Hoytema peuvent totalement se focaliser sur l’esthétique et le visuel plutôt que la parlote, et surtout les réactions s’ensuivaient qui nous laisse dans un profond sentiment de dérangement : quand on voit les physiciens se réjouir, ne réalisant pas encore la gravité de ce qu’ils viennent de créer, on repense inévitablement à ce qui va se passer et aussi à la menace nucléaire sous le regard de Poutine à l’heure actuelle.

    Quand on voit les gens du centre de recherche se réjouir durant le discours de Robert Oppenheimer, ce dernier prend pleinement conscience que même s’il n’est pas celui qui balance la bombe, il est celui qui lui a donné vie et aura à jamais le surnom de « père de la bombe atomique » étiqueté sur son visage et ça ne lui échappera pas (d’où la question : qui est vraiment responsable des victimes à Nagasaki et à Hiroshima ? Le lanceur, le créateur, l’état ?). Et ce malaise, il prendra aussi forme auprès de quelques physiciens conscient de l’entreprise à laquelle ils ont participé (les vomissements de l’un, les larmes d’un duo de physiciens). Ainsi qu’avec l’entretien du président Truman, ou les états d’âme du physicien transparent dans le jeu en toute transparence d’un Cillian Murphy, encore une fois, dans une de ses plus belles performances.

    Et surtout, même si à première vue la dernière heure peut paraître déconnecté et très détaché du reste, elle reste dans la logique du biopic en abordant l’après création de la bombe avec cette approche intimiste autour de Robert Oppenheimer et les conséquences de ses états d’âme, et surtout ses relations passées qui le desserviront pour de bon. Ce qui amène justement à l’audition de sécurité d’avril 1954, dont il fait partie des principaux orchestrateurs, afin de destituer le physicien de tout droit sur le développement nucléaire aux USA.

    N’oubliez jamais que la beauté peut être source de destruction, elle aussi !

    La dernière heure est intense et continue d’accentuer ce malaise de plus en plus avec cette transition entre la seconde Guerre Mondiale et l’époque de la chasse aux sorcières et de la Guerre Froide qui s’imposent inévitablement. A laquelle on juge Oppenheimer non pas pour être un communiste ou un espion malgré les accusations et les soupçons lourds qui planent sur lui, mais pour ses relations et surtout à cause de sa prise de position consciencieuse vis-à-vis de sa création qui lui échappe de plus en plus au profil de personnes opportunistes ayant des intérêts d’ordre militaire sur la question.

    Christopher Nolan lie et fusionne avec soin et minutie l’intimiste et l’infiniment grand avec cette enchaînement d’interrogatoires ou on passe aussi bien par des moments jubilatoires que par des confrontations d’opinions qui mettent à mal la situation d’un Oppenheimer particulièrement perturbé et même persécuté, osons le dire, parce qu’il essai d’agir avec conscience et a compris bien trop tard qu’avec la bombe atomique : peut-être a-t-il d’ors et déjà crée la fameuse réaction en chaîne qui condamnera tôt ou tard l’Humanité. Celle qu’on ne pourra pas contrôler ni arrêter et qui indiquera non pas la limite à ne pas franchir, mais l’instant où nous avons été trop loin dans notre soif de recherche, de découverte et de contrôle sur quelque chose qu’on ne maîtrise pas.

    Oppenheimer est indéniablement un film à découvrir au cinéma. Aussi bien pour l’intensité de son sujet liant l’intime à l’Histoire avec un grand H que pour son casting de fou, que pour les nombreuses interrogations soulevés et l’engagement dont fait preuve Christopher Nolan depuis quelques temps. Au premier visionnage, il est très difficile d’imprimer totalement l’ensemble des informations qui nous ont été partagés, il n’est pas exclu que je retourne le voir au cinéma prochainement. Mais en tant que tel, je pense pouvoir dire sans paraître prétentieux ou hors-sujet que ce film a droit à une place parmi les titres cinématographique de l’année 2023 : aux côtés de Babylon de Damien Chazelle, de Spiderman Across the Spider-Verse du studio Sony Pictures Animation, et de The Fabelmans de Steven Spielberg. Et il va de soi que je conseille l’expérience au cinéma car malgré ses maladresses et son chaos apparent en matière de découpage, il en reste pas moins un film majeur pour un auteur qui a le mérite de prendre continuellement la meilleure direction sur chaque projet qu’il entreprend. Et pour ça, moi je dis respect.

    Les génies se sentent bien seuls, une fois encore.

    Voilà, c’était mon article dédié à Oppenheimer de Christopher Nolan. J’espère que la lecture vous aura été agréable, n’hésitez surtout pas à donner vos impressions en commentaire et à laisser un petit « j’aime » si vous avez apprécié la lecture. Je vous donne rendez vous très bientôt pour… ben vous savez quoi, dans la semaine puisqu’en plus du dernier né de Nolan et de l’improbable Barbie de Greta Gerwig, il y a un autre événement que les otakus et fans de basket et de manga ne devraient pas louper cette semaine. Et sur lequel je reviendrais peut être après ma séance, étant donné que j’ai déjà brièvement fait l’éloge du manga dont est tiré le film qui sortira en France en AVP le 20 juillet de ce mois.

    Oh oui, ça y’a de forte chance que j’en reparle.

    D’ici là prenez soin de vous, culturez vous : et à très vite !

  • One Piece : top 9 de mes membres préférés de l’Equipage du pirate au Chapeau de paille !

    One Piece : top 9 de mes membres préférés de l’Equipage du pirate au Chapeau de paille !

    « Fortune, gloire et pouvoir : cet homme avait amassé toutes les richesses du monde. Son nom, Gold Roger, Roi des Pirates. Ses dernières paroles incitèrent les hommes de toute la planète à s’aventurer en mer :

    « Mon trésor ! Je vous le laisse si vous le voulez : trouvez-le ! Je l’ai laissé quelque part en ce monde. »

    Tous se lancèrent sur la route de Grand Line, dans l’espoir de mettre la main sur ce fameux trésor. Le monde entier connu alors une grande vague de piraterie. »

    Bienvenu dans l’antre du cinéphile armoricain public du net : One Piece ! C’est sans aucun doute l’un des mangas les plus reconnus et populaires sur Terre, le grand porte étendard du Shonen Nekketsu, et qui ne remonte pourtant pas à hier puisqu’il a démarré sa publication en juillet 1997, soit plus de 25 ans. Jusqu’à preuve du contraire, c’est aussi le seul manga du fameux « big three » (composé également de Naruto et Bleach) qui fédère à ce point là les adeptes d’animés et de BD japonaises. En plus d’être l’un des univers les plus épais et délicieusement foutraque de la sphère manga.

    Et vous aurez sûrement compris à travers mes choix de mots que je ne suis pas du tout étranger à cet univers et à son histoire. S’il n’est pas le premier manga que j’ai découvert, ça reste l’un des premiers auxquels je me suis profondément attaché au fil des tomes et des épisodes. La diffusion sur Virgin 17 de l’arc Alabasta m’a rapidement intrigué à une époque très compliqué, et m’a personnellement propulsé dans la sphère des mangas Shonens à ce moment-là tant l’imagination de son auteur, Oda Eiichiro, a su se renouveler et s’imposer malgré quelques baisses de régimes et un univers aussi bordélique qu’il est exceptionnel et gigantesque.

    L’histoire étant celle de Monkey D. Luffy, un jeune pirate ayant acquis le pouvoir d’étirer son corps comme du caoutchouc et lui aussi inspiré par l’aura dégagé par le fameux pirate légendaire, Gold Roger. Et qui partira avec l’intention de gagner le fameux titre de Roi des Pirates qui requiert un sens différent selon les personnages, pour Luffy ce titre étant un symbole d’aventure et de liberté avant tout. Depuis, il a fait énormément de chemin, recrutant moult compagnons tous plus mémorables les uns que les autres, fait des rencontres en masse délivrant un nombre incalculable de personnages atypiques et inoubliables, et va aussi avoir droit à son adaptation live en cette année 2023… et ça, le premier trailer a beau être moins alarmant que je l’imaginais, je maintiens que ça ne marchera pas en live même si ça m’empêchera pas de regarder le première saison (un jugement honnête avant tout).

    Hmmmm, Monkey D. Luffy : nous vivons dans une société !

    Et commentaire négatif mis à part, voici quelques records qui témoignent de la popularité de One Piece : fin 2022 c’est plus de 517 millions de tirages à travers le monde, 106 tomes sortis au Japon depuis mars dernier, plus de 1050 épisodes diffusés en animé, plus d’une vingtaine d’opening, près de 31 arcs jusqu’à ce jour et une omniprésence folle durant les conventions chaque année en plus d’être le manga le plus vendu en France. L’œuvre a connu des ventres mous oui comme l’arc de l’île des Hommes-Poissons loin d’être très fins avec ses thématiques sur l’acceptation de la différence, la discrimination ou le suprématisme d’une race sur l’autre, ou l’arc Davy Back Fight qui sert plus de transition qu’autre chose.

    Mais des moments de bravoure et surtout un renouvellement thématique absolument incroyable pendant tout ce temps : d’Alabasta et ses conspirations avec une mafia pirate pour renverser un royaume jusqu’à l’arc miroir Dressrosa et la thématique de l’identité et de la manipulation, en passant par la vision nihiliste et radicale de la justice par les yeux de la marine avec le duo d’arc Water Seven/Enies Lobby, sans oublier la bataille de Marineford qui reste encore l’un des plus grands pics narratifs du manga tout genre confondu. A tel point que les idées de top ne manquent pas là non-plus.

    Puis surtout, c’est un équipage pirate auquel on n’a eu de cesse de s’attacher de plus en plus avec le temps : celle des pirates au chapeau de paille dont Luffy est le capitaine et qui ne compte pas moins de 9 membres au bout de 104 tomes parus chez nous (si on ne compte pas le Vogue Merry ou le Sunny car oui, dans One Piece, un bateau peut être considéré comme un membre d’équipage… et je suis pas ouvert au débat avec les cyniques). Et c’est justement d’eux qu’il va être question ici, et par eux que je vais pouvoir parler de One Piece plus en détail également.

    Est-ce qu’ils pas beau messieurs/dames ? ❤

    D’une navigatrice pingre capable d’anticiper n’importe quel phénomène météorologique à un musicien squelette ayant une obsession pour les petites culottes en passant par un renne humanoïde et une archéologue ayant un lourd passif, sans oublier le cuistot Don Juan et un épéiste de renom au sens de l’orientation inexistant, les pirates au chapeau de paille constituent l’un des équipages les plus hétéroclites de l’œuvre et un groupe de héros qui l’est tout autant. Mais ils ont tous quelque chose en commun : le poids de leur passé et surtout le désir de liberté grandement représenté par l’insouciance de Luffy.

    Cela dit, il y a inévitablement des gagneurs et des perdants dans un groupe et des jugements différent selon les gens. Et comme j’aime beaucoup parler pour dire quelque chose, je vous propose ici un top 9 de mes membres d’équipages préférés. Luffy étant le capitaine, il n’est pas comptabilisé (et pis de toute façon il aura une place de premiers choix dans un top des héros de manga/anime un de ces jours). Et pour ceux qui auraient l’esprit trop échauffé, n’oubliez jamais que tout top est subjectif : je ne prétends en rien détenir la vérité universelle, je suis un amoureux de la pop culture qui s’est construit à partir de cela et qui continue encore de se cultiver ainsi que ça soit par le cinéma, les mangas, les jeux vidéos ou encore les animés japonais.

    Je m’impose qu’une seule règle pour me mettre d’accord avec ceux qui liront ce top : pas question d’aborder la partie prépubliée en scan et qui n’ont pas encore été édité en manga chez nous (donc pas question de parler de l’arc Egghead qui fait tant d’émule sur les réseaux sociaux) et ça spoilera déjà énormément (donc si tu en es rendu qu’en cours de route et que tu n’as pas encore atteint l’arc du Pays des Wa je t’invite à retourner à ta lecture et à revenir le plus vite possible quand tu seras à jour : crois moi tu me remercieras). Enfin dites vous bien une chose, c’est que tout ces personnages ont une histoire forte à proposer et que les places ne se jouent pas forcément à grand-chose… mais genre, un poil de barbe, littéralement. Et, promis, je ne parlerais pas plus que ça de la version live pour le moment : qui sait, un miracle est vite arrivé. Sur ce, on est parti pour : le top 9 des pirates du chapeau de paille !

    Numéro 9 : Franky le Cyborg

    Voix japonaise : Kazuki Yao
    Voix françaises :
    Bruno Magne puis Martin Shinhayer
    Première apparition en manga et animé :
    Chapitre 329/épisode 233

    La marche se termine avec le charpentier en chef de l’équipage, et aussi l’un des plus excentrique du groupe : Franky le cyborg, septième membre à rejoindre les pirates au chapeau de paille à l’issue de l’arc Ennies Lobby. Orphelin à l’origine et originaire de South Blue, Franky a été recueilli par Tom et apprendra le métier de charpentier aux côtés d’Iceberg, futur chef des chantiers de constructions de la cité de Water Seven. Tom leur enseignera aussi bien l’amour de leur création et à assumer ce qu’ils ont créé qu’il les mettra en garde contre la fameuse arme antique : Pluton, y compris face à une certaine Nico Robin considérée à ce moment-là comme l’unique personne au monde capable de ressusciter cette arme.

    Mais Franky est aussi une grande gueule cassée. En effet, son maître, Tom, est accusé et reconnu coupable de complicité avec Gol.D Roger pour avoir construit l’Oro Jackson, le bateau légendaire du roi des pirates et Spandam : chef du CP5 à l’époque et futur chef fort haïssable du CP9 fera en sorte de le mettre entre 4 murs et le condamner à la peine capitale, quitte à remédier aux méthodes les plus crapuleuses et contraire à l’éthique de la justice pour arriver à ses fins. Ce qui le vaudra d’être défiguré par Franky, et ce dernier fera une ultime tentative désespérée pour sauver son maître, se considérant coupable du concours de circonstances qui mènera au tragique destin qui attend Tom… mais en vain, et il sera laissé pour mort un temps.

    Néanmoins, il retrouvera son compère Iceberg. Et bien que tout deux n’étaient pas en très bon termes malgré la bienveillance de Tom, Iceberg lui confiera les plans de l’arme antique Pluton (plans que Tom lui avait confié) et reconnaîtra quand même son attachement envers Franky. Malgré tout, ce dernier ne quittera pas Water Seven pour autant et fera sa vie de son côté pour les années à venir.

    Les rapports conflictuels et anticonformisme entre personnages : une longue histoire d’amour pour Oda Eiichiro.

    Lorsqu’on le rencontre pour la première fois, Franky est à la tête d’une société de démontage, la Franky Family, qui s’est fait une spécialité de dépouiller les pirates et de récupérer leur bateau. Et lui ainsi que sa family auront la malheureuse idée de dépouiller les deux tiers d’une fortune fraîchement amassé par Luffy, Nami, Usopp et le reste de l’équipe, en passant Usopp à tabac soit dit en passant et pas qu’une fois à vrai dire.

    Autant dire que le retour de bâton de la part de l’équipage au chapeau de paille fut très intense, et Franky n’a pas beaucoup apprécié qu’on passe ses hommes à tabac et il ira affronter Luffy en face à face au pire des moment possible : puisqu’Iceberg a été victime d’une tentative de meurtre perpétré par Nico Robin et Lucci du CP9, et que Luffy et sa bande seront accusé à tort. Et comme un malheur ne vient jamais seul, Franky sera à son tour enlevé par le CP9, soupçonné de détenir les plans de Pluton. Après cela, il se retrouvera à prendre part à une alliance improbable pour sauver Robin des griffes du gouvernement mondial et Franky se rangera pleinement du côté de Luffy. Notamment en se revoyant en lui quand ce dernier admettra haut et fort qu’il refuse impérativement que quelqu’un emmène à jamais l’un de ses proches… impossible pour Franky de ne pas repenser à Tom et à sa tentative désespérée de garder l’homme qu’il voyait comme une figure paternelle.

    Au bout du compte, Franky détruira les plans sous le regard médusé de Spandam et du CP9 : ayant la certitude que Robin n’est pas intéressée à l’idée de ressusciter ces armes antiques. Et pour se faire pardonner de ses actes passés, il construira un nouveau bateau, le fameux Thousand Sunny, afin de remplacer le Vogue Merry qui a récemment coulé et surtout pour faire oublier le vol et la maltraitance infligé à Usopp. Mais surtout, il rejoindra l’équipage de Luffy comme charpentier officiel après avoir été convaincu par Iceberg et ses proches afin de réaliser son rêve : traverser le monde à travers l’une de ses créations et, qui sait, aux côtés du futur roi des pirates.

    Bon par contre niveau recrutement, on ne va pas se mentir, il y a eu plus gracieux et moins grivois avant comme après ^^

    Ce n’est pas la première fois qu’une rencontre commence bien mal entre Luffy et un de ses futurs membres puisque par le passé. Jusqu’à présent, très souvent, il y a eu une confrontation ou une situation fâcheuse qui a amené à requestionner la place d’un membre de Luffy dans son équipage, ou bien alors un refus net dés le départ généralement justifié par le vécu de ses personnages : Sanji voulait rester sur le Baratie afin d’honorer Zeff qui lui a sauvé la vie enfant, Nico Robin souhaitait sauver les pirates au chapeau de paille de la menace du gouvernement mondial en marchandant avec eux et en mettant en scène son départ, sans oublier Nami qui voulait larciner ses compagnons afin de récupérer l’argent nécessaire pour racheter son village à Arlong. Retenez que dans le cas présent : c’est souvent dans la difficulté et les épreuves les plus ardus que les plus belles et les plus sincères amitiés ont vu le jour.

    Il en est de même avec Franky qui fera d’ailleurs honneur à son poste par la suite plus d’une fois en armant dignement le Sunny en équipement et en l’entretenant à merveille. D’ailleurs il fournira régulièrement des nouvelles fonctionnalités au nouveau navire de l’équipage, et il fera régulièrement sa part lors des combats même s’il aura moins l’occasion de briller qu’un Zoro ou qu’un Sanji (on retiendra quand même son face à face viril avec Señor Pink à Dressrosa). Surtout qu’il est très équipé en tant que cyborg : son corps étant à moitié constitué d’acier (sur tout le devant du corps dans un premier temps) et de gadget de combat en tout genre qu’il a bricolé en se remettant sur patte.

    Franky est une grande gueule qui s’assume tel qu’il est et se montrera aussi plus émotif qu’on ne l’imaginait. Mais c’est aussi un satyre confirmé au vu de son look qui, je pense, n’aurait échappé à personne : entre la chemise hawaïenne et un slibard comme unique vêtement sur la partie inférieure du corps, on peut difficilement nier l’influence cartoon autour de Franky. Mais c’est aussi celui qui marque au final le moins de point au sein de l’équipage malgré son passif et ses qualités indéniable en tant que membre d’équipage.

    Pleure pas Franky, on t’aime malgré tout 😥

    Mon petit souci avec Franky étant qu’il est un peu plus « accessoire » et « fonctionnel » à l’équipage et qu’il incarne la partie grivoise un peu moins enthousiasmant de One Piece à divers moments. En effet en dépit de toute sa grandeur, Oda Eiichiro a eu la fâcheuse tendance d’être un peu puéril et facile en matière d’humour, cela se reflète beaucoup dans l’espace des questions de fans (qui servent de transition souvent entre 2 chapitres avec les fans qui interrogent Eiichiro sur ses inspirations, ses influences, les théories de fans et autre et dernièrement, ça ne volait pas souvent très haut).

    Et autant je suis prêt à tolérer ici le fan-service très présent quand on voit ce qu’il est capable de proposer à côté, autant par moment ce n’est pas toujours bien fûtûte. Néanmoins, il faut quand même prendre ceci en compte qu’il y a toujours un dernier dans un top, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il est détesté ou mal aimé pour autant. Juste que les autres places ont été prisé, et dans mon cas c’est sur Franky sur ça tombe.

    Numéro 8 : Brook alias Soulking

    Voix japonaise : Chô
    Voix françaises :
    Arnaud Léonard puis Maxime Donnay
    Première apparition en manga et animé :
    chapitre 442/épisode 337

    Au début du manga, Luffy rêvait de réunir un cuisinier et un musicien au sein de son équipage. Pour la forme surtout mais aussi parce qu’en matière de gastronomie… il ne sait tout simplement pas cuisiner à tel point qu’il est capable de s’intoxiquer facilement avec de la nourriture pour peu qu’on le mette devant un champignon en apparence appétissant, mais toxique. Pourtant il faudra attendre le tome 46 pour que Luffy rencontre enfin celui qui deviendra le musicien attitré de l’équipage des pirates au chapeau de paille : Brook, anciennement capitaine de l’équipage de Rumbar et âme errante dans le triangle de Florian (allusion évidente au triangle des Bermudes).

    Vous l’aurez remarqué, Brook a l’un des looks les plus improbables du manga : un squelette en tenue de Gentleman avec une canne cachant une épée et une coupe afro parce que, pourquoi pas, on était pas à ça près après 45 tomes. Au moment de leur rencontre, Brook est un pirate errant à la dérive croisant le Thousand Sunny par un pur hasard. Sur un coup de tête et après que Brook ait fait démonstration de son parler ouvert et surtout de son sens du jeu de mot délicieusement bête sur les squelettes, Luffy le recrute comme membre d’équipage au grand dam de Nami et Sanji.

    Mais après un repas partagé avec l’équipage ou l’on découvre que son reflet n’apparaît pas dans le miroir et qu’il n’a pas d’ombre : Brook leur révèle une partie de son histoire et on découvre une autre facette de son caractère qui en dit pas mal sur ce qu’il a auparavant traversé. Bien que solitaire et pirate, c’est un bon vivant qui apprécie la compagnie des gens et aime la musique par-dessus tout, en plus d’être un violoniste chevronné. Et qui s’est fixé comme objectif suivant de venir à bout de celui qui possède son ombre sur le fameux île bateau, Thriller Bark.

    Un Dark Souls version One Piece… ma foi pourquoi pas ?

    Brook possède les pouvoirs du fruit de la résurrection : un fruit du démon capable de ramener son porteur à la vie après être passé de vie à trépas. Une bénédiction au premier abord mais dont l’utilité semble être caduque après utilisation, comme le soulève Sanji, ce fruit semble donc loin d’être un cadeau. Néanmoins, Brook trouvera d’autres utilités avec ce fruit durant son entraînement sur 2 ans, et il a d’autres qualités en tant que combattant qui le rendent suffisamment débrouillard pour être pris au sérieux.

    Mais avant cela petit aparté sur ce qu’est un fruit du démon. Dans One Piece, le fruit du démon est un fruit qui peut prendre des formes diverses et qui confère des pouvoirs uniques à chaque détenteur. Et ces fruits sont divisés en 3 catégories principales : Paramécia quand un fruit modifie la propriété du corps en le rendant élastique comme du caoutchouc par exemple, Zoan pour les fruits transformant en animaux, et Logia qui transforme leur détenteur en un élément existant comme le feu, la foudre, le sable, la glace, la neige ou autre. Mais le revers de la médaille, c’est que le détenteur est dans l’incapacité de nager : quand on le plonge dans l’eau de mer à plus de la moitié du corps, il devient une enclume qui coule à pic.

    Parmi les exemples les plus célèbres pour les fruits, on a : le fruit du sable de Crocodile qui transforme en sable (un logia donc), le fruit du bovin version girafe pour Kaku (un zoan), ou encore le fruit de la fragmentation pour Baggy le Clown (qui est un paramécia). Et il y en a des dizaines d’autres, trop nombreux pour tous les compter, à tel point que l’arc du Pays des Wa (qui s’est achevé il y a peu) en a tellement eu que ça a eu tendance à les désacraliser à plus d’un titre, malgré l’éveil d’une autre forme du fruit Gum Gum… mais ça, on en parlera une autre fois.

    Et soit dit en passant : les fruits du démon ont vraiment un goût de chiotte… demandez à Luffy, à Kaku ou Kalifa, ils diront pas le contraire.

    Pour revenir à Brook : il est tellement léger avec son corps de squelette qu’il est capable de courir sur l’eau à grande vitesse, il exploite superbement ses avantages tactiques à Thriller Bark en utilisant le sel pour neutraliser les morts-vivants et les horreurs de l’île contre qui l’équipage de Luffy a bien du mal à donner le coup de grâce. Et il a un talent bien réel à l’épée, bien qu’il ne sera pas en mesure de vaincre son double qui se révèlera être une réincarnation d’un guerrier ancestral bien plus redoutable que prévu qui se verra vaincu de la main de Roronoa Zoro, à qui Brook peut dire un grand merci : sans ça il n’aurait peut-être jamais retrouvé son ombre et sa liberté de déplacement.

    Après la bataille de Thriller Bark et l’intervention inopiné d’un certain Bartholomew Kuma : Brook discute avec Luffy de sa possibilité de rejoindre son équipage et un sujet commun viendra sur la table, celui de la baleine Laboon. Une baleine qui a connu Brook de son vivant ainsi que son équipage, et que Luffy et ses compagnons ont rencontré par la suite avant d’apaiser un peu les tourments de la baleine en faisant une promesse de cœur. En effet, avant de passer l’arme à gauche une première fois : Brook avait lui-même entamé son voyage sur Grand Line aux côtés d’un équipage pirate et a fait la connaissance de la baleine qui l’a marqué, lui et ses compagnons, et lui ont fait la promesse de revenir le voir une fois leur voyage terminé… voyage qui s’est hélas achevé par le massacre de tout l’équipage de Brook, lui-compris, malgré une fin pour le moins surprenant puisque tous chanteront en chœur « Binks no Sake », ou « Le bon rhum de Binks » en VF, afin de rester fidèle à leur image.

    En connaissance de cause et de son passif commun avec Luffy, il se joindra finalement comme huitième membre d’équipage. Pourtant, malgré un combat plutôt prenant face aux Exocet Riders, Brook ne brillera que 2 ans plus tard quand il fera démonstration de son entraînement mais il s’avèrera un allié de valeur également grâce aux pouvoirs qu’il a développé avec son fruit du démon. En effet, il sera capable de rendre son épée glaciale comme la mort et d’utiliser la musique pour plonger ses ennemis dans une transe hypnotique (là ou il ne pouvait que les endormir 2 ans plus tôt) et surtout de sortir son âme de son corps à bien des fins au nom de ses compagnons.

    Là encore, Brook a beau être un bon vivant : t’as pas non plus intérêt à le faire chier.

    Et c’est vraiment là que les places ne se jouent littéralement à rien dans le classement car au-delà de son running gag qui devient par moment usant à base de « Charmante demoiselle : auriez vous l’amabilité de me montrer votre culotte ? » (héritage Dragon Ballesque oblige), Brook a aussi bien l’esprit One Piece comme on l’aime que la voix qui lui sied à merveille tant en VO qu’en VF avec l’inimitable Arnaud Léonard (un comédien doué au chant également) et de ce que j’ai vu, Maxime Donnay fait un taf honorable mais… ça remplacera pas Léonard dans mon cœur.

    Surtout qu’il a délivré l’un des morceaux musicaux les plus mémorables et appréciés des fans de One Piece, qui compte parmi les hymnes de l’animé dont on aime se rappeler parmi la ribambelle de style musical repris avec l’adaptation en série longue.

    Et en VF :

    Numéro 7 : Jinbei le paladin des mers

    Voix japonaise : Daisuke Gõri puis Katsuhisa Hõki
    Voix françaises :
    Sylvain Lemarié puis Michel de Warzée
    Première apparition en manga et animé :
    Chapitre 528/épisode 430

    Alors là, on entre dans mes gros kifs au sein des membres de l’équipage au chapeau de paille. Et pas n’importe qui puisqu’ici on a un ancien grand corsaire qui est encore fraîchement arrivé au sein de l’équipage depuis, officiellement, le tome 95 : Jinbei, le paladin des mers, issue de la race des requins-baleine chez les hommes poissons.

    Dans One Piece on distingue plusieurs espèces d’être vivant : les humains, les habitants des îles célestes (que je vais appeler les célestriers pour la forme), les tontattas dans l’arc Dressrosa, le clan des Minks, les géants, et les hommes-poissons. Et la mythologie One Piece démontrera plus d’une fois à quel point l’histoire entre ces divers peuples se révèlent compliqué, particulièrement pour les hommes-poissons objet de discrimination et surtout craint par le genre humain comme le démontrera très bien l’arc de l’archipel Sabaondy.

    Pour en revenir à Jinbei : il est cité au tout début de l’arc Arlong en tant que membre de l’ordre des 7 grands corsaires. Mais quand on le rencontre bien plus tard, à Impel Down, il a été emprisonné par la Marine et le Gouvernement Mondial à titre provisoire après qu’il se soit rebellé contre l’arrestation d’Ace aux poings ardents, et surtout pour s’être opposé à son exécution. Toutefois, lui et Ace auront eu l’occasion d’échanger plus d’une fois sur Luffy par le passé et quand ce dernier arrive au tout dernier niveau de la prison, Jinbei le somme de l’emmener avec lui afin d’arrêter l’exécution et deviendra, dés lors, un allié de grande valeur pour le jeune pirate au chapeau de paille sur le point de se plonger dans l’un des combats les plus durs de sa vie avec une équipe hétéroclite comme jamais composé de lui, Jinben, Crocodile ou encore Iwankov un des leaders de l’armée révolutionnaire.

    Oui, Oda aime les équipes hétéroclites, après il s’agit de bien le faire évidemment.

    Jinbei est aussi impressionnant et puissant en combat que son gabarit est imposant : bien qu’il prétende ne pas être très à l’aise sur la terre ferme, il a une maîtrise hors du commun du karaté des hommes poissons (à un tout autre niveau que celui d’Arlong). Ses poings sont si puissants qu’il n’a pas besoin de frapper physiquement ses ennemis puisque l’onde de choc provoqué par ses coups de poings sont assez puissant pour terrasser plusieurs groupes d’ennemis ou même des gardiens de la prison avec facilité, et il rabattra facilement le caquet de Gecko Moria, un autre grand corsaire resté fidèle au Gouvernement Mondial.

    Et pour ceux qui poseraient la question de ce qu’est un grand corsaire : il s’agit d’un ordre de 7 grands pirates ayant prêté allégeance à la Marine et au Gouvernement Mondial, en échange de leur immunité et en les laissant agir librement avec une certaine limite. Mais certains comme Crocodile ou Doflamingo profiteront de ce statut pour orchestrer des crimes particulièrement odieux dans l’ombre et cet ordre sera requestionné par la suite, cela dit ça c’est une autre histoire là encore. Retenez quand même que certains ont acquis ce titre à des fins plus noble comme Hancock et Jinbei pour avoir une immunité protégeant leur semblable. Boa Hancock pour protéger les amazones de l’île Amazon Lily, et Jinbei pour protéger et représenter l’île des hommes-poissons.

    Jinbei, c’est un homme-poisson au sens de l’honneur aigu, qui n’a aucune sympathie pour les pirates (ceux-ci revendant souvent les sirènes et hommes-poissons en tant qu’esclave) à l’exception de certains comme Barbe Blanche dont l’aura protège également son île natale (et dont la mort la plongerait dans une série de problèmes), d’Ace, de Luffy ou encore du héros Fisher Tiger dont on reparlera plus bas. De plus, contrairement à d’autres corsaires, c’est un combattant doué d’humilité et de maturité dont les qualités humaines auront été bien utile à plusieurs reprises : d’abord pour calmer la colère de Luffy quand il rencontre Barbe Noire à Impel Down, puis pour le raisonner et calmer sa tristesse en lui rappelant qu’il a encore des proches à protéger et surtout l’aider à retrouver son sens du discernement.

    Et pour endurer un coup de poing de magma d’Aka Inu lors de la bataille au sommet pour protéger Luffy, ça démontre grandement son endurance et sa force de volonté.

    Mais Oda Eiichiro montrera un visage nettement plus brutal et renfermé sur Jinbei durant l’arc île des hommes poissons avec son vécu en tant que membre des pirates du soleil forgé par Fisher Tiger, considéré comme un héros par les habitants de l’île pour avoir libéré de nombreux esclaves de la terre de Marie Joie. En effet, Jinbei ainsi qu’Arlong ont fait parti des pirates du soleil et il se montrait beaucoup plus brutal durant les combats (à tel point que même Arlong lui disait de stopper ses assauts qui allaient trop loin, ce qui a le don de surprendre quand on sait ce qu’Arlong fera ensuite).

    En effet, durant l’arc franchement inégal concernant l’île des hommes-poissons : tout le flashback concernant Fisher Tiger et l’aventure qu’a vécu Jinbei a ses côtés fait parti de ce que Oda Eiichiro a réussi à maîtriser de mieux (là ou l’intrigue de la reine Otohime, malgré ses idées, finit par devenir extrêmement lourdingue et dénué de subtilité dans ses thématiques traitées de manière bien plus maladroite que par le passé). Jinbei apprenant dès lors à agir afin d’améliorer l’entente entre hommes-poissons et humains notamment avec la présence de l’esclave Koala sur leur navire, faisant prendre conscience à Jinbei de l’ignorance qu’ont les deux espèces l’une envers l’autre. Par la suite, après la tragédie de la mort de Tiger et la capture d’Arlong, Jinbei choisira de prendre le titre de grand corsaire en espérant améliorer les rapports entre les deux espèces et bien évidemment, il sympathisera grandement avec Barbe Blanche et Ace au cours de ses voyages.

    Il est également capable d’empathie puisqu’il versera des larmes pour la princesse sirène Shirahoshi en apprenant pourquoi elle a gardé le secret de la mort de sa mère aussi longtemps, et ne sera pas dans la retenue à la mort de Fisher Tiger surtout en sachant ce qui lui était arrivé. Depuis, il a fortement envie d’honorer la mémoire d’Otohime et Tiger en s’adonnant à l’entente entre les humains et les hommes-poissons, et il aura droit à un plan symbolique ou il sauvera à nouveau Luffy par une transfusion de sang, transgressant une loi interdite absurde imposé par l’île.

    Sans être l’un de mes arcs préférés, y’a quand même des moments qui méritent qu’on en reparle.

    D’une manière générale, Jinbei, c’est le mec qui t’inspire vraiment la confiance et que tu es content d’avoir à tes côtés quand la situation est critique ou va mal. C’est celui qui te fait dire que tu as toujours quelque chose à protéger même quand tu penses être au fond du trou, qui te remet dans le droit chemin pour que tu gardes tes objectifs en tête, et contre qui tu as plutôt intérêt à être bien préparé si tu veux entrer dans un combat direct.

    Surtout que même s’il rejoint l’équipage que tardivement comme timonier, il n’est pas laxiste ou inactif pour autant, en témoigne sa lutte contre l’équipage de Big Mom pour permettre à Luffy et son équipage de fuir, et son retour en force durant l’arc du Pays des Wa afin de prendre part au combat contre Kaido et le Shogun actuel. Bref, Jinbei, c’est un mec précieux que tu as sincèrement envie d’aimer une fois que tu le connais mieux et que tu sais dans quoi il œuvre depuis si longtemps.

    On t’aime Jinbei, bienvenue dans l’équipe ❤

    Numéro 6 : Nami, la chatte voleuse

    Voix japonaise : Akemi Okamura
    Voix françaises :
    Delphine Moriau et Kelly Marot
    Première apparition en manga et animé :
    Chapitre 8/épisode 1 ?

    En voilà une qui est là depuis les débuts de l’œuvre et qui a, avec Zoro, le plus long passif au sein de cet équipage. On ne connait pas grand-chose sur son nom de famille ou sur ses origines, mais on sait en revanche qu’elle a grandi à East Blue après avoir été recueilli par Belmer, une ancienne marine qui a prit sa retraite après avoir recueilli Nami et Nojiko qui avaient perdu leurs parents dans un conflit contre les pirates. Et ce alors qu’elles étaient encore nourrisson.

    Nami est une adolescente espiègle qui, là encore, n’a pas vraiment beaucoup d’amour pour les pirates et considèrent que ceux qui le deviennent durant cette ère de la piraterie le font pour suivre une mode. Ce qui ne l’empêche pas, cependant, d’être une voleuse chevronnée qui était sur un sérieux coup avec Baggy le clown lorsqu’elle a rencontré Luffy pour la première fois. Elle est très à cheval sur l’argent (et très pingre, ça n’aura échappé à personne) et a un certain amour pour les mandarines, elle n’a pas honte d’exploiter la moindre situation qui pourrait lui rapporter gros : comme faire promettre à la princesse Nefertari Vivi de lui verser une fortune pour sauver son royaume (on se calme, elle se ravisera).

    Mais là ou elle surprend (pour le mieux), c’est que durant la longue période East Blue c’est elle qui a l’histoire la plus poignante et pesante du lot et qui a vu ses travers développés de manière la plus pertinente au sein du petit groupe de 5 composant l’équipage à ce moment-là. A la fin de l’arc Baratie, elle vole le navire de Luffy afin de rapporter son pactole à Arlong dans l’optique de racheter son village d’origine, celui de Kokoyashi sur les îles Konomi et de pouvoir rendre la liberté à ses habitants, dont sa sœur adoptive et surtout pour honorer la mémoire de sa mère morte, Belmer.

    Est-ce que je vous apprends quoique ce soit en vous disant que le bonheur de cette famille recomposé ne durera pas ?

    Plus jeune, elle et sa sœur Nojiko vivaient sous le toit de Belmer, une ex-marine devenue mère de substitution pour elles même si financièrement ça n’était pas toujours simple. A cette même période, Nami s’est découvert une passion pour la cartographie avec l’envie de découvrir le monde, mais c’est aussi à cette période qu’un certain Arlong a attaqué et installé son territoire sur les îles Konomi, dont le village de Kokoyashi, en imposant une taxe locale et quotidienne à tous, sous menace d’être abattu si la somme n’était pas réunie.

    Belmer tentera de surprendre Arlong avec son passif de marine mais sera impuissante. Elle versera l’impôt fraîchement crée, mais elle annoncera haut et fort que l’argent versé compte pour ses filles et non pour elle. Si sur le coup la décision peut paraître absurde… elle l’est pas tant que ça quand on sait que tôt ou tard : Nami et Nojiko auraient été découverte, et que les répercussions auraient été atroce. Belmer sera abattu sous le regard impuissant de Nami et Nojiko, et comme si c’était pas assez cruel comme ça, Arlong découvrira une carte minutieusement faite par Nami et la recrutera de force, quasiment comme une esclave.

    Mais Nami passera un marché avec lui : si elle réunit 100 millions de berrys (la monnaie dans l’univers de One Piece), il acceptera de lui céder le village. A la suite de cela, Nami joue la comédie auprès des gens du village en faisant croire qu’elle s’est vendue volontairement à Arlong (à l’exception de Nojiko qui apprendra la vérité au soir… et la révèlera aux autres habitants qui joueront le jeu). Spoiler : Arlong est un pirate de la pire espèce et n’est pas de ceux qui tiennent ses promesses et plus de 10 ans de dur labeur et de prise de risques partiront en fumés à cause d’un officier de la marine corrompu qui récupèrera toute la somme amassé par Nami au fil des ans.

    – Eh Nami, tu sais comment sortir un bébé humain d’un mixer ? Avec une paille : SHAHAHAHAHA !
    – ARLONG, TES BLAGUES SONT AUSSI IMMONDES QUE TOI, ESPECE DE SALAUD !

    Au final, alors qu’elle ne voulait absolument pas que Luffy s’en mêle mais voyant que les habitants de son village vont se lancer dans une dernière bataille à l’issue inéluctable, elle suppliera le gamin au chapeau de paille de lui venir en aide et ce dernier : en plus de vaincre Arlong, détruira également la pièce sujet à toute ses angoisses et qui symbolise pour elle l’esclavagisme dans lequel Arlong l’a enfermé pendant plus de 10 ans. Et au final, sentant qu’elle est à sa place auprès de Luffy et désireuse d’accomplir son rêve de cartographier une carte complète du monde, elle se joindra finalement comme navigatrice au sein de l’équipage.

    Et là encore, tu es bien content d’avoir une navigatrice douée d’instinct et de réflexion comme elle dans ton équipe. Non seulement parce qu’elle sauvera l’équipage d’un désastre météorologique plus d’une fois, même quand sa santé est en péril (avoir pu anticiper un ouragan alors qu’elle était malade comme un chien peu après avoir quitté Little Garden, chapeau). Mais aussi parce qu’au-delà de sa cupidité apparente développé à force d’escroquer du pirate à tout va, elle aussi est doué d’empathie (elle n’a pas peur de s’encombrer d’enfants durant l’arc Punk Hazard) et aura ses épreuves à surmonter au fil des arcs. Notamment en apprenant à faire confiance davantage à ses compagnons durant l’arc Alabasta quand elle combattra Miss Doublefinger du Baroque Works avec le bâton climatique fraîchement construit par Usopp.

    D’ailleurs, point commun super cool avec Usopp, elle est avec Usopp le seul être humain ordinaire sur le plan du combat : elle comme Usopp doivent compter sur leurs propres moyens en tant qu’individu pour avancer et l’emporter dans les situations les plus périlleux. Dans le cas de Nami, ça passe par un sens de l’astuce et de la connaissance de la météo lui permettant d’exploiter au mieux son bâton climatique qui connaîtra plusieurs upgrades au fil des arcs : notamment durant l’arc Enies Lobby et durant l’arc de reprise sur l’île des hommes poissons. Et aussi par ses talents de voleuse hors du commun.

    – Nous sommes de retour !
    – Pour vous jouer un mauvais tour !

    Cela dit, Nami aurait même pu prétendre pleinement à une place dans mon top 20 des rôles féminins si Nico Robin et Vivi n’existaient pas (désolé Nami ^^), et aussi si Oda Eiichiro mettait un tout petit peu moins l’accent sur ses atouts féminins. Elle est très loin d’être la seul et le fan-service est un débat récurrent dans les Shonens Nekketsu, que ça soit son utilité ou son utilisation et les formes qu’elle prend (ici la mise en valeur du corps féminins sous divers formes). Mon point de vue étant qu’à la base, le fan-service est un gros poncif et mérite d’être vu comme un défaut, même si en tant qu’homme je ne dis pas non à petite dose de temps à autre (j’assume mes défauts après tout) ou qu’un animé ou un manga parviennent à l’exploiter pour créer autre chose derrière ou pour prendre les lecteurs/spectateurs de court (Kill la Kill et Evangelion pour ne citer qu’eux). Et Nami n’y échappe pas vraiment, surtout depuis la deuxième moitié du titre ou elle se baladait avec un haut de maillot de bain durant l’arc de l’île des hommes poissons (c’est gentil pour les yeux mais pas sûr que les fans féminins soient très réceptifs, à moins d’être lesbienne… et encore).

    Mais à son crédit, on retient quand même beaucoup plus Nami pour ce qu’elle accomplit, ce qu’elle est en tant que personnage et sa place primordiale au sein de l’équipage. A l’inverse d’autres comme Rebecca ou Homura d’Eden’s Zero, Roxanne du manga Harem in the Fantasy World Dungeon ou bien Lucy et Erza de Fairy Tail qui sont tellement mise dans des situations de charmes et aguicheuses qu’on ne retient d’elle que la beauté de leurs courbes et qu’on ne construit au final plus grand-chose niveau caractère et background à partir d’un moment à tel point que ça en devient écœurant.

    Numéro 5 : Roronoa Zoro, le chasseur de pirates

    Voix japonaise : Kazuya Nakai
    Voix françaises :
    Tony Beck puis Patrick Noérie puis Alain Eloy
    Première apparition en manga et animé :
    Chapitre 2/épisode 1

    Le tout premier à avoir rejoint définitivement Luffy au sein de son équipage, c’est lui, celui qui a acquis le plus grand nombre de sobriquet au fil de l’œuvre dans la bouche de plus d’un personnage et qui a la lame aussi tranchante que sa virilité est indéniable : Roronoa Zoro, le chasseur de pirates, déjà prétendant à un titre reconnu au moment où lui et Luffy se rencontre alors que Zoro s’est mis tout seul dans la panade.

    Zoro, c’est le calme et l’indépendance incarné mais c’est aussi le membre de l’équipage le plus mature dans le lot. Au sein de l’équipage, il est le premier à avoir confié sa vie à Luffy et surtout il a une ambition tout aussi démesuré que son capitaine : devenir le plus grand sabreur du monde, et accessoirement cela implique de venir un jour à bout de Mihawk Œil de faucon, le grand corsaire le plus puissant à l’épée. En matière de caractère il est aussi bagarreur que son supérieur, à tel point que cela exaspère souvent Nami et Usopp, sans compter qu’il a aussi la fâcheuse tendance de se fritter plus d’une fois avec Sanji tant par esprit de compétition et de rivalité que par irritation avec dernier.

    D’ailleurs c’est l’un des aspects qui sont les plus intéressants à prendre en compte en plus de 100 tomes sortis : les rapports entre les membres d’équipage qui peuvent aussi bien s’exprimer de la manière la plus limpide que relever de détails en apparence secondaire mais qui aident à en dire beaucoup sur comment les uns se voient ou voient les autres au sein de ce groupe. Par exemple, Nami et Usopp sont très proche du fait de leur statut d’humain ordinaire devant se défendre avec leurs propres moyens et leurs capacités intellectuelles, Robin se prend d’affection pour Chopper et on les verra ensemble à diverses occasions comme à Water Seven pour leurs emplettes (même certains épisodes filler de l’animé a ajouté diverses scénettes entre eux), Brook complète un quatuor de comique et de bon vivant avec Luffy, Usopp et Chopper, on peut également noter le respect mutuel que Zoro a fini par forger envers Robin alors qu’il s’était montré très méfiant après que celle-ci ait décidé de se joindre à l’équipage.

    – Eh, le Don Juan de mes deux : on dit une chocolatine !
    – T’as de la merde dans les yeux tête d’algue périmé : tout le monde dit pain au chocolat !

    Par ailleurs, Zoro est souvent celui qui récolte les blessures les plus profondes sur le plan physique mais aussi celui qui a, le plus souvent, les combats les plus ardus lors des grandes confrontations avec un autre équipage ou une organisation nuisible. Face au Baroque Works et au CP9 par exemple : il hérite de Mister One alias Daz Boness face à qui il apprend à trancher l’acier, et de Kaku reconnu comme le deuxième membre le plus puissant du CP9 et le meilleur sabreur du groupe. Durant l’arc Thriller Bark, il affronte le cadavre d’un ancien samouraï ayant joui d’une grande réputation au pays des samouraïs de son vivant (appelé le pays des Wa) mais surtout il est celui qui tiendra héroïquement tête à Bartholomew Kuma, un autre grand corsaire qui a débarqué après la défaite de Gecko Moria.

    A ce moment là de One Piece, Oda commence à démontrer très clairement une sérieuse limite à laquelle l’équipage doit palier pour continuer à avancer s’ils veulent conquérir Grand Line et le Nouveau Monde. Mais c’est aussi le moment ou il nous fera entièrement prendre à jamais de la fidélité et de la loyauté de Zoro envers Luffy : c’en est à un point ou il s’infligera l’épreuve la plus éprouvante en encaissant toute la douleur et les blessures physiques que son capitaine a subi durant son combat contre Moria, sous la forme d’une sphère de douleur extrait par le pouvoir de Kuma (le fruit des coussinets… et non ne vous fiez pas au nom, ce n’est pas un pouvoir de type réconfortant). Et il gardera ses blessures pour lui autant que faire se peut, même si Brook, Sanji et Robin apprendront d’eux même ce qu’il a fait pour protéger son capitaine et ses compagnons terrassés.

    Et puisqu’on parle d’épreuve et de douleur, Zoro est un sabreur maniant un style de combat à 3 sabres. Un style qu’il perfectionne en continue puisqu’on le voit s’entraîner pour s’améliorer mentalement et physiquement (malgré les avertissements de Chopper lui disant de se ménager quand il est convalescent) et qu’il perfectionne également ses techniques sur le terrain comme à Skypiea durant le battle royal orchestré par Ener. Mais surtout, il est l’un des très très rares personnages de One Piece détenant les 3 formes de fluides/de Haki dont le fameux fluide royal.

    Zoro VS Pica durant l’arc Dressrosa !

    Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est le fluide ou le haki : il s’agit d’un pouvoir mystérieux qui puise dans l’énergie spirituelle de ses porteurs à des fins diverses. On voit ce pouvoir à l’œuvre la première fois au tout début du manga avec Shanks (mais ça, on ne le saura que plus tard) même si on a tous cru, je pense, que Rayleigh était le premier à utiliser ce pouvoir durant l’arc Shabondy. Et on verra également Luffy l’utiliser inconsciemment peu de temps après l’arc Thriller Bark.

    Le Haki ou fluide revêt 3 formes : le plus puissant étant le fluide royal qui permet de répandre son aura et sa volonté à travers cette aura au point d’assommer les esprits faibles. Le fluide perceptif qui permet de prédire les actions de son adversaire et d’agir en conséquence, et le fluide de l’armement permettant de recouvrir son corps ou ses armes de cette énergie mystique afin d’en augmenter sa force. Et ce pouvoir permet également de combattre les utilisateurs de fruit du démon de type Logia come Ao Kiji, Kizaru, Smoker ou encore Caribou car les utilisateurs de fruit du démon sont extrêmement sensibles face à ce pouvoir.

    Zoro, lui, a démontré qu’il maîtrisait ces 3 aspects il y a peu dans l’arc du Pays des Wa, je pense qu’à partir de là on peut le classer parmi les meilleurs combattants de One Piece. Mais on peut aussi le classer parmi les personnages de fictions ayant le pire sens de l’orientation de l’histoire : puisqu’en effet, Zoro est tellement mauvais pour s’orienter qu’il est même capable de prendre la direction opposée à celle qu’on lui indique, ou de se tromper de chemin alors qu’on lui a indiqué un escalier juste sous ses yeux. Mais ça s’arrête pas là, Zoro fait même preuve d’une mauvaise foi absolu en prétextant que ce sont ses compagnons qui se sont paumés en route ou en disant que leurs indications n’étaient pas claire.

    Les internets memes sont infinis ^^

    Cela a l’air plus gagesque qu’autre chose mais il y a un détail que certains ultras fans de la communauté internet de One Piece ont tendance à oublier et, je trouve, reproche un peu de traviole à l’auteur : c’est qu’Oda Eiichiro a toujours eu une passion apparente pour les cartoons, les situations et expressions faciales à la Tex Avery ou à la Looney Tunes à tel point qu’il a poussé l’exercice à son extrême limite dans le dernier arc de One Piece qui s’est conclu il y a pas longtemps. Même les rôles les plus sérieux comme Robin ou Zoro n’y échappent pas à 100% puisqu’ils ont droit à quelques moments digne d’un bon cartoon de Bugs Bunny, Daffy Duck, Titi et Grosminet ou encore les épisodes les plus allumés de Tex Avery (bon, il y a bien quelques rôles qui y échappent car ils ne s’y prêtent pas, mais ils ne sont pas nombreux).

    Ce n’est que mon opinion, mais je n’ai jamais vu cela comme intrusif ou malvenu dans One Piece. Au contraire, avec le temps le rire et la comédie dans ce manga me semble être devenu des armes contre l’absurdité et la cruauté du monde dans lequel les instances (comme la Marine et le Gouvernement Mondial) sont tellement obsédés par l’ordre et le contrôle qu’ils en viennent à pervertir leurs principes quand ça les arrange. Même les combats les plus tendus ne sont pas toujours sérieux à 100% et ont toujours leur touche de fantaisie, pourtant ça n’est jamais devenu un poncif : Eiichiro ayant surtout tendance à faire les choses sérieusement avec son œuvre phare, sans pour autant se prendre au sérieux au point de devenir stérile ou barbant (contrairement à Naruto qui semble tellement en faire des caisses sur le cas Sasuke sur 72 tomes que le gars est devenu un objet de moquerie sur le net et que l’œuvre s’est fait descendre par les fans pendant ses 24 derniers tomes).

    Et Zoro, c’est pareil, même si ses combats ont moins l’occasions d’être sujet à la comédie en principe. Sans compter qu’il est aussi un partisan de l’égalité des sexes au grand dam d’un certain cuistot au sourcil entortillé, et qu’il reste toujours fidèle à son image : Zoro Roronoa, de ses débuts jusqu’à maintenant, il impose le respect dans la stratosphère. Et sur ce coup, des rôles pourtant populaires auprès de la communauté otaku comme Kirito de Sword Art Online ou Erza Scarlett de Fairy Tail devraient en prendre de la graine.

    Numéro 4 : Tony Tony Chopper, le fou de barbe à papa

    Voix japonaise : Ikue Otani
    Voix françaises :
    Marcha Van Ermengem
    Première apparition en manga et animé :
    Chapitre 134/Episode 81

    Meilleure mascotte de l’histoire de la fiction : je ne veux rien savoir, j’ai pas à développer… je veux dire, on a un renne humanoïde qui peut se transformer à volonté, qui parle, touche sa bille en médecine, les enfants l’adorent, les fans de One Piece l’adorent, et en plus il a sauvé un paquet de vie inestimable, faut vraiment que je développe ? Oui… oui, je vais développer bien sûr.

    Tony Tony Chopper, de l’île de Drum, est à l’origine un renne qui était déjà rejeté par les siens à cause de son nez bleu (le conte de Rudolph le renne est passé par là) mais qui a finit par être davantage ostracisé par ses semblables après qu’il mangé le fruit de l’Humain, un fruit du démon de type Zoan qui a fait de lui un renne métamorphe pouvant prendre 3 formes précises : la forme animale, celle d’un petit renne sur patte trop choupinou, et celle d’un gros colosse poilu. Mais aucune de ces apparences ne lui rendront service : rejeté par les siens, les habitants de l’île de Drum ne seront pas plus courtois ou bienveillants avec lui, l’attaquant dés qu’il apparaît et le contraignant à vivre caché.

    Mais finalement, il parviendra à trouver un premier humain qui le recueillera et le guérira même de ses blessures : le docteur Hiluluk, un médecin de cœur et d’âme néanmoins considéré par les habitants de l’île comme un grossier charlatan (en même temps paye ton look improbable) et qui transmettra sa passion pour la médecine au jeune renne quand bien même, l’étrange médecin est atteint d’une maladie incurable que tentera, en vain, de soigner Chopper. Et comme rien ne va jamais bien longtemps dans les flash-back des héros de One Piece, à ce moment-là, l’île de Drum est gouverné par l’infâme tyran qu’était le roi Wapol et ce dernier ne se privera pas pour piéger Hiluluk dans un piège, considérant sa présence comme une gêne dans son royaume. Malgré cela, Hiluluk partira comme un prince et en grandes pompes, refusant d’être mort à cause d’une soupe de champignon empoisonné que lui a préparé le renne humanoïde qu’il a recueilli comme son propre enfant, ce dernier ayant agi avant tout dans l’espoir de sauver son père spirituel.

    « Ne t’inquiète pas Chopper, ce n’est pas à cause de ton champignon que je vais mourir. »

    Après cela, Chopper sera recueilli par l’excentrique docteur Kureha, une amie d’Hiluluk surnommée la sorcière, qui lui transmettra ses connaissances. Par la suite, tout deux s’installeront dans la forteresse de Wapol après que ce dernier ait abandonné l’île suite à l’attaque de Barbe noire et son équipage. Et ils feront de temps à autre le tour de l’île pour soigner les malades, en prenant comme paiement ce qui leur plaît. Jusqu’au jour ou Chopper et Kureha recueilleront Luffy, Nami et Sanji, après que leur capitaine ait escaladé la montagne de l’île pour trouver un médecin capable de sauver Nami et les blessures de Sanji également. Et ne pouvant rester insensible aux supplices de Luffy de sauver ses compagnons alors que lui-même était mortellement blessé, les soins seront donnés.

    Cela dit, une fois encore le premier contact n’est pas le plus simple : Nami est surprise en voyant Chopper à son réveil et en le voyant parler, tandis que Sanji et Luffy ont d’abord dans l’idée d’en faire un repas en le voyant. Et finalement c’est en voyant Chopper à l’œuvre contre Wapol et ses sbires ainsi que ses compétences décuplées au combat grâce à la Rumble Ball (une sorte de bille jaune que Chopper a mis au point, et qui lui permet de passer de 3 à 7 transformations) que Luffy décidera d’en faire un membre de son équipage, en plus de le voir se battre vaillamment pour ce en quoi il croit et en mémoire de son père adoptif, ainsi que pour ses connaissances en médecine.

    Et bien que longuement réticent à cause de sa nature, Luffy lui fera comprendre qu’il l’accepte amplement comme il est… ça plus le fait qu’Hiluluk l’avait encouragé à partir à la découverte du monde pour améliorer son savoir en médecine. La suite, vous vous en souvenez : Kureha fera mine de refuser mais le poussera quand même à faire son voyage, et accomplira les dernières volontés d’Hiluluk en utilisant son invention pour faire de son rêve une réalité. Rêve qui deviendra un moment historique pour Drum qui sera, par la suite, renommé l’île de Sakura/des cerisiers, en hommage à la folie d’Hiluluk de guérir la maladie du cœur des gens de ce pays. Métaphore, émotion, quête de vie, tout cela, bref, Chopper devient le premier pirate de Grand Line à rejoindre l’équipage de Luffy.

    Bienvenu dans la grande famille des rêveurs au chapeau de paille, Chopper !

    Si Chopper est aussi haut dans ce classement, ça n’est pas seulement pour sa bouille et parce qu’il devient plus mignon encore en jouant les faux modestes (même si ça aide :3 ), ni forcément pour ses pouvoirs bien que bien exploité elles en imposent en plus de garder une bonne surprise pour un combat face à Mister 4 et Miss Merry Christmas à Alubarna la capitale du royaume d’Alabasta, mais parce qu’il est un membre essentiel de l’équipage aussi bien par son statut de médecin que par ses connaissances grandissante en la matière qui ont sauvé plus d’une fois ses coéquipiers et pas mal de vie précieuses au fil des arcs.

    Les arcs se déroulant pendant la deuxième moitié de One Piece en atteste : les enfants enlevés et séquestré à Punk Hazard victimes de drogue et d’expériences par l’infâme docteur Ceasar Clown, les Minks de l’île mobile de Zô, la transfusion de sang entre Jinbei et Luffy (parce qu’il faut bien un médecin expérimenté pour faire ça sur le tas), la congélation de Robin à gérer après la défaite subie face à l’amiral Ao Kiji, les blessés à soigner après les combats de ses amis mais aussi de leurs alliés, on ne se rend pas toujours compte mais ça serait de la négligence de ne pas rappeler à quel point il remplit son rôle à la perfection.

    D’autant qu’il aura aussi ses Némésis à combattre dans son voyage : le premier étant le docteur Hogback de l’équipage de Thriller Bark, un médecin qu’il admirait par le passé car ayant sauvé de nombreuses vies (au point de réfuter les accusations d’Usopp et Nami vis-à-vis d’Hogback). Mais son opinion changera du tout en tout quand il découvrira à quel point il n’a aucune considération pour les concepts de vie à de mort au vu de ses expériences sur les morts-vivants de l’île et à quelle fin il y recourt (notamment Cindry, une star avec qui il avait une relation amicale de son vivant et qu’il a ramené à la vie avec une ombre volée par Moria, mais qui avait changé de personnalité du tout au tout bien qu’il ne se soucia plus que de sa beauté physique… yep, One Piece a ses personnages repoussants et c’est même pas le pire). Ou encore Ceasar Clown, un scientifique jalousant un génie comme Vegapunk et qui utilisait ses talents et sa renommée pour ses expériences sur des enfants enlevés, au grand dégoût du renne.

    Quand ais-je dis que Chopper était mignon H24 ? Si vous jouez où aller contre ses convictions et sa philosophie, gare à vous.

    Evidemment, en dehors de cela, Chopper n’échappe à ses tics et manies cartoonesque made in Oda : ce dernier appelant souvent au médecin quand il voit un blessé avant qu’on lui rappelle (ou qu’il se rappelle) qu’il est médecin, en plus de son attitude quand on le flatte. Ce qui ne l’empêche pas, également, d’avoir ses scènes de gloire plus intense et un développement psychologique bien réel puisqu’il est assez craintif par moment (Skypiea le révèle plus d’une fois). Néanmoins, il est prêt à saigner sueur et sang quand la situation l’exige.

    Sans lui : Nami aurait brûlé durant l’incendie au siège de la Galley-La-Compagnie à Water Seven. Il fera aussi sa part en terrassant un membre du CP9 lors de l’arc Enies Lobby, et en contribuant à la défaite du géant ressuscité Oz à Thriller Bark. Et que dire des fruits de son entraînement après l’ellipse de 2 ans : ses progrès ne valent peut-être pas ceux de Sanji et Zozo, ou même de Robin ou Brook, mais sa liberté de mouvement en termes de métamorphoses se révèle vite très utile et surtout utilisé de manière très créatif par Oda. Sans oublier qu’il est de ceux qui sont généralement très apprécié par tout les membres de l’équipage, plus particulièrement Robin avec qui il a une forte affinité (étant, avec elle, les premiers pirates de Grand Line à avoir rejoint les pirates au chapeau de paille) mais également Sanji et Usopp.

    Et pis d’une manière générale : il est tellement bien que si je devais faire un top des personnages les plus adorables et mignons du monde de la fiction tout support confondu, il ferait un très bon candidat au top 10 aux côtés de Tohru Honda de Fruits Basket, de Simba enfant, de Goupix d’Alola dans Pokémon, ou encore de Yoshi dans les jeux Mario. Et c’est pas un mince compliment !

    Numéro 3 : Sanji la jambe noire

    Voix japonaise : Hiroaki Hirata
    Voix françaises :
    Olivier Cuvillier
    Première apparition en manga et animé :
    Chapitre 43/épisode 20

    Ben oui les fans, entre Zoro et Sanji il y a inévitablement deux camps qui se sont formés au fil du temps et le mien : c’est celui du cuistot à la sourcil entortillé, à l’allure façon gangster de Reservoir Dogs (dont un acteur a servi d’inspiration au design du personnage) et au coup de pied ravageur qui a gagné une place de choix avec la médaille de bronze. Pourtant, avant l’arc Whole Cake, il serait très certainement quelques places plus bas malgré son charisme indéniable.

    Sanji Vinsmoke est le cuistot en chef de l’équipage, surnommé Sanji la jambe noire depuis qu’il a eu sa première prime sur sa tête et originaire de North Blue MAIS qui a grandit sur East Blue à la suite d’une série de circonstances malheureuses. Lorsqu’on le découvre durant l’arc Baratie, on apprendra qu’il a grandit sur un bateau cuisinier du nom de Hobbit (fan de Tolkien le Oda ?) pendant un temps avant d’être attaqué par un équipage pirate dirigé par Zeff le rouge. Et d’être ensuite emporté par une violente tempête et de se retrouver isolé aux côtés de Zeff le rouge sur une petite île rocheuse. Et d’être ensuite emporté par une violente tempête et de se retrouver isolé aux côtés de Zeff le rouge sur une petite île rocheuse. C’est à partir de là que Sanji apprendra l’importance d’économiser et de consommer avec modération la nourriture, surtout quand celle-ci est une denrée rare. Mais quand il viendra trouver Zeff pour lui demander ce qui lui reste de nourriture après avoir fini sa ration : il découvrira que ce dernier s’est amputé la jambe pour pouvoir se nourrir, et deuxièmement que le gros sac de nourriture qu’il avait précieusement gardé n’était pas de la nourriture mais des trésors récupérés durant sa vie de pirate.

    Zeff est un homme à l’ancienne qui n’hésite pas à corriger physiquement quand ses enseignements ne passent pas, mais se refuse à lever la main sur une femme et transmettra justement à Sanji ce principe de vie : ne jamais lever la main sur une femme quel que soit les circonstances. Et avec Sanji, il fondera un restaurant aquatique (qui constituait son rêve) et Sanji restera fidèle aux principes que Zeff lui a inculqué : accepter de nourrir n’importe quelle bouche affamée et de jamais s’abaisser à frapper une femme, même dans les situations contrariantes ou qui prêtent à débat (nourrir Krieg le pirate ou refuser de frapper Kalifa durant la lutte contre le CP9, et je crois qu’il y a matière à développer un débat de ce côté-là).

    Famine, discrimination, maltraitance infantile, conspirations des autorités, déveine : les membres de cet équipage auront vécu bien des travers avant de trouver leur place.

    Officiellement il est le dernier membre d’East Blue à avoir rejoint Luffy au sein de son équipage (officieusement, Nami a rejoint pour de bon l’équipage après l’arc Arlong), après que Zeff et les cuistots du Baratie aient confié à Luffy leur désir de voir leur collègue partir explorer les mers et accomplir son rêve : celui de trouver All Blue, une mer mythique dans lequel se réunit tous les poissons du monde. Et tout comme Zoro, Sanji aura également droit à ses moments de gloire en combat mais se révèlera aussi plus d’une fois sagace et discret au moment ou on ne s’y attend pas forcément.

    Durant la saga Alabasta, il est le seul membre de l’équipage à ne jamais avoir été démasqué par Baroque Works et profitera de cela pour mener Crocodile et son organisation son erreur plus d’une fois. Durant le chaos provoqué par Ener sur Skypiea, lui et Usopp sont revenus sur le devant de la scène alors que le prétendu Dieu les avait calmé pour un bon bout de temps. Pendant l’arc de « repos » qu’a été le Davy Back Fight, il a accepté de mettre son égo de côté pour faire équipe avec Zoro durant la seconde épreuve du tournoi entre équipages pirates. Entre Water Seven et Enies Lobby, il s’infiltrera à bord du train aquatique pour tenter de sauver Robin et mettra à mal une première fois Blueno avant de défaire Jabura du CP9 par la suite.

    Mais il sera aussi l’objet d’un gros running gag avec la photo de son avis de recherche dessiné et qui ne lui rend clairement pas hommage. Et ça le poursuivra jusqu’à sa rencontre avec le parfait sosie de cet avis de recherche (un certain Duval) au début de l’arc Sabaody, à qui il fera une chirurgie faciale bien sauvage pour qu’il ne cherche plus à l’emmerder ensuite. Encore une fois, les hasards étranges et les situations cartoonesques, ça ne manque pas dans One Piece et en principe, on se marre bien.

    Je suis fasciné par la manière avec laquelle Oda gère les coups du destin dans ce manga, c’est fou.

    Sanji n’est pas détenteur d’un fruit du démon mais il a hérité du style de combat de Zeff le rouge avec ses fameux coups de jambes et de pieds qui le caractérisent si bien. Donnant souvent des noms d’aliment, de cuisine ou d’ustensile à ses attaques, et se refusant à se battre avec ses mains par principe là encore (à une exception en sortant l’excuse qu’il cuisinait plus qu’il combattait à ce moment-là). Et tout comme Zoro et Luffy, il parviendra par la suite à maîtriser le fluide après l’ellipse de 2 ans. Cela dit son fluide/haki se limite à ceux de l’armement et de l’observation… mais il a aussi appris à manier deux des six pouvoirs du CP9 (un art martial enseigné aux assassins du gouvernement appartenant au CP9). Ce qui est loin d’être négligeable en matière de capacité.

    Et ses talents de cuistot ne sont pas à remettre en cause, loin de là car comme Chopper, il améliorera ses connaissances durant l’ellipse de 2 ans. Et sans trop entrer dans les détails il restera un membre au premier plan de l’équipage, mais le moment ou mon respect et mon admiration envers lui a vraiment grimpé en flèche : c’est à partir de l’arc Zô jusqu’à la fin de l’arc Whole Cake. Alors qu’ils ont sauvé la tribu des Minks sur l’île mouvante de Zô, Sanji, Nami, Brook et Chopper sont abordés par Capone Gang Bege : un autre pirate de la génération terrible à laquelle Luffy et ses amis appartiennent.

    Ce dernier forcera Sanji à se joindre à eux et à participer à une fête très spéciale entre l’équipage de Big Mom un des 4 empereurs, et le groupe Germa 66 dirigé par nulle autre qu’un groupe d’assassin réputé dans le monde de l’ombre : les Vinsmoke, une famille à laquelle Sanji appartient et sur qui il avait fait une croix il y a longtemps de cela. Le nom n’est pas inconnu, et à l’inverse de Robin qui était restée évasive sur son passé, Sanji n’avait aucunement l’intention de le cacher à ses amis : juste, il avait fait une croix dessus et s’était fait à l’idée qu’il ne leur appartiendrait plus. Par contrainte et par peur de représailles pour les proches du Baratie (le monde de l’ombre dans OP est vraiment terrifiant), Sanji accepte et demandera à ses amis de passer le mot à ses compagnons.

    Ceux qui sont des habitués le savent déjà : Sanji n’avait aucune intention ni possibilité de revenir.

    Et c’est là qu’il me faut parler un peu de comment Oda Eiichiro semble construire son œuvre avec sa deuxième moitié se déroulant dans le nouveau monde : Oda utilise « l’effet miroir » pour reproduire le schéma narratif de la première moitié du voyage dans Grand line, c’est-à-dire des événements et des faits similaires à ce qu’on a eu par le passé (Punk Hazard a un décor similaire à l’arc Drum, Alabasta et Dressrosa ont tout deux un grand corsaire qui veulent ou jouent les souverains après avoir orchestré un coup d’état, Zô est dépaysant de la même manière qu’un Skypiea, etc…). Mais il ne s’agit pas de le faire n’importe comment : un bon effet miroir, c’est quand il apporte des réponses à sa première moitié ou se renouvelle dans ses intrigues en donnant du poids à ses enjeux, en renouvelant son contexte et surtout en prenant en compte l’évolution du monde et des personnages. Cette méthode a superbement fonctionné avec l’animé Code Geass et ses 2 saisons, et Oda Eiichiro semble très bien s’en tirer lui aussi dans cet exercice malgré des similitudes parfois trop fortes sur le plan narratif.

    Et l’arc Whole Cake équivaut à l’arc Water Seven-Enies Lobby ou c’était Robin qui voyait son passé mis à nu : Sanji est originaire d’une famille de combattants génétiquement modifié par des expériences au sein d’un groupe paramilitaire de premier ordre, le Germa 66. Mais à l’inverse de ses 3 frères et de sa sœur Niju, Sanji ne suivait absolument pas la progression de sa fratrie a été sujet de brimade et surtout de très nombreuses maltraitances physiques et psychologique, y compris de la part de son père Judge Vinsmoke, le leader de Germa 66. Et cela n’a pas été en s’arrangeant quand son père a voulu le forcer à s’entraîner plus, alors que Sanji préférait cuisiner pour sa mère mourante.

    L’explication quant au fait que Sanji n’était pas un surhomme de naissance : c’est que Judge a génétiquement modifié l’ADN de ses enfants quand ils étaient encore dans le ventre de leur mère. Mais celle-ci était en total désaccord avec cette politique et a pris un produit destiné à contrer cette modification, seulement ça l’a rendu gravement malade et seul Sanji a été épargné par ces expériences (Reiju, la sœur aîné, révèlera avoir été partiellement épargné bien qu’elle ait conservé sa force surhumaine). Et finalement, il parviendra à fuir de Germa 66 grâce à sa sœur, Reiju qui malgré son attitude apparente quand ses frères le maltraitait, était la seule personne capable de compassion et d’empathie (celle-ci rendant également visite régulièrement à leur mère mourante).

    Mec, j’suis tellement malheureux pour toi 😥

    Et à l’époque, son père n’avait aucun souci quant à ce que Sanji fuit, ayant honte de son dernier rejeton et voulant couper tout contact avec lui. Mais par soif de pouvoir et surtout pour forger une alliance avec l’Empereur Big Mom, il le fera revenir et le séjour de Sanji à Whole Cake auprès des siens ne sera pas des plus tendres. Malgré tout, quand Luffy et Nami réapparaitront devant Sanji pour le ramener : ce dernier les rejettera violemment, conscient que s’il prend la fuite, ses proches comme les cuistots du Baratie, en paieront le prix fort (le face à face entre Sanji et Luffy à ce moment-là fait encore partie des scènes les plus douloureuses à voir, mais pour les bonnes raisons en matière de storytelling).

    Sanji pense néanmoins pouvoir se consoler avec la future mariée avec qui le mariage d’intérêt aura lieu : Charlotte Pudding. Mais il sera vite pris au dépourvu quand il découvrira, en coulisses, qu’un assassinat est prévu contre sa famille et que Pudding se foutait ouvertement de sa tête. Et dans une ultime discussion avec sa sœur, cette dernière intime Sanji de partir et avouera très nettement que la disparition de Germa 66 est ce qu’il y a de préférable, qualifiant ses membres d’assassins. Et un peu plus tard, Sanji retrouve Luffy au lieu de rendez vous que celui-ci avait donné après la rouste qu’il a encaissé.

    Néanmoins, même en ayant conscience que sa famille est composée exclusivement de raclure de première (en mettant Reiju de côté, plus ambigu et douée de compassion) et qu’il ne se considère même pas comme un membre, il avouera malgré tout à Luffy qu’il ne se sent pas la force de les abandonner malgré son fort désir de revenir au sein de l’équipage de chapeau de paille. Néanmoins, Luffy lui fera facilement comprendre que cela ne le gêne pas outre mesure car il est conscient des qualités de son chef cuisiner et surtout de sa bonté.

    Que les cyniques disent ce qu’ils veulent : les pirates au chapeau de paille sont des individus en or !

    D’ailleurs ça me permet de digresser sur une comparaison excessif de certains internautes entre Luffy et les héros d’autres mangas qui ont tendance à avoir une mémoire de poisson rouge quant à ce qu’il traverse, et font des comparatifs exagérés ou déconnecté de tout rationnel sans même essayer de peser le pour et le contre (genre balancer une planche de tel manga pour dire que ça vaut mieux que One Piece ou que tel héros comme Musashi Miyamoto ou Thorfinn valent mieux que Luffy… encore que Thorfinn, ça se débat). Alors je remets brièvement les choses en place.

    Luffy ne brille peut-être pas par son intellect et n’est pas le même type de leader qu’un Shin dans Kingdom, et son récit n’a pas le même impact d’âme qu’un Guts de Berserk… mais ça veut pas dire pour autant qu’il n’a pas autant à offrir qu’un Guts, un Shin, un Musashi Miyamoto, un Sangoku ou encore un Izuku Midoriya. Luffy est un simple d’esprit qui recherche la liberté avant tout et a une âme d’enfant qui ne veut pas qu’on lui impose quoique ce soit qui lui paraisse répréhensible. Il n’est pas toujours un modèle d’écoute mais il sait comprendre instinctivement ses amis quand ceux-ci vont vraiment mal ou qu’ils sont en pleine détresse : on l’a compris avec Nami quand celle-ci se poignardait là ou se trouvait le tatouage de l’équipage d’Arlong, on l’a compris quand il a écouté l’histoire de Robin jusqu’au bout à Enies Lobby, et se montre même étonnamment sagace et lucide quand on ne l’attend pas.

    Son discours à Vivi pour lui faire comprendre que calmer une rébellion ne stoppera pas Crocodile et qu’il faut mieux s’occuper du mal à la source me reste toujours en mémoire. Son caprice apparent face aux pirates de Kaido quand ils gâchent de la nourriture va bien plus loin puisqu’il a conscience de l’extrême misère dans laquelle vit les habitants du pays des Wa dont certaines personnes avec qui il a sympathisé. Ici avec Sanji, c’est pareil : bien que l’équipage soit sujet à de nombreuses chamailleries, ils se respectent tous et il a parfaitement conscience des qualités humaines de son cuisinier. Surtout que Luffy aussi a une situation compliquée entre son héritage familial et son rattachement avec Ace, ça n’est pas dit mais je suis persuadé qu’il prend cela en compte et qu’il n’a pas besoin de le dire pour qu’on en ait conscience. Là-dessus, Oda compte sur l’intelligence du lecteur et du fan.

    Respectez Luffy au chapeau de paille, lecteurs !

    L’arc Whole Cake se place quand même haut parmi ce qu’Oda a eu à proposer, ne serait-ce que pour la nouvelle vision qu’il a offerte de Sanji et surtout pour avoir démontré à quel point ce dernier était aussi humain et doué de compassion qu’il était puissant au combat. Et par la suite Oda aura beau eu un égarement le temps un ou deux chapitres durant la bataille de l’arc Pays des Wa ou il passera pour une grosse fiotte, il reste sans mal l’une des plus belles figures du Sunny.

    Numéro 2 : Nico Robin, l’enfant du démon

    Voix japonaise : Yuriko Yamaguchi
    Voix françaises :
    Marcha Van Boven, Céline Melloul, Marie Nonnenmacher et Fabienne Loriaux
    Première apparition en manga et animé :
    Chapitre 114/épisode 67

    Vous n’êtes pas un(e) fan de Nami à cause de sa cupidité et de ses piques colériques envers ses compagnons de temps à autre ? Ne vous inquiétez pas, il y a quelqu’un d’autre qui rejoindra l’équipage à la grande surprise générale tout juste après l’arc Alabasta. Et comme on ne se refait pas, elle a aussi été une antagoniste vis-à-vis de l’équipage de Luffy pendant un moment avant de retourner sa veste et de montrer un intérêt tout particulier pour le capitaine (mais pas que) : voici Nico Robin, précédemment connue sous le pseudonyme de Miss All Sunday.

    La première fois que l’on rencontre Robin, c’est à bord du Merry après que Luffy et ses compagnons aient accepté d’escorter Vivi jusqu’à Alabasta et après l’assassinat (en apparence) du garde de corps de la princesse, Igaram. Cette dernière se contentera d’une mise en garde après avoir désarmé tous les membres avec une facilité déconcertante. On la reverra ensuite à Rain Base, le repère de Crocodile ou elle prendra part aux plans de Baroque Works, mais son objectif diffère largement de son leader : son but, retrouver un bloc ou sont inscrits les ponéglyphes racontant l’histoire oublié d’une période d’un siècle.

    Hélas, le ponéglyphe d’Alabasta indique la position d’une arme antique que recherche également le gouvernement mondial. Et bien qu’elle se soit préparée à affronter Crocodile si ce dernier souhaitait se débarrasser d’elle, Robin ne parviendra pas à le neutraliser et sera grièvement blessée avant d’être sauvé par Luffy. Sachant qu’elle avait déjà sauvé le garçon au chapeau de paille : étant aussi intrigué par la nature du fameux « D. » dans le prénom de personnes ayant une influence forte sur l’histoire ou autour d’eux.

    Et puis en plus elle est tellement belle ❤

    Par nature, Robin n’a aucunement honte de recourir à la force pour se protéger en raison de ses alliances temporaires avec des organisations douteuses ou des équipages pirates. Et pour cela elle a développé son fruit du démon, le fruit de l’éclosion, pour être en mesure de neutraliser facilement quiconque voudrait attenter à sa vie. Elle peut faire pousser des membres son corps jusqu’à un nombre de 100 puis de 1000 (voire plus) après l’ellipse de 2 ans, et utilise généralement des doubles de ses bras et mains pour étrangler ou briser la nuque de ses adversaires. Elle sera également capable de se dédoubler pour tromper l’ennemi, et encore je n’ai pas rapporté tout ce que son pouvoir a de pratique.

    Elle se distingue aussi par une grande intelligence et ses connaissances très fournies. Robin étant archéologue et très curieuse de nature, elle en sait long sur énormément de sujet et est extrêmement douée d’analyse, étant à même de renseigner ses compagnons. Sans oublier son sens de l’humour noir qui se caractérise beaucoup à travers sa nature pessimiste : très souvent quand elle extériorise ses pensées, c’est plus glauque et macabre qu’autre chose, aux grands dam d’Usopp et de Nami pour qui ces remarques ne sont pas forcément du meilleur goût. Un exemple parmi tant d’autres : quand elle constate la ressemblance frappante entre Duval et le portrait-robot de Sanji, elle dira ouvertement que la fin de Sanji sera des plus amusantes. Ou encore, quand Usopp l’interroge pour en savoir plus sur elle et qu’il veut savoir quelle est sa spécialité, elle dira avec un grand sourire : « le meurtre »… et on a à peine gratté la surface.

    Cela ne l’empêche pas d’aimer les choses mignonnes, comme Chopper avec qui elle a une relation quasi maternelle. Et aussi d’avoir une imagination aussi débordante qu’édulcorée ou même très tordue : à titre d’exemple, quand Bartholomew Kuma a parlé de son fruit du coussinet, voilà la représentation mentale qui lui est venue à l’esprit juste en dessous.

    Miaou miaou :3

    De nature, Robin est une femme mature qui a une attitude très neutre mais au fil du temps, à force de côtoyer les pirates au chapeau de paille et d’affirmer sa place au sein de l’équipage, elle fini par être de plus en plus réactive. A tel point que dés l’arc Dressrosa, Oda Eiichiro brisera un « tabou » qu’il n’avait jamais enfreint avec Robin en jouant la carte de l’expression cartoonesque avec les expressions faciales improbable. C’est rarissime mais sérieusement : ses expressions choquées à deux reprises face à la crédulité des nains de Green Bit à Dressrosa, et au pays des samouraïs quand elle apprendra la capture de Luffy… attention, ceux qui n’ont pas assisté à cela pourraient voir leur univers s’écrouler face aux images qui vont suivre.

    Meuh c’est pas possible, enfin Oda : ça se fait pas de briser une image de stoïcisme légendaire comme celle de Robin comme ça O.O

    Mais bon, les pensées mignonnes édulcorées, les réactions décalées, le pouvoir du fruit de l’éclosion, la place au sein de l’équipage, son rêve de décrypter l’histoire d’un siècle oublié par tous, tout ça c’est très beau et très riche. Sauf que ça serait oublier pourquoi Robin est devenu si populaire et apprécié depuis le temps : l’arc Water Seven-Ennies Lobby qui est considéré encore, à ce jour, aux côtés des arcs Marineford et Dressrosa, comme l’un des meilleurs de l’œuvre d’Oda Eiichiro et surtout un énorme pas franchis vers la maturité.

    Comme je l’ai dis sur mon top des rôles féminins il y a peu : Robin est née sur l’île d’Ohara, et elle s’est vite passionnée pour l’archéologie vue que les archéologues de l’île sont les premières personnes à lui avoir témoigné de l’attention et de l’affection, sa mère étant parti et recherchée par la Marine et le Gouvernement Mondial à cause de ses recherches. Malheureusement, son île a été détruite par le GM et la Marine en enclenchant le Buster Call : un appel spécial qui se fait avec un escargophone doré pour envoyer une dizaine de navire de guerre raser une île dans son intégralité. Robin y assistera, impuissante, et ne devra sa fuite qu’à l’intervention d’Haguar D. Sauro, un vice-amiral de la race des géants qui s’est rebellé contre la Marine et s’est lié d’amitié avec Nico Olivia, la mère de Robin.

    Mais par la suite, Robin a constamment été traquée et trahie par les gens envers qui elle quémandait de l’aide, en raison de la prime de 80 millions de berrys sur sa tête. N’étant plus en mesure de faire confiance à qui que ce soit, son attitude a commencé à évoluer au contact de Luffy et ses compagnons qui lui ont redonné une raison de vivre, surtout durant l’arc Water Seven-Enies Lobby ou ils ont été jusqu’à déclarer la guerre au Gouvernement Mondial pour montrer à Robin jusqu’ou ils étaient prêt à aller pour protéger leur amie. D’ailleurs l’évolution du relationnel entre elle et l’équipage peut se mesurer à comment elle les appelait par le passé : au départ ne les nommant que par des fonctions comme « navigatrice » ou « docteur » pour Nami et Chopper, mais après les événements soulevés, elle appelle désormais chaque membre par son prénom. Cela a peut-être l’air de rien, mais je vous assure que niveau évolution c’est énorme quand on a conscience d’où elle vient et tout ce qu’elle a traversé en 20 ans.

    Ce moment m’a bouleversé comme rarement !

    Et encore une fois, Robin est de ceux dont on ne peut se passer au sein de l’équipage, au même titre que Sanji, Chopper, Nami ou encore Franky. Elle a d’ailleurs droit à certains moments de gloire qui lui sont propre, comme durant la bataille contre Kaido ou elle parviendra à défaire l’un des Tobi Roppo, ou bien en devenant celle qui sera capable de traduire les ponéglyphes menant à la destination finale ou doit se trouver le One Piece avec le fameux « Red Ponépglyphe ».

    Et je suis curieux de voir comment elle va échapper à ses poursuivants quant on sait la valeur de connaissance et de don qu’elle représente désormais.  

    Numéro 1 : Usopp, alias Sniperking

    Voix japonaise : Kappei Yamaguchi
    Voix françaises :
    Jean-Pierre Denuit
    Première apparition en manga et animé :
    Chapitre 23/épisode 8

    Et ben oui, ça en surprendra surement plus d’un mais le membre avec lequel je me sens le plus proche au sein de l’équipage : ça n’est pas le sabreur le plus cool de la sphère Japanimation, ni l’archéologue la plus délicieusement glauque, pas même l’amphibien le plus bad-ass de la fiction, et ça n’est pas non plus le cuistot à la jambe noire. Non, ma préférence va à ce Usopp, alias God Usopp, celui qui n’a aucun attribut physique extraordinaire par rapport à ses compagnons (comme Nami) et n’a, en apparence, pas un rôle primordial comme c’est le cas pour Chopper ou Franky. Soyons honnête : c’est le grand comique de l’équipage et le principal camarade de jeu de Luffy.

    Usopp est le fils d’un grand pirate appartenant à l’équipage de Shanks le Roux, Yasopp, lui-même un tireur d’élite d’exception. Son rêve est de devenir un fier guerrier au même titre que son père, qui constitue sa source d’inspiration. Luffy ayant eu Shanks pour ami dans son enfance, lui et Usopp sympathiseront très facilement lors de leur rencontre au village de Sirop. Et c’est justement par le biais de Kaya, la fille qu’Usopp et le petit équipage de Luffy ont protégé du capitaine Kuro, qu’ils obtiennent leur premier bateau : le Vogue Merry.

    PAS CELUI-LAAAAAAAAAAA !

    Et pourtant, ça n’est clairement pas un combattant puissant : Usopp est physiquement le plus faible de tous avec Nami, à tel point qu’il peine à soulever des objets pesant plus de 5 kilos. Il recourt régulièrement au bluff pour se sortir des situations périlleuses, et il est simple à blesser au combat mais il faut lui reconnaître une endurance hors du commun malgré tout. D’ailleurs quand bien même Oda a révélé qu’il voulait en faire le membre le plus vulnérable de l’équipage pour garder un équilibre de force au sein du groupe et dans son récit, il n’en a pas non plus fait un boulet absolu et Usopp se requestionner régulièrement sur sa place au sein du groupe en raison de ses moyens plus réduits par rapport à ses partenaires.

    Cela se voit face à son premier combat d’envergure face à Smack de l’équipage d’Arlong ou il devra prendre son courage à deux mains pour faire face à un des lieutenants de l’homme poisson, cela se ressent aussi dans sa lutte désespérée mais héroïque face à Miss Merry Christmas et Mister 4, mais c’est surtout à partir de l’arc Water Seven que le point de rupture sera atteint quand l’équipage sera en situation de crise. Se sentant déjà coupable de s’être fait voler le pactole récemment amassé par l’équipage, Usopp ne digère absolument pas l’idée que le Vogue Merry soit inutilisable et condamné (le navire étant un cadeau de Kaya pour qui il a une affection à part, et ayant montré qu’il avait une conscience à Skypiea sous les yeux d’Usopp) et pour lui : c’est la goutte de trop psychologiquement et décidera de quitter l’équipage et de défier Luffy en duel afin de pouvoir récupérer le navire.

    Et ce combat est aussi bien l’un des plus durs à suivre de l’histoire de One Piece qu’il en est surprenant : Usopp étant déjà très grièvement blessé usera de toute son intelligence tactique et de sa manière de combattre pour mettre Luffy à mal et parviendra même à dominer en grande partie de combat, sous le regard de leurs compagnons impuissants et assistant à cette confrontation (Nami trouve cette issue absurde, Zoro reste digne et stoïque, tandis que Chopper fondra en larmes). Même si le combat se termine par une défaite en un coup par son capitaine, également très affectée par la décision et le rôle qu’il aura à jouer face à la décision de celui qui est très certainement son meilleur ami.

    Gérer une situation de crise n’est pas chose aisée : et encore, Luffy et Usopp n’étaient pas au bout de leurs peines à ce moment là.

    Bien évidemment par la suite, on est plus d’un à le savoir et à connaître les raisons, Usopp finira par revenir après avoir assisté, lui aussi, à la fin du Merry (et ayant pris part au combat contre le CP9 et le Gouvernement Mondial). Mais malgré ses introspections et son constat lucide sur ses capacités, Usopp est pourtant ce que j’appelle un homme en or car au-delà de son côté trouillard et de ses limites physiques : Usopp est l’homme le plus loyal et fidèle de l’équipage et il l’aura fièrement démontré à Alabasta en tenant tête aux agents du Baroque Works s’étant moqué du rêve de son capitaine. Et pour quelqu’un qui n’a pas des exploits guerriers dantesques à son actif, le Pinocchio de l’équipage s’est pourtant distingué des plus belles manières possibles jusqu’à présent.

    Bricoleur dans l’âme, Usopp compte avant tout sur ses gadgets et ses ressources matériels afin de mener ses combats à bien et de se rendre utile à l’équipage. D’un simple lance-pierre jusqu’au fameux Kabuto en passant par les dials récupérés sur les îles célestes, il se créera et trouver des instruments de qualité qui feront de lui un atout précieux et un soutien indispensable pour ses compagnons, parfois même là où on ne l’attend pas. Et après l’ellipse de 2 ans, Usopp gagnera nettement en maturité en plus d’avoir subi une évolution physique non négligeable et se montrera davantage engagé dans les péripéties des pirates au chapeau de paille.

    Et puis la liste de ses exploits personnels et de ses interventions ne sont peut-être pas des combats digne d’un Zoro VS Pica ou d’un Sanji VS Queen mais : qui a découvert comment libérer Nami, Zoro et Vivi du gâteau de cire géant de Mister 3 à Little Garden et a contribuer à sauver ses amis et un géant qu’il a pris en respect ? Qui a trouvé l’audace de tenir tête à Ener pour permettre à Sanji de saboter le navire volant du Dieu de la foudre et pour sauver Nami ? Qui a stoppé Spandam à Ennies Lobby quand ce dernier était sur le point d’emmener Robin à la prison Impel Down, en neutralisant l’infâme raclure de chiotte qu’est Spandam et les hommes qui l’entouraient ? Qui a su tenir tête à Perona alors que même Sanji, Luffy et Zoro étaient impuissants face aux pouvoir du fruit Hollow ? Qui a tenu tête (avec l’assistance de Nami) aux renforts envoyés par Doflamingo pour récupérer Ceasar Clown ? Et qui a réussi à défaire la malédiction de Sugar à Dressrosa en la neutralisant… deux fois ? Même en prétendant que c’est un coup de pot extraordinaire, l’équipage de Luffy n’en serait pas là ou ils en sont sans l’intelligence tactique, la loyauté et osons le dire, une forme d’audace qui n’appartient qu’à Usopp. Et c’est lui aussi qui améliore la baguette climatique de Nami au fil du temps alors : sans lui, plus de navigatrice depuis un bail !

    Usopp 2 ans plus tard : définition de la classe et du swag !

    Alors certes, Usopp a l’air d’un grand guignol aux yeux de beaucoup et ses lacunes sont bien là, mais il est à ce titre le plus humain d’entre tous et celui qui est capable de faire ce que d’autres, comme Zoro ou Sanji, ne parviendraient pas à faire malgré leur force hors du commun. Ça plus le fait qu’en plus, il s’est trouvé un outil d’encouragement avec sa double identité « Sniperking » qui lui sert à regagner confiance face à une situation compliquée. Et surtout ça a donné la meilleure chanson parodique de super-héros de toute l’histoire.

    Ah et surtout : à Dressrosa, le fluide/haki de l’observation s’est manifesté lorsque Law et Luffy ont manqué de se faire piéger par Sugar à leur tour, par peur d’oublier son meilleur ami si ce dernier venait à être affecté par le fruit du démon de Sugar… pour quelqu’un qui n’est pas le membre le plus puissant de l’équipage et se requestionne en continue, Usopp est celui qui m’inspire pourtant le plus de respect. En plus du fait que c’est un bon vivant avec qui on aime indéniablement passer du temps.

    Comme tout le reste de l’équipage pour des raisons diverses et variées. A ce jour, l’équipage des pirates au chapeau de paille est à mes yeux l’un des meilleurs groupes de héros de la sphère manga/animé avec l’unité Hi Shin dans Kingdom et la brigade Dai Gurren dans Gurren Lagann, sans compter qu’à l’inverse d’un Naruto ou d’un Bleach qui ont mécontenté les fans en route, One Piece continue encore de fédérer énormément de monde. Il suffit de voir, par exemple, les vidéos réactions d’un streamer comme « Femi-Mars » qui se fait un long rattrapage via l’animé pour voir qu’il y a encore des novices se lançant à corps perdu dans ce long voyage durant l’âge d’or de la piraterie.

    Je pense qu’on peut y trouver notre compte et celle ou celui à qui on a le plus envie de s’identifier et de se rattacher : un charpentier au look déviant, un sniper cherchant à cultiver sa confiance et sa force différemment de ses partenaires, une navigatrice avare qui cache un cœur énorme, un cuistot amoureux de la gente féminine doué d’une profonde bonté, un escrimeur mature qui sait conseiller son capitaine et ami quand ce dernier doit prendre des choix douloureux, j’ose le dire clairement car on est actuellement dans le dernier grand arc de One Piece en ce moment du côté des scans : le jour ou One Piece s’achèvera… alors une énorme page du Shonen Nekketsu sera tourné… et par pitié Oda à défaut d’être parfait, j’espère que tu as une fin raccord en tête parce que j’ai pas envie de revivre la désillusion d’un L’Attaque des Titans, s’il te plaît l’ami.  

    Luffy, Chopper, Jinbei, Franky, Sanji, Zoro, Usopp, Robin, Nami, Brook : les lecteurs sont derrière vous !

    Voilà, c’était mon top personnel des membres de l’équipage des pirates au chapeau de paille dans le manga One Piece d’Oda Eiichiro, j’espère vous avoir donné envie de vous replonger dedans ou de poursuivre à défaut de vous le faire connaître. Vous êtes libre, bien sûr, de partager votre top dans la section commentaire et de laisser un avis sur le mien. Un petit « j’aime » est le bienvenu et je vous donne rendez vous prochainement pour aborder l’une des sorties événements de ce mois de juillet, car c’est pas ce qui va manquer.

    Christopher Nolan, un sujet ô combien passionnant chez les cinéphiles !

    Prenez soin de vous, culturez vous et : le roi des pirates, ça sera Luffy et personne d’autres !  

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